• L1 S1

    Environnement Economique et Social


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  •  Environnement économique et sociologique

     

    Examen 1h : - Définitions, notions, « mécanismes » (5 points)

                       - Texte et questions (10 points)

                       - Développement sur une analyse vue en cours (5 points)

    Bibliographie conseillée :

    • Histoire de la pensée économique : Henri Denus aux PUF (2008)

    • Economie et sociologique : Daniel Benamouzig et François Cuzin (2004)

    • L'économie, une science qui nous gouverne ? Leçons des crises. Collectif des Actes Sud (2011)

    • LIRE la presse : Le Monde/Le Figaro/Libération, Alternatives économiques, Sciences humaines

    • Encyclopédie Universalis

     

    1. Comprendre les notions de base : économie et sociologie

    • L'organisation économique et sociale à partir du concept de besoin

    Besoin/ production / consommation / biens et services rares / organisation sociale

    Durkheim et la divison du travail / solidarité

    Sentiment de manque exprimé par tous les individus, qui cherchent à le satisfaire en consommant. On pourrait confondre besoin, désir, envie : mais dans le besoin on est vraiment dans la nécessité. Les besoins peuvent être hiérarchisés : les besoins primaires (survie de l'individu, si je ne les satisfait pas je ne vis pas), et les besoins sociaux (par rapport à la société dans laquelle l'individu évolue). On répond quasiment toujours à des besoins primaires de manière culturelle ou sociale (ex : faim → je ne vais pas chasser mais acheter un produit de consommation de la société). Ils sont aussi incompressibles : il y a un seuil en dessous duquel l'individu ne peut pas descendre. Je peux essayer de les réduire, mais pas au-delà d'un certain seuil (de survie). Mais ils sont aussi illimités : autours de nous il y a un grand nombre de services qui appellent sans cesse à de nouveaux besoins (besoins sociaux). Pour satisfaire les besoins il faut donc s'en donner les moyens : chacun de par ses capacités va s'organiser de façon à combler les besoins primaires.

    Ex : sur une île déserte les meilleurs à la chasse vont chasser, etc, pour le bien de la communauté. Cela va conduire à une organisation sociale, où devra émerger un chef (par son charisme par exemple).


    Doc 1 :
    Emile Durkheim, De la division du travail social, 1893.

    → Il constate que dans des sociétés primitives les hommes sont dispersés sur d'immenses territoires, alors que dans les sociétés « supérieures », « la population va toujours en se concentrant ». Qu'est-ce qui permet d'accroître la densité morale ? La concentration géographique (on aura plus tendance à croiser des gens) : c'est dans les villes que les contacts avec les hommes seront les plus fréquents et les plus intenses, dans la mesure où ils se cotoient de manière plus importante (être sur le même palier plutôt que séparés d'un champ). Ils doivent se développer à la fois en nombre mais aussi en qualité : c'est bien d'avoir les moyens de communication mais il faut les rendre intéressants. Les individus vont entrer en relation de manière plus importante de par la proximité, mais aussi développer la confiance : de par cette multiplicité va émerger de la concurrence (plusieurs individus qui exercent la même activité), mais aussi de la complémentarité qui devrait aboutir à créer une certaine cohésion sociale (ils ont besoin des uns des autres pour satisfaire leurs besoins). La division du travail crée la cohésion sociale, poussée par la solidarité.

     

    • Définir l'économie

    De quoi parle l'économie ?

    Est-ce que l'économie est une science ? Les économistes sont toujours les premiers à rire d'eux-mêmes sur le fait que l'économie soit une science ou pas. L'économiste construit des modèles et des théories. Théorie simple : la loi de l'offre et de la demande. Le caractère scientifique de l'économie est due à Carl Popper, philosophe des sciences du XXe siècle, « l'économie doit pouvoir être corroborée ou affirmée par l'observation ou l'expérimentation ».

     Théoriquement, l'homme est un être rationnel : l'homme va chercher avant tout à maximiser sa satisfaction à moindre coût. Mais on ne peut pas quantifier toutes les actions de l'homme.

     Lionel Robbins définit l'économie comme « la science qui étudie le comportement humain comme des relations entre des moyens rares à usage alternatif ». Il existe différentes raretés selon les produits (on trouvera plus facilement des p'tits Lu que du caviar gris d'Iran).

    Arena, économiste contemporain français : « Il n'y a pas une définition de l'économie, il y a des pratiques, et par conséquent il n'y a pas une définition mais des définitions de l'économie puisqu'il y a des pratiques d'économiste. »

    Marx : De tout temps les hommes se battent entre eux pour accéder à la richesse (lutte des classes). Disons que les richesses sont un gâteau : chacun se bat pour une part plus grande.

     

    Doc 2 : Bernard Marris, Anti manuel d'économie, Bréal 2003.

    « Jacques Attali, grand économiste s'il en est, définit un économiste comme « celui qui est toujours capable d'expliquer magistralement le lendemain pourquoi il s'est trompé la veille ». Keynes disait à peu près la même chose et recommandait à ses pairs une place modeste, subalterne, comparable à celle des dentistes, capables de soigner avec des instruments, des médicaments et des méthodes qu'ils n'ont pas inventés. Il affirmait que demain, « simplement, on ne sait pas ». L'économiste se heurte et se heutera à jamais au mur de l'incertain. D'ailleurs, s'il savait, s'il anticipait le futur économique mieux que d'autres, il serait milliardaire. »

    « L'économie est l'étude de l'humanité dans les affaires ordinaires de la vie. »

    « Tout est économique même si l'économie n'est pas tout. »

     

    • Définir sociologie

    Organisation sociale (Platon, Aristote et Tocqueville).

    La sociologie est plus récente, du moins dans son appellation.

    Def: Comprendre les comportements des individus, leurs pratiques et leurs représentations sociales.

    Empirique d'un côté, théorique de l'autre. Il y a DES écoles de la sociologie. Travailler sur l'organisation sociale est une réflexion qui existe depuis très longtemps.

    PLATON

    ARISTOTE

    Utopiste

    Tourné vers le ciel

    Idéaux, abstractions

    Théoricien

    Esprit spéculatif

    Rêveur

    Explore

    Interroge/suggère des pistes

    Veut refaire le monde

    Réaliste

    Tourné vers la terre

    Réalité, observe le terrain

    Pragmatiste

    Enquête encyclopédie

    Savant

    Enseigne

    Construit/systématise

    Classe le monde

    On dirait plutôt qu'Aristote a le profil d'un sociologue. Platon a une vision utopiste des choses ; il essaye d'imaginer une ville idéale, juste.

     

    Doc 3 : Platon, La République, Livre III, 414-415 (Le mythe des métaux)

    A l'époque on ne pouvait imaginer changer de classe sociale, mais dans cette vision de Platon la position sociale doit être méritée. La société française est-elle une société qui reproduit socialement ou qui autoriste la mobilité sociale ?

    Il a fallu attendre la fin du 18e siècle pour avoir un semblant de mobilité sociale (dans le monde).

