• Le Bouddhisme au Japon

              1 Le Bouddhisme : l'historique

    La vie du Bouddha = Gautama Siddhârta 釈迦むに(しゃかむに)

    • Né en 446 avant J.C. dans une famille royale (entre le Népal et l'Inde actuels). Mais c'était un enfant tourmenté car il se demandait pourquoi il avait tant de chance quand d'autres étaient en train de mourir de faim. En grandissant, il a épousé une femme et a eu des enfants par obligation mais était toujours en tourment.

    • 29 ans : Gautama quitte sa famille pour chercher une réponse – par le RENONCEMENT (de ses conditions aisées) – à l'énigme de l'existence humaine.

    • 35 ans : Gautama est éclairé et devient le « Bouddha » (仏陀・ぶっだ)= « celui qui a atteint la Vérité ». Il diffuse ensuite ses enseignements pendant 45 ans.

    • 80 ans : la mort paisible.

     

              2 Les enseignements du Boudda

    L'arrière-plan : le Brahmanisme (le hindou ancien)

    • Croyance en la loi de « cause - conséquence » (因果応報・いんがおうほう)

    • Croyance en la réincarnation (輪廻・りんね)

    = Constitue la base du système des castes : si on est en bas de la pyramide c'est qu'on s'est mal conduit dans la vie précédente, c'est une justification des positions. Si on a des malheurs dans la vie, on se disait qu'on payait pour la vie précédente.

     

    Le Bouddha et son illumination (悟り・さとり)

    • La vie = la souffrance

    • Pourquoi cela ? → Car il tout le monde passe par 4 étapes : Naissance – Vieillissement – Maladie – Mort (生老病死・しょう・ろう・びょう・し)dans la vie, une fois qu'on est né.

    • Quelle est la cause de cette souffrance ? = le désir (愛欲・あいよく), source d'attachement (執着・しゅうちゃく) qui nous fait souffrir lorsque cela se termine.

    • Comment se débarasser de ce désir ? = Respect des commandements – concentration / méditation – travail pour la sagesse. « かい・じょう・え ».

    Ses enseignements

    • Quatre « renoncements = vérité profonde » (四諦・したい)

      くたい Comprendre que la vie est souffrance

      じったいComprendre que la souffrance provient des désirs

      めったいComprendre qu'il faut se débarasser de tous les désirs, contrôler ses propres désirs

      どうたいComprendre qu'il faut pratiquer « かい・じょう・え »

    • Se débarasser de tous ses désirs/attachement = Karma (業・ごう)

      → Être libre de tout. Le fait de ne rien désirer nous rendra en paix avec nous-même.

      → S'échapper définitivement aux cycles de réincarnations : partir pour de bon pour ne plus revenir sur ce monde, car la vie est une souffrance. Cf « Les 6 mondes ».

      → Atteindre le nirvana 涅槃(ねはん)に入る.

    • L'Egalité : cette loi s'applique à tous, indifféremment aux castes.

     

    En résumé, les enseignements du Bouddha se caractérisent par :

    • La notion de Liberté (se détacher de tout, s'échapper de tout)

    • La notion d'Egalité

    • Une tendance « auto-centrée »

     

    Un être totalement libre comprend et peut pratiquer les enseignements du Bouddha :

    • Chacun dépend seulement de soi-même.

    • Soyez capable, droit, bon.

    • Employez le bon langage, soyez calme et humble.

    • Vivez dans la simplicité, soyez intelligent et modeste, ne prenez pas plus que ce dont vous avez besoin.

    • Ne faites pas des choses basses ; ayez la compassion envers tous les être vivants.

    • Souhaitez le bonheur à toutes choses et à tout le monde.

    • Ayez de l'affection comme une mère en a pour son enfant.

    • Ayez de la compassion et de l'amour envers tous, sans rancoeur, sans hostilité.

       慈しみ (いつくしみ); 慈悲 (じひ)

     

    Les 5 commandements / préceptes

    • Ne pas tuer

    • Ne pas voler

    • Ne pas avoir de conduites sexuelles incorrectes

    • Ne pas mentir

    • Ne pas boire (d'alcool)

    → Très répandus, ils ne font pas partie des enseignements initiaux...

     

              3 L'évolution du Bouddhisme : le Grand Véhicule (Mahâyâna) et le Petit Véhicule (Hînayâna ou Theravâda).

    En devenant une religion, plusieurs siècles plus tard le Bouddhisme se transforme. Il s'adapte aux situations et besoins nouveaux des époques.

    • Vers le 1er siècle après J.C. : naissance d'une nouvelle école du Bouddhisme = le Bouddhisme du « Grand Véhicule ».

    • Du Petit Véhicule 小乗仏教(しょうじょうぶっっきょう) :

      Fidèle aux enseignements initiaux du Bouddha.

      → se couper du monde et méditer pour chercher l'illumination.

    • Du Grand Véhicule 大乗仏教(だいじょうぶっきょう) :

      Sort de ses montagnes pour sauver les gens.

      → invention de la notion de « Vacuité » (空・くう)

    Notion de vacuité : Désirs / attachement aux choses ; mais s'efforcer obstinément de renier les désirs, c'est l'attachement au néant. Être libre de ces deux attachements = vacuité (être vide).

    Sutra :

    色即是空(しき・そく・ぜ・くう)空即是色(くう・そく・ぜ・しき)
    = le monde dans lequel on vit, on pense ; les choses qu'on peut toucher/voir/sentir.
    = immédiatement, ou tout simplement
    = un peu comme です
    = vacuité

    色即是空
    → « Shiki est tout simplement Kuu » → « Le monde est tout simplement la vacuité ».
    Le monde est-il réel ? Le bouddhisme propose qu'on s'interroge dessus par rapport à l'évidence.
    Rien n'est permanent, tout ce qu'on croit avoir va disparaître. Ce monde est quelque chose d'éphémère, et si on a vraiment compris ça : rien n'est réel.
    Ceci est l'essence même de l'enseignement du bouddhisme.

