• DM sur l'Histoire du Japon

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     L'Histoire du Japon


    Civilisations néolithiques - Genshi-Jidai : Jômon & Yayoi

    On situe les débuts de la civilisation japonaise à l'époque Jômon, aux alentours du Ve millénaire avant J.C., dont le nom vient de poteries caractérisées par leurs motifs particuliers. C'est une société primitive organisée autour de la chasse et de la cueillette. Vers le IIIe siècle avant J.C. c'est la civilisation dite Yayoi qui gagne le Japon, se distinguant par une nouvelle forme d'agriculture : la riziculture irriguée, qui fait apparaître une économie agricole. Au niveau de l'artisanat la poterie a évolué vers des objets de bronze et de fer d'inspiration chinoise. Elle se caractérise comme une société agraire soumise à l'autorité de chefs religieux.

     

      Antiquité - Kodai

     L'Etat du Yamato

    Vers la fin du IIIe siècle (après J.C.), les japonais érigent des sépultures en forme de « tumuli » dont on croira longtemps qu'il s'agissait de petites montagnes. Ces sépultures sont sans doute celles des premiers empereurs japonais et de grands chefs guerriers, descendants de « la reine » de laquelle on parle dans des textes chinois, où l'on retrouve des références à un « pays de la reine ». C'est dans la zone de ces sépultures, la plaine du Yamato, que prendra place « l'Etat clanique du Yamato ». On y vénérait une déesse-soleil et on peut penser qu'il s'agissait d'une société matriarcale. Mais ce culte de la déesse-soleil disparaît peu à peu au profit de ce qu'on appelle aujourd'hui shinto, un culte naturiste très général. A partir des Ve et VIe siècles, la société se divise en clans « uji », sous l'autorité d'un chef héréditaire. Ils se divisent en groupes professionnels spécialisés (agriculture, artisanat,...). Ces clans sont toujours soumis aux chefs du Yamato, dont l'autorité s'étend à l'ensemble du Japon à l'exception d'Hokkaido. Les premiers chefs du Yamato ont donné naissance à la famille impériale qui est la plus ancienne dynastie régnante du monde.


    L'adaptation du modèle chinois, suivie d'une rupture avec la Chine

    Toujours sous cet état du Yamato, on entre dans l'ère Taika (« ère du grand changement ») dont l'objectif général est d'établir une réplique exacte de la Chine des T'ang. C'est en 552 qu'est estimée le véritable début de l'influence chinoise sur les japonais, car c'est l'année où la cour de Yamato adopte officiellement le bouddhisme. On cherche à édifier de grandes cités à l'image des villes chinoises, l'archipel est divisé en privinces, on tente d'appliquer le modèle financier chinois,... Basiquement on reprend tout le modèle culturel chinois, dont l'écriture malgré son incroyable complexité. L'époque de Nara notamment (710-794) nous montre l'importance du bouddhisme avec la construction du Tôdaiji, et de l'imitation de la capitale chinoise à Nara. L'époque de Nara prend fin avec la construction d'Heiankyô (l'actuelle Kyôto) dont la structure est également d'inspiration chinoise : début de l'époque de Heian (794-1185).

    Mais avec la décadence de la dynastie des T'ang au IXe siècle et la mentalité japonaise qui acquiers une certaine fierté, cette tendance à l'assimilation du modèle chinois s'estompe. En 838 la dernière ambassade japonaise envoyée en Chine ne renouvelle pas sa mission, le Japon coupe le contact avec le continent pour se consacrer à sa propre évolution. Cela commence notamment avec l'élaboration d'une nouvelle écriture, les kana, et avec elle une nouvelle littérature.

    L'ère Fujiwara

    Vers le milieu du IXe siècle, une famille se distingue en se mêlant à la famille impériale : les Fujiwara. Ce sont les premiers d'une longue tradition consistant à prendre le pouvoir par le mariage et les régences, sans pour autant renverser la famille impériale. Avec la puissance croissante de cette famille, on a tendance à appeler la fin de l'ère Heian l'ère Fujiwara. C'est une ère de riches productions littéraires et artistiques, auxquelles les aristocrates de la cour de Kyôto se consacrent tandis que les seigneurs de province acquéraient l'expérience des affaires, de la politique et de l'économie du pays en se passant de plus en plus de la capitale.