    Doc 4 La communauté de biens, de femmes et d'enfants chez les gardiens

    Outre cette éducation tout homme sensé reconnaîtra qu'il faut leur donner des habitations et des biens qui ne les empêchent pas d'être des gardiens aussi parfaits que possible, et qui ne les portent point à nuire aux autres citoyens.

    Vois donc, repris-je, si pour être tels ils doivent vivre et se loger de la façon que je vais dire : d'abord aucun d'eux ne possédera rien en propre, hors les objets de première nécesité (…)

    Les femmes de nos guerriers seront communes toutes à tous : aucune d'elles n'habitera en particulier avec aucun d'eux ; de même les enfants seront communs, et les parents ne connaîtront pas leurs enfants ni ceux-ci leurs parents.

    Platon, ibid., Livre III, 417 et V, 457

    → Pour Platon ce qui est important c'est l'âme et pas le corps, et que finalement la famille en tant que structure sociale n'a pas de sens, elle relève trop des choses terrestres/matérielles.

    Doc 5 Qu'est-ce qu'une cité ?

    Nous voyons que toute cité est une sorte de communauté, et que toute communauté est constituée en vue d'un certain bien (car c'est en vue d'obtenir ce qui leur apparaît comme un bien que tous les hommes accomplissent toujours leurs actes) : il en résulte clairement que si toutes les communautés visent un bien déterminé, celle qui est la plus haute de toutes et englobe toutes les autres, vise aussi, plus que les autres, un bien qui est le plus haut de tous. Cette communauté est celle qui est appelée cité, c'est la communauté politique.

    Aristote, Politique, I, 1

    + Doc 5 bis, « Les différentes sortes de constitution », Aristote, ibid., III

    → Selon Aristote c'est les hommes en communs qui vont chercher le meilleur régime, grâce à la parole. Il peut chercher à fonder la communauté politique. Contrairement à Platon qui dit qu'il faut « placer au centre de la cité le philosophe », Aristote n'écarte pas la cellule familiale, il ne veut pas contredire ce qu'il appelle « l'ordre naturel », pour lui la famille est une construction naturelle (tout comme les meutes d'animaux). Il ne privilégie pas un système plitique par rapport à un autre. D'autant que pour lui chaque système a une forme déviante :

    • La royauté VS la tyrannie (un monarque qui chercherait toujours à satisfaire son propre bien sans s'intéresser au bien public)

    • L'aristocratie ce serait une forme de gouvernement où les meilleurs chercheraient à s'intéresser au bien-être de la majorité. Pour lui sa forme déviante serait l'oligarchie.

    • La république a la démocratie comme forme déviante, car la démocratie c'est le gouvernement par le peuple, mais le peuple c'est des brutes : ils ne savent pas tous gouverner et ne sont pas au courant de la politique. Certes il faut s'intéresser à eux mais pas les faire gouverner, simplement élire des magistrats qui s'occuperont d'eux.

    Doc 6 « Egalité et liberté en démocratie », A. De Tocqueville, De la démocratie en Amérique

    La démocratie a 3 grands caractères :

    • Un Etat Politique : caractérisé par l'égalité des droits.

    • Un Etat Social : définit par la mobilité sociale, par la disparition des classes, l'uniformisation des modes de vie.

    • Un Etat d'Esprit : ce n'est pas tant l'égalité qui est importante, mais le sentiment qu'on les individus d'être égaux malgré les inégalités.

    Attirés qu'ils sont par l'idée d'égalité, les Hommes vont se laisser emporter par ce plaisir et oublier que participer à la chose politique est important.

    Les conséquences de l'égalité sont immédiates, mais les conséquences de la libertés ne sont pas immédiates, elles sont même difficiles à appréhender car il est difficile de définir la liberté. En Europe l'égalité va précéder la liberté qui vient avec des révolutions sociales. En Amérique, ceux qui y fuient recherchent avant tout la liberté. Les principes américains sont d'abord fondés sur la liberté, c'est ensuite qu'on voudra obtenir un peu plus d'égalité (si on leur proposait la sécurité sociale même ceux qui en auraient besoin voudrait choisir et non pas se la faire imposer).

     


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  •  II. Dynamiques de transition vers une société marchande

    • L'intérêt et le marché

    L'intérêt ou le profit (Thomas d'Aquin)

    De son temps Platon condamnait l'intérêt et même le travail salarié car il juge qu'un homme libre ne doit pas être contraint à travailler, à vendre son énergie et son temps contre de l'argent. Les esclaves peuvent vendre leur temps et leur travail car ces hommes naissent incapables de diriger, car pour Platon il y a une inégalité naturelle. Mais ce qu'il détestait le plus était le prêt à intérêt : car cela consiste à faire de l'argent avec de l'argent. Pour lui l'argent est un moyen d'acquérir des biens, de faciliter des échanges, et non pas une finalité en soi. Il n'est pas normal que cet argent stérile qui ne produit rien puisse produire de l'argent (« L'argent ne fait pas de petits », Aristote). Mais on est bien aujourd'hui dans une société où l'argent permet de faire gagner de l'argent, alors que jusqu'au Moyen Âge on n'acceptait pas cela. L'Eglise enseigne au Moyen Âge que l'on ne peut revendre quelque chose plus cher sans aucune valeur ajoutée, ni de prêter de l'argent en contrepartie d'un intérêt qu'on peut obtenir. Mais l'Eglise a aussi besoin d'argent, aussi se permettait d'elle d'emprunter, à partir du moment où elle empruntait à des non-chrétiens.

    Thomas d'Aquin (mort au 13e siècle, canonisé en 1323), était un religieux philosophe. Il se pose deux questions :

    • Est-il permis de vendre une chose plus chère qu'on ne l'a achetée, ou plus chère que son juste prix ? → En réalité on ne peut vendre un objet plus cher qu'on ne l'a acheté que si on y a apporté une certaine valeur ajoutée. Par contre il est condamnable de vendre un bien plus cher qu'on ne l'a acheté simplement parce qu'on l'a stocké, peut-être en attendant que son prix augmente (spéculation).

    • Peut-on demander un intérêt si on prête de l'argent à quelqu'un ? → En principe il répond non, l'argent ne doit être qu'un moyen de faciliter l'échange, il ne permet pas de gagner de l'argent. Le problème, c'est qu'il condamne la possibilité pour l'église d'emprunter. Donc il admet que comme le prêteur est privé pour un temps d'un argent dont il pourrait avoir besoin, il peut recevoir une contrepartie pour cette privation.