    空即是色
    → « Kuu est tout simplement Shiki » → « La vacuité est tout simplement le monde/la vie ».
    Dans un premier temps, on va se dire que le monde dans lequel on vit n'a rien de réel et ne vaut pas qu'on s'y attache. Mais si on a compris ça, on peut basculer les choses en se disant que si cette vie est une illusion, quelque chose de vide (la vacuité), alors on a rien à perdre, puisque tout ce qu'on essaye d'acquérir n'existe pas. Peu importe que ce soit un rêve ou pas, puisqu'on a la sensation de vivre ici, on peut tout faire puisqu'on a rien à perdre, et apprécier le moment même où l'on vit.
    → C'est le sûtra le plus lu au Japon : 般若心経(はんにゃしんぎょう)Hannya shingyô.
     L'importance de l'instant immédiat, l'intérêt immédiat.

     

    • La naissance du Bouddhisme du Grand Véhicule :

    • L'évolution du « Bouddhisme qui me sauve » au « Bouddhisme qui sauve le peuple ».

    • La notion de « vacuité »

    • Un « personnage » central : 菩薩(ぼさす)Bosatsu (Bodhisattva), notamment 観音菩薩(かんのんぼさつ)Kannon Bosatsu, le Bosatsu sauveur. [Photo] (Dynastie tang, importé au Japon au 7e sièce, influence de l'art indien)

    • Cette école évoluera plus tard pour donner naissance au Bouddhisme de la Terre Pure 浄土仏教・じょうどぶっきょう (rapport au Paradis).

     

              4 Développement, évolution et diffusion du Bouddhisme

    • Au 3e siècle avant J.C. : unification de l'Inde par le roi Ashoka, Bouddhiste très pratiquant (du Petit Véhicule), qui organisa plusieurs missions pour répandre le Bouddhisme. Ces missions sont parties dans la zone de l'Asie du Sud-Est (Sri Lanka, Birmanie, Thaïlande, Cambodge).

    • Au 1ere siècle : 2 mouvements : Le Petit Véhicule et le Grand Véhicule.
    Le Grand Véhicule se répand en Chine à partir du 1er-2er siècle se mélangeant avec les influences du Taoïsme et du Confucianisme.

    • A partir du 8e siècle parvient au Tibet et donne naissance au Bouddhisme tibétain, mélangé aux croyances ésotériques.

    • 3e-6e siècle : Le Grand Véhicule arrive au Japon en passant par la Corée.
    Date officielle : 538 ou 552.

    • Au 7e siècle, l'impératrice Suiko + le régent Prince Shôtoku : adoption officielle du Bouddhisme au Japon et sa diffusion.

     

              5 L'introduction du Bouddhisme au Japon

    • L'arrivée du Bouddhisme au Japon

    * Entre le 3e et le 5e siècle, introduction et diffusion progressive du Bouddhisme au Japon, parmi les plus précieuses connaissances arrivées de Chine : les hautes sphères avaient compris qu'il s'agissait là du meilleur moyen de se rapprocher de la civilisation chinoise.

    * La réaction des japonais par rapport à cette nouvelle religion : « Les Bouddha viennent sauver les kami » → les kami sont un peu perdus et les Bouddha vient pour les aider. Les japonais n'ont vu aucune contradiction pour avoir les deux religions.

    • Construction des temples shintoïstes à côté des temples Bouddhiques

    • Les bonzes prient pour les kami

     

    • Le Prince Shôtoku

    Bataille entre les Soga (pro-boudhisme) et les Mononobe + Nakatomi (pro-shintoïste, ancêtres de la famille impériale actuelle) → victoire des Soga, qui ont su implanter le bouddhisme au Japon.

    → Au 7e siècle, l'impératrice Suiko + le régent Prince Shôtoku : adoption officielle du Bouddhisme au Japon et sa diffusion.

    Le Prince Shôtoku, génie politique et religieux, a créé la Constitution en 17 articles : les concepts confucéens (respect de l'empereur, respect de l'ordre social) et bouddhistes (importante de l'entente et l'harmonie), respect du Bouddha, l'égalité en mérite.

    • Construction de plusieurs temples bouddhilstes

    • Publication des notes sur les sutras

    • Cours surle Bouddhisme

    → Diffusion du Bouddhisme par le haut.

     

    • La mort tragique de Shôtoku

    * Mort en 622 : la mort mystérieuse : suicide ? Après sa mort, toute sa famille a été supprimée.

    * Le clan pro-shintoïste se retrouve au pouvoir

    * Reconstruction du temple « hôryû-ji » (temple de Shôtoku) après sa mort alors que ses ennemis étaient au pouvoir. Il avait pris feu, avait été détruit en 670. La seule explication possible à cette reconstruction est pour calmer l'esprit de Shôtoku. La diffusion du Bouddhisme a continué, le fait que le temple soit reconstruit en l'honneur d'un esprit fort (devenu un Kami du shintoïsme) qui croyait au Bouddhisme de son vivant, cela concilie les deux.

    → C'est le début de 神仏習合shinbutsushûgô : syncrétisme entre Shintoïsme et Bouddhisme.

     

    • L'autre facteur clé de l'époque de Nara : 行基(ぎょうき)

    La diffusion du Bouddhisme part le bas : 行基 (668-749) : la vie mystérieuse.

     Kyougi

    Moine « voyageur » (ゆぎょうそう)qui diffuse le Bouddhisme dans tout le pays en voyageant – construction des ponts, foyers, hôpitaux, temples,... = diffusion auprès du peuple.

     

     

     

    Il n'était pas intéressé par le pouvoir malgré qu'il en était proche. Il était une des premières personnes à sculper des Bouddha en bois (avant c'était en métal), c'est une de ses premières contributions à la diffusion du Bouddhisme au Japon : une personnalisation japonaise, pour faire apparaître l'esprit du Bouddha qui était dans le bois. L'idée d'un esprit dans le bois est plutôt ancré dans les idées religieuses shintoïstes, mêlée au Bouddhisme avec l'image du Bouddha.

    行基 est aussi celui qui a diffusé le sutra du Lotus : « Le Bouddha demeure dans chaque arbre, dans chaque herbe » → dans chaque chose de ce monde.