     

    Période Féodale - Chûsei

    Les guerres féodales et le début des Shogunats (période de Kamakura)

    Vers le milieu du XIIe siècle la classe guerrière représentant à la campagne le véritable pouvoir, plusieurs camps de guerriers veulent assurer leur domination : notamment les clans Taira et Minamoto. Par deux fois les Taira l'emportent sur leur principal rival, en 1156 et en 1159-1160, puis suivent l'exemple des Fujiwara en mariant leurs filles aux empereurs. Leur gloire s'achève avec la guerre de Genpei qu'ils perdent en 1185 face au clan Minamoto.

    Le seigneur Minamoto choisit lui de délaisser la cour de Kyôto pour s'installer à Kamakura et prend le titre de Shogun en 1192. Il devient le véritable pouvoir militaire et politique tout en laissant croire à un officiel pouvoir impérial à Kyôto. Ce régime devient le plus centralisé qu'il n'y avait encore jamais eu au Japon. La lignée Minamoto s'interromp en 1219 par un assassinat et se fait remplacée par les Hojo. Au XIIIe siècle le Japon est contrôlé par le Shogun qui contrôle le régent Fujiwara qui lui même contrôle l'empereur qui détient seulement officiellement le pouvoir.

    La période féodale inaugurée par les Taira et les Minamoto commence et va durer 8 siècles durant lesquels la politique, les structures sociales et les systèmes de valeur suivent la même évolution qu'en Europe occidentale. La société féodale japonaise ne se distingue que sur deux points : la lenteur de son évolution, et les statuts des individus (codes de valeurs et de morale).

    Une période de trouble

    Par deux fois les mongols tentent d'envahir le Japon par la ville de Fukuoka : en 1274 ils sont contraints de repartir à cause de tempêtes maritimes, et lorsqu'ils reviennent en 1281 les japonais y étaient préparés et avaient construit une muraille. Ils sont à nouveau aidés par un typhon qui achève de détruire l'armée mongole. Cet épisode a contribué à la croyance japonaise selon laquelle leur pays serait sacré et inviolable. Mais cette épreuve a aussi appauvri les seigneurs qui ont investi dans la guerre et la caste militaire se soulève : des seigneurs tombent, le régime de Kamakura ne susbiste encore une qu'une cinquantaine d'années. En effet l'empereur Go-Daigo veut restaurer le pouvoir impérial : il se révolte contre Kamakura avec des chevaliers mécontents en 1331. Mais le général Ashikaga, désigné pour arrêter l'empereur, passe à l'insurrection en 1333. Il prend le pouvoir et chasse même Go-Daigo en plaçant sur le trône un autre membre de la famille impériale. La famille Go-Daigo fini par tomber dans l'oubli après un certain acharnement à tenter de reconquérir le trône. Ashikaga prend le titre de Shogun en 1338 et sa famille le conserva jusqu'en 1573, bien qu'il n'eurent jamais la puissance de Kamakura. On entre dans l'ère Muromachi (1333-1568) que l'on considère comme l'origine de la culture japonaise bien connue aujourd'hui. C'est en effet la naissance de la philosophie Zen, et des arts tels que le théâtre Nô, la cérémonie du thé, l'ikebana, ou encore le suiboku-ga.

    C'est dans la seconde moitié de leur shogunat que les Ashikaga perdirent toute autorité effective. Le Japon commençant à vivre à partir des XIVe et XVe siècles une période de confusion politique, les seigneurs locaux en profitent et leur influence grandit : au XVIe siècle ils prennent le nom de daimyo, qui joueront désormais un rôle majeur jusqu'à la fin de la période féodale. Empereurs, princes, aristocrates, la famille Fujiwara qui régnaient auparavant s'appauvrissent à partir du XVe siècle, ne survivant à cette période confuse que grâce aux valeurs japonaises.