    Valeur ajoutée explication

    Hypothèse 1 :

    → Entreprise 1 : Fabrique de fil. Dans cette entreprise j'ai besoin de coton, d'énergie et de travail :

    Coton : 10 Unités Monétaires - Energie : 5 UM - Travail : 5 UM - Bénéfice : 5 UM

    Total : 25 UM – Valeur ajoutée : 10 UM

    → Entreprise 2 : Fabrique de tissus

    Fil : 25 UM - Energie : 5 UM - Travail ; 5 UM - Bénéfice : 5 UM

    Total : 40 UM – Valeur ajoutée : 10 UM

    → Entreprise 3 : Fabrique de Robe

    Tissus : 40 UM - Energie : 5 UM - Travail : 5 UM - Bénéfice : 5 UM

    Total : 55 UM – Valeur ajoutée : 10 UM

    Valeur Production totale : 120 UM – Valeur ajoutée totale : 30 UM

     

    Hypothèse 2 :

    → Fusion. Entreprises 1, 2, 3 : Robes.

    Coton : 10 UM – Energie : 15 UM – Travail : 15 UM – Bénéfice : 15 UM

    Total : 55 UM – Valeur ajoutée : 30 UM - Valeur production totale : 55 UM

    (Valeur ajoutée = travail + bénéfice)

    Donc chaque entreprise va acheter des biens et des services à d'autres entreprises et ajouter quelque chose qui lui fera revendre plus cher à une autre entreprise. Le PIB (Produit intérieur brut) c'est la somme des valeurs ajoutées, on s'intéresse aux richesses qui sont créés sur le teritoire.


    La notion de marché

    > Pour définir ce qu'est un marché il faut d'abord définir ce qu'est une échange. 4 grands types d'échanges sont connus :

    • L'échange marchand : réalisé par le marché (réel : marché de Grenoble, ou non réel : Bourse), échange monétaire. Il y a 2 caractéristiques : le vendeur ne peut pas refuser de vendre un bien à un client ; et c'est un échange qui se fait de manière instantanée (je donne tout de suite contre le prix demandé).

    • L'échange troc : la valeur des biens dans cet échange est établi d'un commun accord. Quand j'échange un bien contre un autre je suis d'accord sur les quantités à échanger. La réciprocité est instantanée, comme pour l'échange marchand.

    • L'échange don : cet échange est plutôt étudiée par les ethnologues, qui disent que contrairement aux deux formes d'échanges ci-dessus il n'y a pas de réciprocité instantanée. Quand j'offre quelque chose je ne m'attend pas toujours à ce qu'il y ai réciprocité. Et parfois la réciprocité peut être symbolique : on se situe là dans les rituels (ex : dot).

    • L'échange non-marchand : c'est un échange pour lequel le produit qui est échangé est soit gratuit, soit où le prix est inférieur à 50% du prix de production. Cela concerne les produits et les services publics (ex 1 : l'éclairage public / ex 2 : le Quotient Familial qui permet de rendre certains services gratuits pour ceux qui ont un QF faible).

    > On parle d'économie de marché lorsqu'il s'agit d'un système économique libéral régit par les lois de marché (la France est une économie de marché, dans le monde il n'y a quasiment plus que des économies de marché).

    > On parle de société de marché lorsqu'il s'agit d'une société dans laquelle les liens marchands se sont étendus à l'ensemble des liens économiques et socials.

    > Le marché est une construction sociale. Jusqu'au 18e siècle les producteurs vendent ce qu'ils ont à vendre, à n'importe quel prix : ils se rendent sur le marché et vendent leur surplus. S'ils ne pouvaient pas se déplacer ils faisaient appel à un colporteur (celui qui se rendra au marché et vendra à la place du producteur). D'autre part les grands marchands de grande civilisation (Babyloniens) sont des fonctionnaires, il ne fallait pas qu'il gagnent plus que le sultan.

    Braudel montre qu'au Moyen Âge on peut distinguer 3 différents étages) :

    • L'étage domestique (où relations n'ont aucun caractère marchand)

    • L'étage marchande (marché concret, celui où se rendent les vendeurs et les consommateurs)

    • L'étage capitaliste (concerne les activités banquaires)

    L'essentiel de la vie économique est encastré dans la vie domestique : tous les échanges vont se faire au sein de cette sphère domestique. La sphère marchande elle-même s'encastre dans la sphère domestique. La spéculation est très mal vue. Il faudra attendre un certain nombre de changements pour à la fois prendre en compte les valeurs (la religion recule) pour qu'on puisse admettre qu'on peut prêter avec intérêt et que oui le marchand peut s'enrichir. 2e chose : les lois et les normes doivent changer : à l'époque l'Etat intervient et surveille (les producteurs, les marchands, et les boulangers, car eux 3 peuvent tirer profit d'un manque de grain sur le marché. Existe alors une police des grains). A partir de la fin du 18e siècle le producteur prend en compte le marché, veut produire plus pour mettre y une partie de sa production. Avant cela nous n'avions pas vraiment d'économie de marché.

     

    • Du mercantilisme espagnol à la physiocratie

    On a deux écoles de pensées réellement économiques au 16e siècle : le mercantilisme et la physiocratie.

    Le mercantilisme espagnol

    Au 16e siècle l'Espagne est une puissance économique importante, parce que la quantité d'or qu'elle va accumuler va être explosive entre 1500 et 1600 car elle va être multipliée par 7 et va se poursuivre au 17e siècle. Les hommes se demandent comment faire pour mesurer la richesse de l'Etat, et décide qu'au final c'est la quantité de métaux précieux que possède un Etat qui va garantir sa puissance. Les Espagnols ont donc intérêt à stocker une certaine masse d'or et d'argent et faire en sorte de les agrandir, ce qui marche sur l'image de l'Espagne. Mais elle se retrouve rapidement en crise : les économistes disent qu'il faut garder les métaux précieux, mais elle se retrouve en crise économique. Pour les économistes il faut des mesures protectionnistes, il faut éviter que l'or ne sorte du territoire : elle doit moins acheter. Opposition entre ceux qui disent qu'il faut thésauriser (accumuler des métaux précieux, priver les autres de la possibilité d'investir cette monnaie ; au contraire de ce qu'on fait aujourd'hui avec l'épargne) eeeeet les autres ? → on arrive plus à avoir suffisemment de biens qui circulent à l'intérieur de l'Espagne. Vont naître les premières analyses économistes : de trop grandes masses monétaires sans les faire circuler peut provoquer une inflation. L'Espagne surmonte sa crise en s'ouvrant un peu.

    Les physiocrates (François Quesnay)

    Eux sont essentiellement français. Pour eux ce n'est pas la quantité d'or qui compte mais la manière dont on gouverne la nature : l'agriculture permet la richesse d'une nation. François Quesnay, médecin et économiste réfléchit à comment enrichir l'Etat et le faire prospérer. Il imagine un modèle appelé « le tableau économique » ou « modèle en zig-zag ». Il n'y a que la Terre qui permet de nous donner plus de choses que ce qu'on lui a donné (on plante un semis et récolte plus) : un Etat a besoin d'une agriculture puissante. La France traverse des crises conjoncturelles (crise de courte durée : aujourd'hui période de 3 trimestres dans lequel le PIB va décroître) et structurelles (crise qui dure plus longtemps et ne provient pas forcément d'une baisse de l'activité économique). Elle traverse déjà une crise démographique (baisse de la mortalité, taux de fécondité importante) ; mais aussi une inflation importante qui va affecter les prix mais aussi les finances de l'Etat. Et enfin, une crise sociale qui s'explique par l'augmentation des prix et par des conflits de classe (entre d'une part les propriétaires terriens, les bourgeois capitalistes, et enfin la majorité paysanne : on a des conflits entre les classes et au sein des classes). Or les ¾ des productions proviennent de l'agriculture : Quesnay s'alarme et se demande ce qui se passera si on n'arrive pas à régler la crise, car les campagnes vont se vider pour chercher un travail en ville.