    神仏習合(しんぶつしゅうごう)généralisé très rapidement à l'époque de Heian.

     

    • Syncrétisme entre Kami – Bouddha

    745 : construction de Tôdaiji (東大寺) à Nara, projet initié par Gyôki. Cela montre que le Bouddhisme avait énormément d'influence à la cours impériale à l'époque.

    785 : 菩薩(Bosatsu) – カミ.

    A cette période les japonais ont compris que les divinités bouddhistes, ils les connaissaient depuis longtemps : le Bouddha du Soleil (大日如来・だいにちにょらい)[photo] par exemple s'apparente à Amaterasu, la déesse du soleil.

    Vers la fin du 8e siècle, on a plusieurs associations entre les divinités shintoïstes et bouddhistes.

    La théorie dominante, Honchisuijaku, veut que les manifestations du Bouddha au Japon soient les kamis → Les Gongen sont les temples shintoïstes croyant au Bouddhisme.

     

    • Le Bouddhisme et « あの世 »

    * Pour les japonais tout le monde peut accéder à l'anoyo à sa mort, un monde considéré à l'envers.
    Avec l'introduction du bouddhisme :

    • 成仏する(じょうぶつする), cela veut dire « devenir Bouddha » mais aussi « mourir ».

    • Des croyances japonaises aux versions bouddhiste de あの世. « Quand on meurt, on va à あの世 et on devient Kami » → « Quand on meurt, (on va à Gokuraku-jôdo et) on devient Bouddha »

    * Le moine 最澄 (さいちょう) croyait à la réincarnation, et surtout que : « Toute personne a du Bouddha à l'intérieur ; tout le monde peut devenir Bouddha ». Après sa mort, extension de sa théorie « 山川草木悉皆成仏 »= tout (humains, animaux,...) peut devenir Bouddha.

    * D'après le moine 空海(くうかい) : « 即身成仏 (そくしんじょうぶつ) » On peut devenir le Bouddha vivant, dans ce monde (en travaillant grâce à la méditation)
    → Après la mort, on part dans la forêt ?

    * Bouddhisme ésotérique = Bouddhisme + nature (le Bouddha du soleil au centre).
    Fortes influences sur l'aristocratie de l'époque de Heian ← prières pour calmer les mauvais esprits ou pour la pluie.

    * 源信(げんしん) : début de l'enseignement de la Terre Pure → travailler pour imaginer la Terre Pure → le Bouddha viendra nous chercher quand on mourra, pour nous emmener à la Terre Pure ; centré sur あの世.

    * 法然(ほうねん) : développement de l'enseignement de la Terre Pure. 念仏(ねんぶつ) : « 南無阿弥陀仏(なむあみだぶつ) » (je crois profondément au Bouddha Amida) = permet de sauver tout le monde (les pauvres, les non-cultivés... ; ceux qui n'ont pas le temps de méditer ou les moyens d'accéder aux enseignements du Bouddha).

    * 親鸞(しんらん) : Autorise les bonzes à avoir une femme (cf légende du Prince Shôtoku) et à manger des animaux.

    • 他力本願(たりきほんがん) : compter sur le pouvoir du Bouddha pour aller à la Terre Pure.

    • Invention du 菩薩(ぼさつ)qui revient plusieurs fois dans この世 pour sauver le peuple.

    → Diffusion du Bouddhisme de la Terre Pure dans toutes les couches sociales.
    Contexte historique : la bataille de Gen-pei (fin Heian) ; famines ; incendies = 末法思想 (まっぽうしそう, croyance à la période Mappô).

    * 日蓮(にちれん) : a étudié à l'école Tendai (← Saichô). Contre le Bouddhisme et la Terre Pure considérée laxiste → il faut travailler. Crois profondément au sûtra du lotus. Il s'est aussi préoccupé de la situation des femmes. Puriste, l'importance du travail sur soi, centré sur この世 (on se concentre sur cette vie, ce qu'on peut faire par nous-même). Cette école est la base d'une grande secte bouddhiste japonaise, Sôkagakai (創価学会・そうかがっかい).

     

    •  Zenshuu : écoles Zen.

    D'origine chinoise, mais a connu énormément de développement au Japon. Les deux principales écoles de Bouddhisme Zen au Japon sont Sôtoshû et Rinzaishû. S'étant largement développé au Japon à partir du 13e-15e siècle, il est désormais souvent associé à un Bouddhisme d'origine japonaise.

    Le contexte historique pour cette époque : un Japon de plus en plus instable, gouverné par les guerriers : époque Sangoku = guerre entre les seigneurs. Le Bouddhisme de la Terre Pure est allée vers les aristocrates et le peuple, le Bouddhisme zen vers les guerriers.

    C'est un peu l'antithèse des autres courants du bouddhisme : chacun a le Bouddha au plus profond de soi-même et il faut aller le chercher : insiste sur l'importance du travail (méditation – zazen (posture) et les kôan (questions sur lesquelles on doit réfléchir)) par soi-même dans une vie disciplinée, pour atteindre l'illumination = pour se libérer de tout.

    Sorte de retour à la source au Bouddhisme initial. Côté très radical.

    Très bien acceuilli par les samurai – correspond à leurs besoins.

    Citations très connues de Zen :
    仏(ほとけ)に会ったら仏を殺せ。祖に会ったら祖を殺せ。
    « Si tu rencontres le Bouddha, tue-le. Si tu rencontres ton ancêtre, tue-le. » (Ecole Rinzai)
    無一物 « Sans rien », « Rien n'existe ».
    Kôan 隻手の音声(せきしゅのおんじょう)« Ecoute le bruit d'une main »

     

    •   Evolution de statut du bouddhisme dans l'histoire

    Epoque Heian = Bouddhisme de la Terre Pure, touche l'aristocratie et le peuple.

    Epoque de Kamakura = apparition de plusieurs écoles. Réflexions philosophiques extrêmement développées.

