• Chapitre Introductif

    Chapitre Introductif

    Marché, concurrence et libéralisme

     

    Structure du cours :

    Section 1 = en terme de concurrence

    Section 2 = en terme de rivalités (incluant stratégies des acteurs)

     

    • Pourquoi associer ces trois termes ?

    Marché & Concurrence

    * On associe à « concurrence » le terme de « marché ». Ces deux termes sont très ambigu/flou.

    * « Marché » lui renvoie à deux représentations différentes (bien que non clairement défini). On trouve chez Karl Polanyi une distinction concernant le terme marché: il ne faut pas confondre la place de marché (légumes et cie) et la place de marché où se déroulent des transactions concrètes :

    Si on parle de place de marché (rassemblement de commerçants et acheteurs), c'est qu'on va arriver à déterminer le juste prix → et le même prix pour le même bien. Le marché devient une procédure abstraite qui est sensé permettre de fixer un prix unique pour chaque bien. C'est cette deuxième conception très théorique qui est extrêment véhiculé.

    * Dans un marché il peut y avoir des variations de prix (untel veut brader, untel faire de la marge) → La concurrence sera la force qui va permettre à la procédure de marché d'arriver à fixer un prix unique. La concurrence est introduite car on en a besoin dans le raisonnement, c'est une fonction logique → elle pousse les individus à se comporter d'une certaine manière, elle s'impose, même inconsciemment.

     

    Libéralisme

    * Il faut bien distinguer, quand on parle de libéralisme, le libéralisme politique du libéralisme économique. Ce sont 2 logiques qui ne sont pas tout à fait de même nature :

    • Le libéralisme politique se développe plus particulièrement dans le siècle des lumières, avec une idée de liberté individuelle opposée aux formes d'organisations politiques de l'ancien régime (la monarchie, les privilèges, etc). Comment ces libertés individuelles peuvent-elle être à la fois instituées, protégées, et qui n'empiétent pas sur la liberté des autres ? Pour cela il y a besoin de droits, de la loi. S'il y a des lois et du droit, on a besoin d'institutions politiques, d'un Etat. Donc on a tout de même des institutions importantes.

    • Le libéralisme économique : même problème au niveau des libertés individuelles qui ne doivent pas empiéter sur la liberté des autres. S'il n'y a pas l'Etat pour limiter les libertés, il y a la concurrence qui se fait subtitut de l'Etat de droit. L'Etat doit garantir les libertés individuelles (y compris les propriétés privées), mais c'est la concurrence qui vraiment régule le libéralisme économique.

    → Quand on parle de libéralisme économique aujourd'hui ce n'est pas homogène et on peut distinguer 3 grands courants (qui eux-mêmes se subdivisent).

    • La conception d'Adam Smith : le capitalisme. La base du capitalisme c'est le salariat et la propriété privée.

    • Marx développe une analyse critique beaucoup plus forte : si on analyse le processus de concurrence cela conduit à des situations de monopole. La concurrence ne serait pas durable et le capitalisme s'effrondrerait comme mode de production.

    • L. Walras va développer une analyse qui va chercher à expliciter la procédure de marché et la concurrence (soumis à des conditions de sorte à éviter des émergences de pouvoir au détriment des autres) → courant néo-classique/marginaliste. Ces principes créent des ruptures avec les autres visions de libéralisme économique.

      Keynes en fera une critique où il montre que ce type de raisonnement ne permet pas de régler les grands problèmes sociétaux (en particulier le chômage, la chute de la productions,...) et considère que l'idée des néo-classiques qui préconisent une baisse des salaires pour régler le problème du chômage est erronée. Pour lui le seul moyen de s'en sortir est que l'Etat se substitue aux entrepreneurs.

      Les néo-libéraux (notamment Hayek) sont en grand désaccord avec Keynes. Et en explicitant les conditions pour qu'une procédure de marché puisse fonctionner, les néo-classiques - quoique se voulant libéraux - justifient aussi implicitement une intervention de l'Etat : pour eux il faut donc en revenir à Adam Smith, et le risque de monopole qui inquiète Marx n'est pas un problème par les monopoles finiront toujours par être contestés (ex : Google et Apple qui contestent la suprématie de Microsoft). Les néo-libéraux (exemples de néo-libéraux : Reagan, Thatcher, Bush) sont donc en désaccord avec ce principe, pour eux, tout est préférable à une intervention de l'Etat.

    * L'économie libérale ne peut fonctionner que s'il y a toujours de la concurrence. En terme de rivalités, certes des facteurs peuvent conduire à des affrontements, mais on est pas toujours en situation de rivalité : on trouve aussi des alliances, des coopérations. Les entreprises ne cherchent pas systématiquement à être en concurrence, qui a un certain coût. Parfois on ne peut pas faire autrement que de coopérer.

     

    * Vis à vis de l'Etat, il ne peut pas y avoir transaction commerciale, échange marchant, et éventuellement des éléments d'affrontement ou de concurrence sans des normes préallables : et donc une intervention de l'Etat pour rendre possible des transactions commerciales. Ex : Est-ce qu'il peut y avoir des ventes de voitures d'occasions si systématiquement le vendeur ou l'acheteur se fait avoir ? Pour que le marché de la voiture d'occasion fonctionne, c'est qu'il y a des normes, des règles qui permettent une confiance entre acheteur et vendeur. Cette confiance n'a pas été spontanée, les normes de l'Etat ont été nécessaires à sa conception.

     

    Petit résumé :

    • Les situations d'affrontement ne sont pas sytématique

    • Il peut y avoir coopération, et elle est même parfois nécessaire.

    • Il faut des normes, des règles, et pour cela l'Etat.

    ~

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