    Texte : « Les paysans chez Quesnay » ; Quesnay « Fermiers », in l'Encyclopédie, Tome VII, 1757.

    La richesse selon Quesnay = « La masse des valeurs qu'on peut consommer au gré de ses désirs sans altérer le principe qui les reproduit sans cesse. ». Il introduit la notion d'amortissement : il faut créer des richesses mais il ne faut pas que toutes ces richesses partent en consommation pour que simplement le système productif puisse se reproduire.

    Amortissement = notion comptable et théorique qui permet de calculer l'usure des machines.

    Ex : je suis un entrepreneur qui fabrique des caramels. Il me faut des fours de cuisson qui valent 1m€ . Je fabrique tous les ans 1 million de caramel et je vend mes caramels 1€ : je fabrique tous les ans 1m€ de richesse. Tous les ans je dois mettre de côté une partie de ces richesses (100 000€) en vue de pouvoir racheter au bout de 10 ans une nouvelle machine.

    ↔ Propriéraires fonciers classe stérile classe productive (à l'origine du produit net)

    (→ produit net / ← revenus-dépenses)

     


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  •  III. Changement démographique, progrès techique, bouleversements politiques et réflexions sur les systèmes d'économies politiques (fin du 17e siècle au début du 19e siècle)

     

    • La révolution industrielle (Weber, malthus)

      La révolution agricole / Transition démographique / Révolution industrielle

    En Angleterre.

    Texte : « La révolution agricole » « L'agriculture a non seulement libéré les ressources alimentaires et les ouvriers nécessaires à cette vaste aventure que fut la révolution industrielle, a non seulement permis ou même probablement amené la révolution démographique et suscité la naissance des industries textiles et sidérurgiques modernes, mais a également fourni dans les premières phases une fraction dominante des capitaux et des entrepreneurs qui otn animé les secteurs moteurs de cette évolution. »Paul Bairoch dans Le tiers monde dans l'impasse, publié en 1971

    > Au Moyen-Âge, l'agriculture Européenne est traditionnelle, mais quelques changements commencent. La révolution agricole a contribué à l'explosion démographique, car on mange mieux et le niveau de vie des populations s'améliore : la hausse démographique permet d'avoir plus de main d'oeuvre. → Au final la révolution agricole est à la base de la révolution industrielle. Quand l'industrie a manqué de main-d'oeuvre on a eu besoin de plus de machines.

    > A un moment donné dans les pays occidentaux il va y avoir un recul de la magie comme explication de phénomènes (action traditionnelle) : quelque chose change dans les valeurs qui fait que les gens ne vont pas chercher à expliquer une catastrophe météorologique mais chercher plutôt un moyen de contrecarrer la catastrophe (rationnalisation). Weber parle de désenchantement du monde. La rationnalité va naître. C'est une action qui met en relation des individus : l'individu va réfléchir à l'acte qu'il va effectuer en fonction des valeurs qu'il a (ex : les militaires qui vont à la guerre le font car c'est leur devoir, c'est dans leurs valeurs, c'est logique pour eux dont rationnel). Il existe aussi l'action rationnelle en finalité : je fais une action car j'ai un but, j'évalue les moyens qui vont me permettre d'atteindre mon objectif : je calcule de manière rationnelle.

    → Ex : l'entrepreneur qui cherche à augmenter la productivité réorganise le travail avec l'objectif d'obtenir plus de production (engager plus de gens ? Délocaliser ?) → ce ne sont pas les valeurs qui dictent ce que je dois faire mais le choix de ce qui sera le plus avantageux.

    Dans les sociétés occidentales ces actions rationnelles vont prendre le pas sur les actions traditionnelles. L'irationnel va tendre à disparaître.

    On voit également apparaître des intérêts nouveaux grâce au calcul, et ce qui va dominer sera le principe du moindre effort qui trouvera son terrain d'élection dans la sphère économique : comment faire pour que ça me coûte le moins cher le plus facilement ?

    Cela entraîne des changements sociaux :

    • Emergence d'une discipline scientifique (qui va faire reculer la religion)
    • Formalisation des normes juridiques (émancipation de la femme, contraception,...) : la loi doit changer pour suivre le changement social.
    • Il a fallu que l'investissement devienne un objectif pour les producteurs : je ne suis pas là que pour produire et m'enrichir mais je dois investir pour m'enrichir plus tard
    • Acceptation des contraintes politiques : la société est organisée de telle sorte que des choix vont être faits au niveau central

    Est-ce que ça veut dire pour autant que l'Homme va trouver des réponses au niveau de la science ? Quand Weber parle de désanchantement cela ne veut pas dire que le monde était enchanté avant, c'est un monde dans lequel les explications se situaient dans un autre domaine. Le désanchantement veut dire que l'église ne va pas pouvoir toujours répondre mais la science aura les réponses. La science apporte des solutions mais ne dit pas aux Hommes comment vivre, elle ne donne pas de sens à la vie. Elle n'a pas de leçons de valeurs à donner. Pour Weber le sociologue ne doit pas faire de référence à des valeurs mais doit rester dans la neutralité. Il nous permet de comprendre que pour que cette révolution agricole puisse avoir lieu il a fallu un changement social. La science va permettre à l'agriculture de connaître des progrès importants : apparition de l'agronomie, qui montre aux paysans comment utiliser au mieux leur exploitations.

    Les agriculteurs sont éparpillés (« open field ») en beaucoup de lopins de terres, ce qui fait que les terres qui sont en jachères vont voir leurs mauvaises herbes envahir les terres d'à côté, donc la loi anglaise va mettre en place des enclosures : l'intérêt est d'effectuer un remembrement, rassembler ces lopins de terre en plus grands espaces clôturés. Evidemment ce n'était pas accepté par tous : il y a eu des accords à l'amiable mais aussi des recours à la loi (5000 actes d'enclosure).


    → La rationnalité va permettre le changement social, qui va permetre par l'acceptation du progrès technique la science, et donc le développement de l'agronomie. → Développement et apparition de nouvelles lois, faire en sorte que la loi s'adapte. Par exemple la loi sur le Remembrement (rattachement des terres), qui permet l'utilisation d'outils qu'on n'aurait pas pu utiliser sur des petites terres, donc augmentation de la production. → donc déclin de la population rurale en Angleterre (de 1750 à 1840 la population urbaine passe de 14% à + de 48%). Cet exode rural permet la Révolution industrielle. On est dans une période où l'on importe pas encore des céréales, l'Angleterre consacre l'essentiel de ses terres à l'Agriculture. Mais les céréales anglaises sont trop chères, ce qui augmente le prix du pain, sur lequel on se base pour augmenter ou baisser les salaires. Les industriels donc veulent importer des céréales étrangères, ce que ne veulent pasles propriétaires terriens. → Augmentation du niveau de vie = augmentation de la population.