    Epoque de Muromachi – Azuchi-Momoyama = Les écoles Zen trouvent leur public chez les samurai. Les branches de la Terre Pure se lient avec les paysans et les guerriers de basse classe pour former une puissance contre le pouvoir ← oppression (Ex : ODA Nobunaga, TOYOTOMI Hideyoshi).

    Epoque d'Edo = contrôle des temples par le gouvernement ; le système de recensement de la population grâce à l'enregistrement aux temples → toute personne japonaise devait s'inscrire dans un temple bouddhiste.

    → Généralisation + institutionnalisation du Bouddhisme.

    → Syncrétisme avec le Shintoïsme (et le Confucianisme).

    → Pratique populaire de pèlerinage se répand (« Ohenro » à Shikoku, l'ascension du Mont Fuji...)

    Epoque de Meiji = divinisation de l'Empereur → la loi ordonnant la séparation entre le Bouddhisme et le Shintoïsme; mouvement de destruction des temples et des statues bouddhiques.

    Actuellement = le Bouddhisme reste présent dans la vie quotidienne des Japonais...
    mais comment ?


     

    •   Influences : quelques notions du Bouddhisme présentes dans le langage courant

     (ごう) → Tout ce qui est difficile, dans la nature humaine mais qu'on aimerait réprimer, un vice.

    因果 (いんが Inga) → Cause/Conséquence.

    (えん En) → Un lien entre le Bouddha et nous. Par extension, en désigne tous les liens qui existent entre nous (version imagée : le fil rouge). Le lien de destin (qui nous emmène vers le Bouddha).

    Ex : そでふりあうもたしょうのえん→« Même si on se touche juste les manches, c'est un « en » qui a été créé dans nos vies antérieures ».

    Ex : これも何かの縁 Koremonanikanoen → « C'est aussi un en ».

    Ex : 縁あって... → Pour un mariage on peut dire « avoir un en ». On peut aussi utiliser le contraire pour refuser une candidature dans une entreprise ou un mariage arrangé.

    Ex : 腐れ縁 (くされえんKusare en) → Le en « pourri » .

    (ほとけ Hotoke) → Le Bouddha, la personne morte.

    Ex : 自業自得 (じごうじとくjigô jitoku) → « Ce que j'ai fais de mal reviens à moi ».

    Par exemple quelqu'un qui travaille dans une entreprise n'était pas très motivé et finalement s'est absenté du travail, et a déclaré avoir été au travail. Quelques mois plus tard ça se sait et il est critiqué par tout le monde et isolé des autres, il peut dire ça. En français : « on récolte ce que l'on sème ».

    Ex : 因果応報 (いんがおうほうInga ôhô) → Cause/Conséquence, un peu la même idée que précédemment.

    Ex : 仏の顔も三度 (ほとけのかおもさんど Hotoke no kao mo sando) → « La tête du Bouddha, 3 fois », j'ai été gentille deux fois mais la troisième ne passe pas.

    Ex : 知らぬが仏 (しらぬがほとけ Shirane ga hotoke) → « Le Bouddha ne sait pas », en français « un imbécile heureux ».

    Ex : 馬の耳に念仏 (うまのみみにねぬつ Uma no mimi ni nebutsu) → « Le nenbutsu aux oreilles du cheval », quelqu'un qui n'écoute pas, en français « pisser dans un violon ».

    Ex : 聞いて極楽、見て地獄 (きいてごくらく、みてじごく Kiitegokuraku, mitejigoku) → « Le gokuraku quand on écoute, l'enfer quand on voit », un écart très important entre ce qu'on entend et la réalité.

    一期一会 (いちごいちえ Ichigo ichie) → la façon de s'émerveiller devant une rencontre si extraordinaire, qu'on se dit que ce sera l'unique rencontre de ce genre dans cette vie. Un moment unique qui ne reviendra jamais.

      

    •    Le Bouddhisme et les Japonais

    * Présence du Bouddhisme dans les cérémonies « relatives à la mort »

    Funérailles, cimetières, « 水子供養Mizuko kuyô » (prières pour les enfants qui ne sont pas venus au monde).

    Mizuko kuyô

     針供養Hari kuyô : prière pour les aiguilles. Quand les aiguilles sont vieilles et tordues on peut les amener au temple et leur accorder une prière pour « leur mort ». Parce qu'on a beaucoup utilisé ces aiguilles, elles ont acquis une âme en quelque sorte : croyance shinto.

    * Mais aussi : les visites pour le Nouvel An.

    ~

     

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  • Chapitre I

    Les grandes étapes des R.I depuis 1945

     

    Dès 44, les futurs vainqueurs avaient imaginé l'après-guerre et s'étaient répartis des zones d'influences. Il y a des blocages, des situations héritées de cette première période 45-90. Ce partage a été fait avant 45 (l'été 44 le partage était fait), et qui sera respecté par la suite. La fin du conflit pour les 5 vainqueurs annonce un nouvel ordre international qui ne comprendra plus de zones d'influences → fin des empires coloniaux. On va mettre en place des systèmes d'échanges internationaux pour ne plus jamais avoir de guerres poussées par le nationalisme. Le principe de base c'est la libéralisation des échanges économiques, et on pense vraiment que cela empêchera des guerres comme des récessions ou encore des crises économiques. Mise en place d'un nouveau système. On croit vraiment à ce nouvel ordre mondial qui devait instaurer la paix universelle. 48-95 : OMC (Organisation Mondiale du Commerce).