    Une anarchie féodale qui conduit à un progrès

    Le Japon commence à se rouvrir aux échanges commerciaux avec l'extérieur au XVIe siècle. Ils importent des produits tropicaux d'Inde et des biens manufacturés chinois, et exportent leurs biens manufacturés tels que les paravents, les éventails et les sabres. Le commerce maritime se développant, une nouvelle classe sociale de « chevaliers-pirates » se répand et domine les mers d'Asie orientale. Durant ces années anarchiques le Japon colonise, développe son artisanat et son commerce, en sortant grandit de cette période au point de traiter avec les marchands européens et chinois en égal.

     

    Période Moderne – Kinsei : Période d'Edo

    La réunification et la stabilisation des Tokugawa

    Après la période féodale on entre dans la seconde motié du XVIe siècle dans une période moderne on l'on voudra réunifier le Japon. Cela commence par l'introduction des armes à feu dans l'archipel, avec lesquelles le daimyo Oda Nobunaga commence par s'emparer du pouvoir de Kyoto et du Shogun en 1568 et continue dans sa tentative d'hégémonie avant d'être assassiné en 1582. Un de ses généraux, Hideyoshi, reprend le pouvoir et achève l'oeuvre de son ancien seigneur. Il reprend le vieux titre de régent qu'occupait souvent les Fujiwara, et parvient à soumettre les principaux daimyo restant pour réunifier le Japon sous son commandement. Il décide alors de soumettre la Chine, et pour cela doit passer par la Corée : ils échouent en 1592 et abandonnent ce projet. A la mort d'Hideyoshi ses descendants le remplacent, mais son principal vassal Tokugawa Ieyasu, qui le représentait à Edo à l'est du Japon, reprend le pouvoir une quinzaine d'années après. Ieyasu reprend en 1603 le titre de Shogun et fait d'Edo le centre politique du pays. C'est le début de deux siècles et demi d'un nouveau régime politique conservationiste, mené par les Tokugawa, qui se consacre à la pacification et à la stabilité par un isolement complet du Japon et par une certaine rigidité. Ils surveillent notamment toute tentative de rébellion des daimyo, et créent une police secrète. Ils créent également un nouveau système d'administration qui sera copié par les daimyo, ainsi qu'un nouvel ordre social à 4 étages : les guerriers-administrateurs, les paysans, les artisans et enfin les marchands. Au XVIIe siècle, le confucianisme s'implante et rivalise avec la philosophie bouddhiste, et en se croisant avec les valeurs guerrières donnera naissance au bushido (voie du soldat).

    L'arrivée des religieux européens et ses conséquences

    Au XVIe siècle commencent à arriver les européens, notamment les Portugais qui introduisent le christiannisme. Voyant le nombre de chrétiens augmenter exponentiellement, Hideyoshi décrète en 1587 l'expulsion de toutes les missionnaires européens chrétiens. A sa suite Ieyasu ne tolère pas le christiannisme mais accepte les Hollandais et les Anglais à qui il permet d'ouvrir des comptoirs sur les côtes de Kyushu. Ses descendants cependant se méfient des européens qu'ils jugent dangereux pour la stabilité du régime et c'est au milieu du XVIIe siècle que le pays s'isole, ne laissant que Nagasaki comme ouverture sur le monde.

    Cette fermeture du pays a évidemment des conséquences néfastes : elle étouffe toute évolution scientifique et industrielle jusqu'au XIXe siècle. L'ère Tokugawa fut cependant bénéfique par une période de longue paix qui voit apparaître un art baroque populaire, avec l'apparition des geisha, du théâtre kabuki, des poèmes haiku, et d'un artisanat montrant un goût esthétique très sûr. Mais avec avec l'interruption de toute évolution le Japon se retrouve au XIXe siècle avec un grand retard sur le reste du monde.