     

    • La naissance de l'école classique

      A. Smith Division du travail, main invisible

    > Thomas Robert MALTHUS (fin 18e siècle)

    > Avant la révolution industrielle les taux de natalité et de mortalité sont élevés (comme partout en Europe). Notamment une mortalité importante (famines, sécheresses, guerres,...). On produit beaucoup, les prix sont en baisse, l'hygiène se développe → le taux de mortalité diminue progressivement. Malthus craint de voir ce taux de mortalité diminue, amenant à une surpopulation. Les taux de natalités eux-mêmes commencent à diminuer, ce que Malthus ne voit pas. Les enfants survivent mieux qu'avant grâce à une amélioration du niveau de vie. C'est une période caractérisée par la croissance démographique.

    Malthus a 2 postulats :

    • la nourriture est nécessaire à la croissance de l'Homme
    • la passion entre les sexes et une nécessité

    Texte : Thomas Robert MALTHUS, Essai sur le principe de population, 1798

    Cette passion entre les Hommes amène du bonheur à court-terme, mais entraîne du malheur à long-terme (à cause des enfants, qui à terme auront une conséquence malheureuse). La population augmente de façon géométrique (1, 2, 4, 8, 16, 32,...). Mais parallèlement les ressources ne croissent que de manière arithmétique (1, 2, 3, 4, 5,...) donc à un moment la croissance de la popuation sera telle que la production agricole ne pourra pas satisfaire les besoins de la société. Pour lui il faut donc supprimer les lois qui protègent les pauvres et favoriser le développement de l'agriculture, et enfin privilégier les lois protectionnistes sur le blé. Mais la population se limite d'elle-même : dans la crainte de tomber dans la pauvreté les familles cherchent à éviter les naissances. De plus guerres et famines créent une régularisation. Le niveau de vie diminue, il y a une augmentation du nombre de pauvres et donc d'assistés.

    2e aggravation selon Malthus : les riches ne devraient pas contribuer à la survie des pauvres alors que leur richesse n'augmentent qu'arithmétiquement aussi. « Les pauvres soumis à ces lois tyranniques qui réduisent les inégalités sont incités à la paresse ».

    > Deux innovateurs britanniques en matière de révolution industrielle : James Watt (machine à vapeur) & Arkwright (industriel anglais qui a ouvert la première filature de coton moderne).

    > Rostow, historien économique américain au 20e siècle, a essayé de comprendre comment on passe de ces sociétés traditionnelles à ces sociétés modernes, mais surtout voulait donner un modèle de croissance. Il se demande alors qu'est-ce que cette révolution industrielle ?

     

    Les étapes du développement selon Rostow :

    1. La société traditionnelle : domination du secteur agricole, pas de changement social.
    2. Les condititions préalables au démarrage : évolution des mentalités, essor de la productivité et de la production agricole, croissance de la population.
    3. Le démarrage ou décollage : essor rapide des investissements, révolution industrielle.
    4. Marche vers la maturité : progrès économique et social, la croissance économique de dépasser celle de la population.
    5. L'ère de consommation de masse : développement des industries de biens de consommation, des services, de la sécu',...

    Le problème que Rostow pose c'est de dire que peu importe les situations sociales et culturelles dans un pays, il y a un modèle qui permet de s'en sortir : celui qu'il présente (ci-dessus). Il va alors comparer la révolution industrielle anglaise à son modèle.

    L'environnement en Angleterre est favorable à la révolution industrielle : un sentiment national fort (donc une cohésion sociale importante), les guerres civiles sont passées, l'agriculture se transforme et se modernise (permet de nourrir la population). Ensuite, il y a un effort démographique important, dont la population se dirige essentiellement vers les villes (45% d'urbanisation). Et enfin, au début du 18e siècle on peut parler d'une diversification industrielle (textile, brasserie, sidérurgie,...). La science est valorisée. L'essor industriel anglais est lié à l'essor colonial, petit à petit l'Angleterre va dépasser les Pays-Bas dans la domination de la mer. De la même manière l'Angleterre va développement son économie avec le commerce des esclaves et des plantations en dehors de son territoire, tout en gardant ses terres pour l'agriculture, assurant la survie de sa population. Rien ne va empiéter sur l'agriculture de l'Angleterre. Elle se distingue aussi par son intérêt à la science appliquée à l'agriculture, à l'industrie, à la navigation, au commerce.

     

    > Innovation en manufacture : avec la machine à tisser une plus grande production de textile est possible, ce qui devient de plus en plus demandé avec la popularisation des sous-vêtements. La manufacture d'Arkwright comportait 300 ouvriers. Au début les anglais produisaient surtout à base de laine, puis se mettent majoritairement au coton.

    → Le progrès technique doit être en phase avec le système de valeur ou il n'apporte rien (par exemple aujourd'hui nos valeurs n'accepte pas le progrès lié à la manipulation génétique).

     

    Les facteurs de la révolution industrielle

    • La révolution agricole et à la transition démographique qui permis de produire plus et d'augmenter la taille des marchés et de fournir une main d'oeuvre pour l'industrie.
    • La modernité avec un système de valeur qui vont encourager la science, les inventions, les innovations et l'esprit d'entreprise.
    • La situation géographique qui a permis de développer le transport maritime et fluvial. Aucune ville anglaise n'est à plus de 100km de la mer.
    • L'expansion coloniale.
    • L'urbanisation rapide. C'est le seul pays d'Europe, à l'époque, qui a une faible population agricole.
    • Développement du commerce extérieur qui lui permet de se spécialiser et de devenir l'atelier du monde.

     

    > Adam Smith 1723-1790

    L'économie politique selon Smith« Considérée comme une branche de la science d'un homme d'Etat ou d'un législateur, l'économie politique se propose deux objectifs distincts : premièrement, se procurer au peuple une subsistance abondante ou un revenu abondant, ou plus exactement mettre les gens en état de se procurer une telle subsistance ou un tel revenu ; et deuxièmement, assurer un Etat ou collectivité un revenu suffisant pour les services publics. L'économie politique se propose tout à la fois d'enrichir le peuple et le souverain. »Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776) Livre IV

    Pour Smith il existe deux facteurs qui permettent la richesse des nations. Deux facteurs ; la productivité du travail, et le montant de travail utile. Pour Adam Smith la productivité du travail va être amenée par la division du travail. La division technique du travail se réalise dans l'entreprise : c'est le fait de séparer les activités productives en activités distinctes et successives. La division sociale du travail est macrologique : c'est la division au sein de la société, la hiérarchie associée à plus ou moins de prestige (par rapport à leur activité, exigeant plus ou moins de qualifications). Son exemple le plus célèbre est celui de la manufacture d'épingles (Texte : « La manufacture d'épingles », Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776) : on va réunir plusieurs travailleurs qui vont effectuer un travail essentiellement manuel (peu d'outils, pas très perfectionnés). Les ouvriers ont un savoir-faire total de la production (ex : un ouvrier qui sait faire une table de a à z), mais avec la manufacture lorsqu'on va demander aux ouvriers de se diviser sur diverses activités productives, leur donnant un savoir-faire fractionné (ex : un ouvrier spécialisé qui sait polir une table). Le savoir-faire passe des ouvriers aux chefs qui s'approprie ce savoir-faire et redistribue des activités en fonction de l'habilité de chacun.