     

    1 Le système des blocs se met en place

    1.1 L'entrée dans la guerre froide

    La logique des blocs dont on n'avait même pas soupçonné la possibilité en 45, et pourtant, elle était inévitable. Deux dispositifs face à face avec une menace permanente figée, où la communication est très rare. « Cette guerre ne ressemble pas à celles du passé » (Staline), « quiconque occupe un territoire [...] », phrase tout à fait juste qui se vérifiera par la suite, alors qu'elle était passée inaperçue au début. Des luttes de pouvoir se déchaînent, et l'URSS se dit très rapidement qu'en raison des millions de morts qu'elle a subit, qu'elle a le droit à un glacier protecteur. Il y a un accord tacite où l'Ouest n'intervient pas, l'URSS occupe le terrain. Au même moment, les relations internationales sont envahies par un nouveau phénomène encore inconnu : l'ère nucléaire. On sait que la bombe peut ruiner un pays, et de 45 à 90 l'arme nucléaire sera en toile de fond des relations internationales. On a parlé de dissuasion nucléaire pendant ces années là : c'était un pari sur l'absurde, et sur l'équilibre. Cela contraint chaque puissance à égaliser avec ses rivaux. Le principe du nucléaire c'était d'éviter un nouvel holocauste, une nouvelle guerre mondiale : comme on ignorait ce qu'avait les voisins, c'était la course à l'armement, mais nul n'osait déclencher de conflit. On a donc évité une guerre nucléaire, une confrontation directe, au profit d'une guerre froide entre deux grandes puissances. On n'a pas installé la paix, mais un état de non-guerre. Des années 50 à 80, on croyait sincèrement que l'existence de ces armes de plus en plus sophistiquées, interdisaient d'envisager un changement profond. Au fond est-ce que la dissuasion nucléaire était là pour garder la bipolarité des relations internationales ? On pensait que ça ne serait jamais remis en cause et que le monde resterait figé. Toutes les conférences de la paix se soldent par un échec.

     

    1.2 Les Premières épreuves de force

    1948 : Les rêves de paix universelles c'est terminé : on est entrés dans la guerre froide.

     

    * Première épreuve de force

    Le but ultime des soviétiques est de voir jusqu'où iront les occidentaux. Le seul soucis des soviétiques en bloquant Berlin Est est de tester ses adversaires. Jamais les Soviétiques n'ont bloqués les couloirs aériens pour les anglo-américains, alors qu'ils auraient pu. De chaque côté on restait dans des limites permettant d'éviter l'irréparable.

     

    * Deuxième épreuve de force : la guerre de Corée

    Les deux grandes puissances choisissent de se faire la guerre par pays interposés. Dans les années 50 : statut quo, on n'a pas de heurt entre les deux grands mais entre des forces d'interventions dans un cadre de maintient de la paix. Ce conflit est né de l'absence de l'URSS pour donner leur droit de veto lors du conseil de l'OTAN, les USA ont envoyé des soldats pour maintenir la paix en Corée contre l'avis de l'URSS qui n'avait aucun droit de s'y opposer.

     

    * Troisième épreuve de force

    La guerre d’Indochine : lutte pour la décolonisation. En 55 Pierre Marie-France clôt la guerre d'Indochine, mais elle sera aspirée par la guerre froide et deviendra la guerre du Vietnam.

     

    1.3 A l'Ouest et à l'Est : deux conceptions différentes

    A l'Ouest

    On avait deux conceptions, deux thèmes de prédilection : le ravitaillement, la reconstruction économique, et on veut mettre fin à l'instabilité politique.

    • On va mettre en place pendant les 30 glorieuses (45-75) des mécanismes multi-latéraux, visant à garantir une égalité. Il n'y a plus de vainqueurs et de vaincus, et on reconnaît aux européens des responsabilités. On repart à zéro.

    • Dans le domaine économique, l'OECE a été le canal par lequel l'aide du plan Marshall va être distribué en fonction des besoins.

    • Dans le domaine militaire, on signe à Washington le pacte Atlantique en 49 qui reprend la même méthode dans le domaine économique (vainqueurs et vaincus sur le même pied d'égalité) qui fait peser sur chaque membre des obligations juridiquement identiques. C'était révolutionnaire.

     

    A l'Est

    Complètement à l'opposé : le commingform (opposé de l'OTAN).

    Au sein du bloc de l'Est va être mis en place un réseau militaire et économique, réplique de l'ouest, mais dont la méthode n'est pas la même : l'URSS met en place des traités bilatéraux (URSS-Pologne, URSS-Birmanie etc) avec les démocraties populaires. Des rapports directs cloisonnés (entre deux démocraties populaires il y avait interdiction de communiquer sans passer par l'URSS). L'idéologie, la police et l'armée assurent la cohésion du tout.

    Marché commun de l'est ; et Pacte de Varsovie.

    Heureusement, les choses évoluent, alors qu'on pensait dans les années 48-53 que les blocs ne bougeraient pas.

     

    2 Signes de remise en cause de la logique des blocs

    Pour que ça ne bouge pas il aurait fallu :

    Première condition : il aurait fallu qu'il y ai une cohésion parfaite à l'intérieur de chaque bloc.

    Deuxième condition : une relation stable, figée, pas de communication entre les blocs.

    Troisième condition : une réalité internationale en dehors des deux blocs : que le monde évolue en dehors des blocs.

     

    2.1 Émergence du mouvement des non-alignés

    Dans le cadre de la décolonisation, encouragée par la charte des Nations Unies, on a l'émergence d'un nouveau concept : le tiers-monde (terme datant des années 50). Par conséquence, le système Est-Ouest perd de son omniprésence. Si bien que les choses vont tellement vite que c'est à la demande de l'Indonésie qu'il y a une première conférence de pays qui en ont marre de l'alignement sur l'Est et sur l'Ouest, et réclament le mouvement de neutralisme politique appelé le mouvement des non-alignés. Donc la conférence a lieu en Indonésie en 55 et sera suivi tous les deux-trois ans de conférences des non-alignés. Dans les années 50 le mouvement des non-alignés a tout de même tendance à s'aligner du côté de l'Est. Mais ils réclament la neutralité et la coexistence pacifique.

     

    2.2 Les relations entre les blocs s'assouplissent : reprise du dialogue

    * Le premier facteur qui change tout sera la maîtrise de la bombe nucléaire par l'URSS dans les années 50. Cela convaincra les Américains qu'ils ont pris du retard dans la haute technologie de l'époque, et stimulera malheureusement la course aux armements.