     

    Période contemporaine – Kindai

    L'ère Meiji (1868-1912)

    En 1853 l'arrivée du commodore américain Perry force l'ouverture du Japon, le shogun à Edo étant forcé d'accepter face à une force militaire bien plus avancée. Le shogunat s'attire alors la désaprobation du peuple et de Kyoto, et doit faire face à des rébellions. En 1867 le dernier shogun Tokugawa doit abdiquer, et on entre dans l'ère Meiji avec le règne d'un nouvel empereur : Mutsuhito. On a tendance à parler de cette ère comme la « Restauration de Meiji », avec le transfert de la traditionnelle capitale impériale Kyoto à Edo, qui est alors renommée Tokyo. Cette ère sera celle d'une forte industrialisation du Japon.

    On abandonne le régime féodal au profit d'un régime conçu sur un modèle semblable au modèle britannique et on crée une Constitution en 1889. On abolit la classe guerrière des samurai qui se tournent alors vers le monde des affaires. Après l'humiliation subit par les américains, on veut également se doter d'une marine militaire imposante ainsi ce domaine est-il particulièrement développé. En 1870 on développe les chemins de fers, et le yen est créé l'année d'après. La même année, inspirée du modèle américain, une réforme scolaire est mise en place pour éduquer les masses : en moins de deux générations on voit naître une nouvelle stratification menée par le niveau d'éducation, faisant du Japon une société égalitaire. Malgré cela il subsiste à ce système un défaut : l'Etat ayant le contrôle sur l'éducation on peut y voir un certain endoctrinement qui au lieu d'apprendre aux jeunes à penser par eux-mêmes, leur dictait ce qu'il fallait penser.

    Fort de cette modernisation, le Japon à l'aube du XXe siècle se sent capable à l'image des occidentaux de coloniser ses voisins : Taïwan est annexée en 1895 ; en 1900 le Japon participe à la répression de révoltes en Chine ; en 1904 et 1905 a lieu la guerre russo-japonaise ; et en 1910 la Corée est annexée.

    L'ère Taisho (1912-1926)

    L'ère Taisho est celle du règne de l'empereur Yoshihito. C'est une ère plutôt courte durant laquelle le Japon poursuit sa modernisation, avec une industrialisation et une militarisation croissante. C'est aussi la période à laquelle a lieu la première guerre mondiale, où le Japon rejoint les Alliés. Il se fait ainsi une place dans le monde, et récupère après la guerre les possessions allemandes en Asie orientale.

    L'ère Shôwa (1926-1989)

     Epoque du règne de l'empereur Hirohito, qui voit survenir plusieurs troubles : tout d'abord une crise économique mondiale en 1929. Le Japon a du mal à nourrir sa population grandissante, d'autant plus qu'il est dépendant de l'importation de matières premières. Face au déclin de l'industrie à cause de la crise, les militaires prennent un certain pouvoir : on décide de l'invasion de la Mandchourie en 1931 qui est un succès, puis on tente d'étendre une influence sur la Chine. Le Japon comprend alors la Corée, le Mandchourie, Taiwan, et des régions au nord de la Chine, ce qui résoud son problème de manque de matières premières. Fort de ses succès et de son expansion, le Japon devient un pays nationaliste qui se voit comme le maître de l'Asie orientale. Ses influences militaristes le pousse en 1936 à signer avec l'Allemagne nazie le pacte Anti-Komintern.

    Mais cela se solde par une défaite dans la deuxième guerre mondiale et le Japon doit vivre une période d'occupation militaire par les américains à partir de 1945. Ils sont contraints d'adopter en 1947 une nouvelle constitution et renonce à son armée, s'orientant vers une démocratie. Les choses s'arrangeront à partir de 1952 où l'économie connaîtra un vif redressement et permettra progressivement au Japon de devenir une des principales puissances économiques du monde.


  • Commentaires

    1
    Samedi 29 Décembre 2018 à 09:19

    Very informative post, I liked it

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