    Dans son texte, Smith nous dit que :

    • la division du travail permet d'accroître la productivité, car permet à chacun de se spécialiser, d'être le plus efficace possible dans une seule tâche, ce qui profitera à l'ensemble de la production.
    • Les pays ont intérêt à se spécialiser dans la production de biens dont ils détiennent l'avantage absolu pour être le plus compétitif dans l'exportation de ces biens-là, et pouvoir importer ce qu'ils ont besoin en échange.

     

    > Texte : « La main invisible », Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations » 4e time, Chapitre II (1776)

    L'Etat doit protéger la nation et éventuellement peut s'attacher à des activités qui ne sont pas créatrices de richesse (infrastructures). L'économie de marché est naturelle, il ne pense pas qu'il peut y avoir une autre économie possible, c'est la volonté humaine.

     

    Texte : « Providence et main invisible chez Smith », Adam Smith, Théorie des sentiments moraux (1759)

     

    B. Ricardo La répartition scolaire / profit / rente, le rôle du commerce extérieur

    [...]

    > Etat stationnaire et rendements décroissants dans l'agriculture chez Ricardo

    • Augmentation de la population → augmentation de la mise en culture des terres (même les moins fertiles) → baisse des rendements et donc augmentation des coûts de productions
    • Le prix du blé sera donc plus élevé
    • Le prix du blé affecte le prix du pain
    • Le prix du pain affecte les salaires
    • L'augmentation des salaires affecte le niveau des profits
    • Les taux de profit bas vont affecter l'investissement et dans ces condtions la motvation à investir et à produire sera moindre → état stationnaire.

     

    L'avantage comparatif de Ricardo« Dans un système d'entière liberté de commerce, chaque pays consacre son capital et son industrie à tel emploi qui lui paraît le plus utile. Les vues de l'intérêt individuel s'accordent parfaitement avec le bien universel de toute la société. C'est ainsi qu'en encourageant l'industrie, en récompensant le talent, et en tirant tout le parti possible des bienfaits de la nature, on parvient à une meilleure distribution et à plus d'économie dans le travail. En même temps l'accroissement de la masse générale des produits répand partout le bien-être ; l'échange lie entre elles toutes les nations du monde civilisé par les nœuds communs de l'intérêt, par des relations amicales, et en fait une seule et grande société. C'est ce principe qui veut qu'on fasse du vin en France et en Portugal, qu'on cultive du blé en Pologne et aux Etats-Unis, et qu'on fasse de la quincaillerie et d'autres articles en Angleterre. »Des principes del'économie politique et de l'impôt, 1817


     


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  • IV. Histoire du capitalisme depuis le début du 19e siècle

     

    • Weber : éthique protestante et esprit du capitalisme

    > Doc 11 : Les grands traits de l'opposition holisme / individualisme méthodologique

      Holisme Individualisme méthodologique
    Inspirateurs et fondateurs Marx & Durkheim A. de Tocqueville & Weber
    Définition de la société Le tout diffère de la somme des parties qui le composent. Le produit de l'agrégation d'intéractions entre individus
    Posture des individus Des êtres subissants des règles liées à des structures qui leur échappent et modèlent leurs comportements et leurs croyances. Des acteurs qui calculent, font des choix et construisent des stratégies liées aux coûts et avantages comparés de leurs actes.
    Objet de la sociologie Les faits sociaux qui s'imposent aux individus et les contraignent souvent à leur insu. Les résultats des actions individuelles qui produisent le social en se combinant.
    Travail des sociologues Etudier les faits sociaux comme des choses et les analyser de l'extérieur. Comprendre les actes des individus et le sens qu'ils leur donnent.
    Méthode préférée Observation indirecte et objective Observation directe, voire participante.
    Instruments privilégiés Questionnaires, statistiques, bibliographie Enquêtes de terrain, entretiens, récits de vie.

    > Texte : « L'individualisme méthodologique de Boudon », R. Boudon, F. Bourricaud, Dictionnaire critique de sociologie, PUF, 2004.

    > Texte : « Le Holisme de Bourdieu », Bourdieu, « La transmission de l'héritage culturel », dans Darras, Le partage des bénéfices, Minuit, 1966.

    Le capital culturel me permet de mieux réussir scolairement (on a le vocabulaire, les clés de l'école), qui proche de ce les enfants entendent chez eux dans les milieux favorisés.

    > Weber définit le capitalisme comme : une organisation méthodique des facteurs de production dans le but de réaliser un profit au sein d'un entreprise destinée à durer. Le capitalisme est donc la recherche rationnelle du profit.

     

    • Marx : (1813-1883) Le mode de production capitaliste

    > Texte : « Ethique protestante et esprit du capitalisme : Weber », L'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme, 1905.

    > Texte : « Weber cite Benjamin Franklin », B.Franklin, in Max Weber, l'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme, 1905.

    > Texte :

    Weber cite Richard Baxter

    « Si Dieu vous désigne tel chemin dans lequel vous puissiez gagner plus que dans tel autre (…) et que vous refusiez le plus profitable pour choisir le chemin qui l'est moins, vous contrecarrez l'une des fins de votre vocation, vous refusez de vous faire l'intendant de Dieu (…). Travaillez donc à être riches pour Dieu, non pour la chair ou le péché. »R.Baxter, in Max Weber, l'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme, 1905.

     

    > Mode de production chez Marx

    Marx définit la notion de mode de production par la combinaison de deux facteurs :

    • Les forces productives représentent les moyens de production, c'est à dire les hommes et les forces productives matérielles.
    • Les rapports de production représentent l'organisation des relations entre les hommes dans la mise en œuvre des forces productives.

    > Doc 12 : La valeur chez Marx.

     

    > La Plus-value

    Production de marchandises en 1 journée de travail

    <----------------------------------------------------------------->

    Marchandises nécessaires à la production

    et à la reproduction de la force de travail

    Plus Value

     

    > Circulation marchande chez Marx

    • Economie précapitaliste : Marchandise → Argent → M'    (M' M)
    • Economie capitaliste : A → M → A'    (A' > A)

     

    > La valeur de la force de travailler

    • Valeur d'une marchandise : temps de travail socialement nécessaire à sa production
    • Valeur de la force de travail : c'est la valeur des biens qui vont permettre à la force de traval de produire et de se reproduire
    • Le travail est une marchandise
    • La valeur de la force de travail = temps de travail socialement nécessaire à sa production et à sa reproduction.