    * Deuxième facteur qui change tout : la mort de Staline, dans des conditions odieuses. Mr. Khrouchtchev arrive au pouvoir. De-stabilisation massive en URSS, Khrouchtchev a brisé à ce moment-là le ciment du peuple soviétique en dénonçant le culte de la personnalité, ce qui lui permet de dénoncer une personne sans dénoncer le système en lui permettant ainsi de rester au pouvoir avec le système en place → déstalinisation.

    * A partir de 56 et durant 15 ans, l'URSS cherche à faire reconnaître un statut quo territorial en Europe (elle obtiendra gain de cause en 90). Pour cela elle lâche du lest, elle reconnaît l'indépendance de l'Autriche et demande la neutralité : que l'Autriche n'appartienne pas à l'OTAN ou autre. Cet accord n'a pas été écrit, donc cette demande de neutralité ne sera pas respectée.

    * En 55, il y a un embryon de dialogue, on commence à négocier et à se rencontrer, ce qui est novateur pour l'époque. On met en place des relations diplomatiques entre l'URSS (qui ne reconnaissait auparavant que la RDA) et la RFA.

     

    2.3 Divergences au sein de chaque bloc

    A L'EST

    • Premières révoltes ouvrières à Berlin Est en 53, en Pologne en 56, en Hongrie. L'URSS fait vite comprendre aux pays d'Europe de l'Est que leurs révoltes ne passeraient pas avec eux.

      Arrive la première grande diverge imprévue : à la fin des année 50 l'URSS est en concurrence avec la nouvelle Chine maoïste → la rivalité sino-soviétique. Guerre encore idéologique à l'époque, elle deviendra un vrai conflit dans les années 60 (dès 59 les tensions sont affichées → en 63 véritable implosion : plus de communication).

      {BLACK OUT}

    • Certains pays Européens sont entraînés par le conflit.

     

    A L'OUEST

    • Entre les USA et certains pays Européens il y a des nuances. La France tient à conserver une influence internationale (intervention franco-britannique à Suez). Elle quitte la structure militaire intégrée de l'OTAN en 66. Mal-être qui s'installe, la France est montrée du doigt en affichant une différence dans l'unité Atlantiste.

     

    2.4 La crise des fusées, prémisse de la détente

    La crise des fusées de 62 montre aux USA qui pensaient tout maîtriser qu'en fait ce n'est pas le cas. L'URSS soutient Cuba dès 60-61. Avec cette crise on a frôlé une 3e guerre mondiale, mais du fait de l'avoir évité cela aura un impact positif.

    L'idée pour les Américains étaient de faire plier Moscou, et pour Moscou de tester la capacité de réaction des Américains. Pendant 10 jours le monde retient son souffle. Cuba va servir de détonateur pour l'avenir (détonateur à l'affrontement URSS/USA). Avant les pays des Caraïbes rentraient dans le champ de la doctrine américaine Monroe, ils échappaient à la logique des blocs. Mais peu à peu ils sont entraînés dans la logique de la guerre froide.

    Après les événements de 62 les pays d'Amérique latine décident de signer un traité (appelé Tlatelolco) interdisant aux états latino-américains de fabriquer, de posséder ou d'accepter sur leur sol des armes nucléaires.

    Dans le clan occidental on a une solidarité sans faille (même le général de Gaulles appuie les USA). A l'Est les démocraties populaires prennent peur et Khrouchtchev va céder et sera destitué et accusé d'avoir reculé face aux Américains (ce qui était un prétexte, en vérité on lui reprochait d'avoir donné trop de libertés).

    Cette crise met en lumière un besoin de communication → nouvelle ère. Dès 63 on met en place des cellules de négociations, d'un dialogue systématique → institutionnalisation du dialogue.

     

    La détente

    Les années 60-75.

    A l'époque c'est plus la quête d'un nouvel ordre international, de quelque chose de différent pour ne plus avoir ce qu'on a eu en 62. L'idée est d'éliminer le danger de l'holocauste nucléaire et d'assurer la coexistence plus ou moins pacifiste entre les deux blocs.

    { BLACK OUT }

    Ce qu'on n'avait pas prévu en contestation de la guerre du Vietnam (du côté Américain), c'est cette crise de contestation venue des étudiants qui émerge plus sur le campus en 68 mais qui avait déjà commencé en 62-63. Il y a un sentiment que quelque chose ne va pas, un sentiment de culpabilité collective. Beaucoup de contestations émergent (mai 68, anti-nucléaire,...).

    Du côté Soviétique ça bouge aussi : le printemps de Prague.

     

    3 La « détente », ordre international réel ou apparent ?

    3.1 1962-68 : incertitudes et maturation

    • La solidarité atlantiste n'est pas au top, on a des dissensions entre la France et le camp atlantiste de l'OTAN. La France avait eu l'intuition de reconnaître la chute populaire sans avertir ses alliés occidentaux. Entre 63 et 67 De Gaulles se rend sur place en Europe de l'Est, où il est très estimé. La France est indépendante au niveau nucléaire. Elle est très indépendante et se permet des choses que d'autres pays n'auraient pas osé tenté : elle anticipe sur la détente et sur l'accord d'Helsinki en 75.

    • A l'époque les Américains abandonnent la doctrine des représailles massives pour ce qu'on appelle la riposte graduée. Les USA proposent un deal à l'OTAN : les Américains restent maîtres et l'Europe suit, ce qui évidemment n'est pas accepté par la France (raison pour laquelle ils quittent l'OTAN d'un point de vue militaire et s'engagent sur le chemin de l'indépendance nucléaire).

    • Côté Est, 62-67, affrontements militaires assez durs à la frontière sino-soviétique.

    • Affirmation du tiers-monde sur la scène politique.

    { BLACK OUT}

    Summum de la détente en 1968 → traité TNP (Traité de Non-Prolifération nucléaire). Il légalise la bipolarité nucléaire, mais aussi accepte les 5 grands vainqueurs de la seconde guerre mondiale mais interdit aux autres de l'avoir.

    Le TNP s'inscrit à la suite à d'autres traités d'interdiction d'essais nucléaires. Empêcher que d'autres États se mettent à la course au nucléaire : les grands veulent garder le monopole et le contrôler. Ce qui est mauvais pour les uns est bon pour les autres.