     

    > Marx : A-M-M'-A'

    1. Engagement du capital : [A → M] l'entrepreneur va acquérir du capital constant (des machines) et variable (des hommes). Phase de l'argent à l'obtention d'une marchandise.
    2. Production de plus-value : [M → M'] Transmission de la valeur à la marchandise. On va voir naître de la plus-value. Le travail humain sera « sous-payé ».
    3. Réalisation de la plus-value : [M' → A'] On passe dans la circulation marchande : l'entrepreneur met la marchandise sur le marché, contre une somme supérieure a cette engagée au départ. On engage toujours plus de capital pour en faire plus.
    4. Reconstitution du capital

    Taux de profit : plus-value % (capitaux investis x100)

    Composition organique du capital : capital variable % capital constant

     

    • Schumpeter : l'entrepreneur capitaliste / cycles et innovations

      Schumpeter est un libéral.

    Doc 13 : « Les cycles chez Schumpeter », Joseph Schumpeter, Capitalisme, socialisme et démocratie, 1942.

    Un cycle économique (graphique : récession → reprise → expansion → crise → récession → reprise → expansion...).

     

    […]

     

    Le progrès technique : ensemble des éléments qui permettent d'améliorer les méthodes de production et d'accroître la productivité.

    L'invention est le résultat, le plus souvent, d'une recherche appliquée et, plus en amont encore, de la recherche fondamentale. L'invention est donc le résultat d'une découverte scientifique ; elle est le fait de l'inventeur.

    L'innovation : correspond à l'application réussie d'inventions dans le domaine économique et commercial ; elle est le fait de l'entrepreneur.

     

    • L'organisation du travail : le taylorisme / le fordisme / les NFOT

     

    […]

     

    Alain Tourraine : organisation du travail

    * Phase A : se situe au XIXe siècle et correspond à une organisation traditionnelle ou professionnelle du travail.

    * Phase B : qui correspond au taylorisme/fordisme (Xxe siècle et surtout des années 1920 aux années 1970)

    * Phase C : celle du système automatique qui débute à partir des années 1970.

     

    […]

     

    Taylorisme : L'étude scientifique des tâches, Taylor, 1926, Principes d'organisation scientifiques.

     

    Fordisme (Le travail à la chaîne)

     

    Deux sens au mot fordisme : 1) l'organisation du travail, approfondissement du taylorisme

                                              2) la politique salariale que Ford a instauré.

    Avec l'Etat-providence le mode de production capitaliste peut continuer : ceux qui ne peuvent pas travailler (malades, femmes enceintes,...) sont pris en charge par l'Etat et peuvent continuer à consommer, donc la demande ne réduit pas.

     

    Doc : La régulation fordiste

    Conccurence relâchée (concentration, protectionnisme) → profits, investissements → OFFRE ← intervention de l'Etat / Nouveaux produits / croissance proportionnelle

    hausse des salaires → DEMANDE

    Nouveaux produits → OFFRE

                               → DEMANDE

    Rapport salarial équilibré                → hausse des salaires → DEMANDE

    (syndicats, conventions collectives)

    Intervention de l'Etat                                                      → OFFRE

    (Politiques keynesiennes et structurelles, Etat providence) → DEMANDE

    Croissance proportionnelle → OFFRE

                                           DEMANDE

     

    La standardisation : on ne fait qu'un seul modèle qui correspond à la consommation de masse. 7.882 activités pour faire une voiture (dont certains par des hommes robustes, d'autres par n'importe qui). Les ouvriers vont recevoir un salaire supérieur à avant : 5$ au lieu de 2$ pour 8h de travail (nouveau temps de travail journalier). Il fallait faire le lien entre production de masse et consommation de masse. Il espère que comme il vend beaucoup plus de voiture il peut se permettre d'augmenter le salaire des ouvriers. Cette production de masse s'est forcément accompagnée à l'augmentation des salaires :

    Production de masse → augmentation des salaires → consommation de masse.

    Doc : 5$ day's work : Ford, Henri Ford, 1922.

     

    La productivité. Ca ne veut pas dire augmentation de la production, c'est la mesure de l'efficacité d'un système productif. Ex : hier il produisait 40 [x], aujourd'hui 60. Sa productivité a augmenté. C'est toujours une comparaison entre la production réalisée et les facteurs de production qui permette la réalisation. 5 définitions de la productivité :

    • Productivité du travail = quantité produite / quantité de travail utilisée
    • Productivité par tête = quantité produite / nombre de travailleurs (ou emploi)
    • Productivité horaire = quantité produite / durée moyenne de travail (en heures par an) X nombre de travailleurs.
    • Productivité du capital = quantité produite / quantité de capital utilisée.
    • Productivité globale des facteurs = quantité produite / quantité de travail et de capital utilisée.

    Quand on parle de productivité du travail ça peut être la productivité par tête ou la productivité horaire. Elle ne peut avoir de sens que comparée dans le temps ou avec d'autres pays, ce sont les gains de productivité que l'on va chercher à savoir. Quand on mesure les effets de l'organisation du travail (Taylor, Ford), on va chercher à savoir qu'est-ce que la mise en place de cette organisation a permis comme amélioration de la productivité globale. La mise en place du taylorisme et du fordisme ont permis tous les deux des améliorations de la productivité très importantes. Pour produire j'ai besoin de capital et de travail ; pour obtenir des gains de productivité il faut que je les utilise au mieux, efficacement. En organisant au mieux le travail on va obtenir plus de valeur ajoutée. L'idée de Ford c'est d'immobiliser le travailleur (pour empêcher les flâneries).

    On n'est pas certain de produire plus pour obtenir des gains de productivité. Ex : Entreprise de jouet. Des salariés peuvent assembler 24 jouets en 8h, alors que l'année dernière ils n'en assemblaient que 20. Leur productivité a augmenté. Est-ce que l'entreprise va forcément vouloir fabriquer ces 4 jouets supplémentaires ? → Cela dépend de la demande. Si je n'ai pas besoin de ces 4 jouets, je vire des employés, puisque j'ai la production suffisante avec moins d'employés.

    Doc : Affectation des gains de productivité.

    * Gains de productivité → Hausse des salaires → hausse de la consommation

    Croissance de la production

    * Gains de productivité → Hausse des prélèvements étatiques → hausse des dépenses publiques → Croissance de la production

    * Gains de productivité → Hausse des profits → Hausse des investissements

    Croissance de la production

    * Gains de productivité → Baisse des prix → Hausse de la compétitivité → Hausse des exportations → Croissance de la production

     

    Doc : Les économies d'échelle

    Plus on produit, plus on diminue (le prix). Deux types de coûts : coûts fixes (ne varient pas avec la quantité de production) et coûts variables (augmentent et diminuent avec la quantité de production). Ex : Pour faire tourner une usine sans production, ça vaut 1000 U. Dès que je vais me mettre à produire je vais ajouter à ces 1000 les matières premières et les salariés. Mon coût total va augmenter, mais je vais diviser par les quantités produites.