    On l'a toléré pour l'Inde en 1974.

    Ceux qui détiennent l'arme ont strictement interdiction de la transférer, ou de l'aider à l'acquérir.

    Tous les États signataires pouvait acquérir et développer l'énergie nucléaire civile (pour l'électricité).

    On a créé l'agence internationale pour l'énergie atomique (l'AIEA) : contrôle les États non-nucléaire militairement parlant.

    Le TNP au fond c'est la consécration d'un statut quo inégal, les États nucléaires le reste et les autres n'ont pas droit. Les États nucléaires ont le droit d'augmenter leur potentiel nucléaire. Évidemment c'est très critiqué dans le tiers-monde, c'est très inégal : beaucoup se tenait au seuil du nucléaire sont dès lors sensés le rester.

     

    3.2 1968-75 : une nouvelle ère ?

    Sur fond de détente politique affichée, on entre dans un choc dans le domaine économique, lié entre autre à un choc technologique (début de l'informatisation). Les cycles économiques ont un impact sur la géopolitique : effet de causalité. Nixon le 15 août 1971 suspend la convertibilité du dollar en or. Les USA renoncent à traiter leur monnaie comme le pivot du système monétaire international. Au tournant des années 70-73 : la rareté, une révision de nos modèle socio-économiques, va être exploitée comme une arme. On commence par le pétrole, on multiplie du jour au lendemain le prix du pétrole : le smic en 74 était à 130€, le prix du litre d'essence était à 1€. Les pays pétroliers ont décidé de marquer le coup et de faire du pétrole leur principale source de revenu.

    Dans les années 70-75, la compétition s'amplifie. On découvre qu'à côté des grands États industrialisé il y a les nouveaux Dragons asiatiques. Parmi les grands États industrialisé, la concurrence du Japon s'affiche, et il y a rivalité entre États Européens et États-Unis.

    On avait encore l'espoir que la crise était temporaire, et on ne soupçonnait pas une mutation des structures technologiques. On avait une vision de l'économie complètement illusoire. Les pays en voie de développement (PDD) réclament l'activation du dialogue Nord-Sud et une place en dehors des deux blocs.

    Il y a une volonté des deux grands (USA/URSS) de dialoguer. La doctrine Nixon (mandat 69-74) voulait qu'on passe de l'ère de la confrontation à la négociation. Il poussera à l'ouverture des négociations pour limiter la course aux armements (traités Stratégies Arm Limitation Talk et SALT II). Il y a un état d'esprit dans ces années de limitation, on ne fait pas ce qu'on veut. Les deux grands souhaitent une coexistence pacifique entre eux, chacun chez soi et les hippopotames seront bien gardés.

     

    Côté URSS :

    • il y a l'aggravation du conflit avec la Chine : on se bat à la frontière en 69.

    • Très grave crise en Pologne (connue au niveau international) en 70.

    • Dans toutes les démocraties populaires, une pression intérieure des consommateurs. Énorme frustration par rapport aux différences Est et Ouest, pour laquelle l'Ouest prête de l'argent à l'Est pour répondre aux désirs de consommation.

    • Cela incite à l'URSS à jouer la carte de la négociation avec les USA. L'URSS cherche à dialoguer car à travers cette détente elle cherche à consolider sa position de super grand.

     

    Quel sera le levier pour basculer dans la détente ?

    • L’ost politique (la politique vers l'Est, la main tendue vers l'Est) de l'Allemagne de l'Ouest.

    {tiny black-out}

    L'ancien maire de Berlin, Willy Brand, ministre des affaires étrangères en 66, devient Chancelier en 69. Il entraîne l'Europe dans une politique de réconciliation. Il part du principe que l'Ouest doit améliorer les relations avec l'Est (ost politique). Premier geste du chancelier en 69 : il fait adhérer la RFA à la TNP : la RFA ne détiendra jamais l'armement nucléaire. Il engage la RFA dans un mouvement de négociation pour aboutir à des traités (traité de Moscou en 70) où on reconnaît les frontières (ex : RFA – Pologne).

    Il y a toute une série de traités germano-soviétiques en 70 où on met fin aux différents territoriaux. Traité fondamental en 72 où on se reconnaît mutuellement : RFA / RDA. On garde le mur mais on normalise la relation bilatérale, véritable révolution culturelle à l'époque. Les deux États se reconnaissaient non pas en tant qu’état mais en tant qu'entités séparées : deux parties d'une même civilisation. L’ost politique a mis en place les semailles de la future réunification allemande des années 90.

    On commence au cœur de la détente à se poser la question de la sécurité sur le territoire Européen. Si on profitait de l’ost politique pour dialoguer ?

    L'idée c'est qu'on va réunir tous les chefs d’État d'Europe territoriale et les Soviétiques acceptent la présence des deux grands États Nord-Américain (USA/Canada) et se réuniront en 75 à Helsinki (Finlande officiellement neutre militairement). Les États vont se réunir par groupe (Groupe de Varsovie et Groupe de l'OTAN, et quelques pays neutres). On décide de prendre quelques décisions mais sans vote à la majorité : par consensus. Il apparaît très clairement à l'époque que c'est l'ost-politique qui a préparé les conférences d'Helsinki. Ces accords d'Helsinki (ainsi que l'ost-politique) sont considérés comme une consécration du statut quo territorial et politique en Europe jusqu'en 90. Mais on s'apercevra quasiment 20 ans après qu'ils sont venus miner de l'intérieur le statut quo.

    {Black out}

    Dans l'acte final, « principe de non-intervention dans les États voisins » enfin écrit.

    {Black out final}

     

    4 Le temps des désillusions

    Dans les années 80 on comprend que la détente n'était pas l'entente. La détente rentre en crise et se retrouve complètement bloquée.

    Dans ces années 75-85, l'économique et le militaire sont liés. Renforcement diplomatico-stratégique de l'URSS qui coïncide avec le reflux moral des USA. Les USA vont tenter la paix entre Égypte et Israël. On a l'impression dans les années 75-80 que les USA semblent un petit peu mou au niveau de la diplomatie : ils sont obnubilés, complexés par ce qui est arrivé au Vietnam.

     

    4.1 Au niveau économique

    A l'époque on a encore l'illusion que la crise passera. On avait pas encore admis au niveau des théories économiques certaines réalités. La compétition économique s’accélère, surtout entre les vainqueurs.

     

    4.2 Au niveau politique et militaire

    On se rend compte que la détente n'est pas l'entente, et on ne voit pas comment sortir de la guerre froide. On a un blocage total des relations est-ouest. Les discussions sur la limitation des armements stationnés en Europe avaient périclité dès l'année 77-78. On sent que quelque chose est en train de basculer, et lorsque l'Union Soviétique intervient militairement en Afghanistan (79), c'est la première fois qu'un pays soviétique intervient dans un pays musulman, et c'est la première fois qu'on utilise l'arme alimentaire (embargo sur les céréales) : on se rend compte que des armes politiques peuvent être efficaces. Il se passe quelque chose en 79 (deux événements) : la prise d'otage à Téhéran (l'Iran bascule dans un autre monde insaisissable) qui marquera vraiment l'opinion américaine ; et la crise de l'Afghanistan. Avec ces deux pays on sort du rapport de force classique qu'on avait entre est et ouest : cela fait rentrer dans une nouvelle ère.

    En 75-80 on a un hégémonisme politique de Moscou (que Gorbatchev a reconnu par la suite). Toute la cote de l'Afrique tombe dans l'orbite Soviétique, échappant au neutralisme politique. A côté de ça toujours la guerre sino-soviétique (Viet nam, Laos, Cambodge). On ouvre le yeux dans ces années. Une soviétisation qui va dans un tel excès que cela engendrera la dissidence. On se réunit à Helsinki ou à Belgrade ou encore Madrid, dans des pays neutres, et toutes les conférences échouent. On a un reflux des américains sur la scène internationale, le syndrome post-vietnamien, et parallèlement un renforcement militaro-diplimatio-soviétique dans l'orbite mondiale. Un rapport de force qui s'inverse au profit de Moscou, jusqu'en 83-84. Les dernières administrations de Jimmy Carter s'emploient à discuter. Les États Européens pour l'heure croient encore à la Détente – on discute. A l'époque, côté Ouest, on a l'illusion qu'on pratiquant le levier de la Détente économique et commerciale en prêtant de l'argent à l'Est (démocraties populaires), cela pourrait être à terme le levier de la Détente politique voire militaire. On pensait qu'on avait tort, l'argent prêté à l'est servait à subventionner un système militaro-industriel, mais on a bien fait : on va donner un autre goût pour d'autres libertés après.

    79-85 : Plus personne ne croit à la Détente, et on qualifie cette période de « guerre fraîche ». Le tournant a été l'Afghanistan : l'erreur stratégique a été prise en absence de Brejnev. Elle intervient militairement dans un pays du tiers-monde : réaction immédiate des pays du proche-orient → on ne fait plus confiance. Tous les canaux de communication sont bloqués fin 79 (même la fameuse ligne rouge n'est plus utilisée). Suite à l'Afghanistan, décision des pays de l'Ouest de stopper les échanges commerciaux, au moment où les échanges sino-soviétiques sont au plus bas.

     En 78, l'affaire farewell.

    Crise des euro-missiles : Depuis 76 photos de satellite montrant effectivement derrière la frontière de l'est, des missiles à tête nucléaires vers les capitales des centres névralgiques de l'Ouest. Reagan arrive en 80, entraînant les États-Unis dans un réveil moral, « l'Amérique est de retour ». Lorsque nous avons la preuve début 79 qu'il se trame des activités militaires de l'autre côté du mur. L’Europe paradoxalement redevient le centre des relations internationales. Double résolution de l'OTAN : Date butoir aux soviétiques (4 ans) : s'ils ne retirent pas leurs missiles, les forces de l'OTAN installeront les mêmes. Grand désenchantement idéologique, on ouvre les yeux.

    La tension est au maximum, et arrive un moment très particulier en septembre 83 : un avion civil sud-coréen a cause du brouillard survole le territoire sud-Soviétique → il sera abattu sans sommation. Suite à la destruction de cet avion, il y aura un tel choc mondial que cela engendrera un doute sur l’État de l'Union Soviétique. Arrive un homme en avril 85 qui va être nommé à la tête du PCUS, Gorbatchev. La guerre des euro-missiles prend fin en 85 : Gorbatchev reconnaît les erreurs, les mensonges des soviétiques dans les années précédentes.

     

    Retour de la croissance économique :

    Deuxième choc pétrolier en 79, mais aussi à partir de 83-84 on a une chute du prix du pétrole, et des progrès liés à la troisième révolution industrielle et l'intensification des échanges de service. Libéralisme économique. Expansion économique qui touche l'Europe de l'Ouest mais pas l'est, qui sont en autarcie.

    ~

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  • Comparatif

    • ABよりY → (En parlant de A) A est plus Y que B.

    Ex : 日本フランスより小さいです。
    Le Japon est plus petit que la France.

     

    • ABほどY (neg) → (En parlant de A) A n'est pas aussi Y que B.

    Ex : フランス日本ほど人口が多くありません
    En France il n'y a pas plus de population qu'au Japon.

     

    • AB 同じ ・同じくらい Y → (En parlant de A) A est aussi Y que B.

    Ex : 日本語中国語同じぐらい難しいですよ。
    Le japonais est aussi difficile que le chinois.

     

    • AよりBの方(ほう)が Y → (En comparant A et B) B est plus Y que A.

    Ex : すしよりさしみの方がおいしいと思います。
    Je préfère les sashimis aux sushis.

     

    • [Question] ABと(では)どちらの方がY ? → Entre A et B, lequel est le plus Y ?

    Ex : バス電車どちらの方が高いですか。
    Entre le bus et le train, lequel est le plus cher ?

     

    • [Réponse] Aの方がY → A est plus Y.

    Ex : バスの方が高いでしょう。
    C'est le bus qui est plus cher, je suppose.


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