     

    […]

     

    Au milieu des années 70 la mise en place du fordisme qui a permis la croissance économique va tout à coup s'arrêter de produire tous ces effets positifs et aura même des effets négatifs qui vont susciter des contestations des salariés, qui vont juger que leur pouvoir d'achat n'est plus suffisant pour compenser les cadences de travail. On a affaire à des ouvriers qui sont de mieux en mieux formés, de par la démocratisation des enseignements. Les ouvriers en ont marre de « métro boulot dodo », on ne demande une augmentation de salaire mais un changement. On conteste le fordisme, on considère qu'il prend les hommes pour des robots. Tout d'un coup les gains de productivité vont ralentir voire stagner. Concrètement dans les entreprises les salariés vont faire leur travail de manière non-sérieuse, beaucoup de « turn-over » : les salariés vont chercher à changer régulièrement d'entrerprise, beaucoup d'absentéisme et bien sûr des grèves → remise en cause de leur condition qui vont affecter la productivité.

    On est arrivé dans une ère de consommation de masse et la population s'équipe (électroménager, automobile,...). Les 30 glorieuses → La complainte du progrès (Boris Vian).

    Doc : Le cercle vertueux de la croissance fordiste.

    Saturation des marchés. Désindustrialisation de la France qui se tourne vers les services.

     

    […]

     

    Changements dans les entreprises : On ne va plus avoir de multiplication des petits chefs. + de communication au sein de l'entreprise comme le journalisme d'entreprise qui fait circuler les informations. On passe de la spécialisation aux compétences multiples. On exige des employés qu'ils ont des capacités à pouvoir résoudre un certain nombre de problèmes → nouvelles formes d'organisation du travail. Ex : Toyotisme, organisation du travail à la japonaise → 0 stock (les stocks coûtent cher, demande des entrepôts). C'est au moment où on passe commande que le produit est passé en fabrication.

     

    • La crise de 1929

     Doc : « Comment s'est passée la crise de 1929 ? Selon le Nouvel Observateur. », Nouvel Observateur, 19/09/2008.

    La crise de 1929 est symbolisée par le crach boursier du jeudi 29 octobre. Par crainte que les cours ne chutent tout le monde vend au même moment, donc tous les cours chutent en effet. 13 millions d'actions vendues en un seul jour. [ Délit d'initié : ce sont ceux qui savent qu'il va se passer quelque chose et en profite pour spéculer en conséquence. ]

     [...]

    2e interprétation :

    « une insuffisance de débouchés: la demande n'est pas suffisamment forte.

     

    Doc : Evolution de la production industrielle et du cours des valeurs aux Etats-Unis.

    Les américains sont optimistes dans les années 20, les gens placent de l'argent, tout le monde essaye de faire de l'argent avec de l'argent. Comme il y a plus de demande que d'offre le cours de la bourse grimpe.

    Doc : Indice de pouvoir d'achat et de productivité aux Etats-Unis

    Croissance du pouvoir d'achat en augmentation, indice de productivité aussi. Ils vont produire de plus en plus dans un même laps de temps. Le salaire augmente moins que la productivité (pas à la même vitesse), donc les consommateurs américains ne peuvent pas acheter la totalité de la production américaine. Ce ne sont pas les européens non plus car ils ont fini leur phase de reconstruction. On se retrouve avec une production invendue → les prix baissent. C'est comme ça que se caractérise la crise de 1929.

    L'Allemagne et la France

    L'Allemagne dans les années 20 est dans une situation critique : elle a réglé ses indemnités d'après-guerre, ses politiques économiques doivent être de rigueur. Le problème c'est que l'Allemagne n'a pas suffisamment d'argent : les Etats-Unis leur en prête. Cela va permettre à l'Allemagne d'avoir une économie en croissance. Mais quand ils doivent rembourser les Etats-Unis ils n'ont toujours pas assez donc ils empruntent à la France.

    Ce n'est qu'en 1930 qu'un accord sera signé qui permettra à l'Allemagne d'avoir un crédit plus important et un report sur les autres pays Européens.

     

    Doc : Les prix 1925-1930

    La France produit trop, la France n'exporte plus. C'est en 1931 que les inspecteurs du travail vont recenser les chômeurs et le temps de travail. A partir de ces années-là on va pouvoir savoir quel est le temps de travail partiel. Les statistiques annoncent en 1931 que 16% des salariés du textile seulement travaillent à temps plein.

    Doc : De l'euphorie à la crise
    • Profits → euphorie → investissements
    • Profits → euphorie → spéculation
    • Investissements → production + spéculation
    • Production + spéculation → profits
    • Profits → investissements → surproduction
    • Surproduction = insuffisance de la demande = baisse des prix = augmentation du chômage = augmentation des faillites = CRISE.

    L'Etat a mal fait les choses en autorisant l'augmentation des taux d'intérêt. Les banques auraient pu trouver l'argent pour prêter aux endettés. Il n'y aurait alors pas eu de crise.

     


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  • V. L'Etat et la régulation

     

    • Les trente glorieuses et la pensée keynésienne

    Doc : Discours d'investiture de Roosevelt, 4 mars 1933.

    > Réformes qui vont toucher tous les niveaux :

    * Economique : contrôle du système bancaire. C'est à dire que les Américains ne savaient plus très bien où se trouvait leur argent. Roosevelt voulait rétablir de la clarté, que les Américains qui ne veulent pas spéculer n'ont qu'à déposer de l'argent dans des banques de dépôt et les autres dans des banques d'investissement. Aujourd'hui il n'y a quasiment plus aucune banque qui ne soit pas d'investissement. Roosevelt décide de lutter contre la spéculation et de mener un combat contre la surproduction.

    * Social : Il va fixer les règles du salaire, du travail, des libertés syndicales. Il met en place une politique de grand travaux : il espère lutter contre le chômage.

    * Monétaire : Il va décider de rompre avec l'indexation du dollar sur l'or, ce qui permettra d'empêcher le dollar de perdre de sa valeur.

    Il met en place le New Deal mais cela n'apporte pas les effets attendus, en tout cas pas rapidement. Il met en place un autre New Deal, avec une assurance chômage et assurance vieillesse (sécurité sociale). Il va taxer par des impôts pour assurer cette sécurité sociale, se mettant à dos une certaine partie de la population. L'Etat intervient, règlemente l'activité économique. Avec Roosevelt on n'a pas un Etat qui n'est qu'un Etat gendarme.

     

    […]

     

    Théories keynésiennes en 3 points :

    1) L'approche keynésienne est macro-économique

    Microéconomie/macroéconomie.

    La microéconomie est une théorie de la décision qui implique une définition :

    • des attentes (objectifs) des agents

    • des moyens qui sont à leur disposition (environnement et contraintes de rareté)

    • d'une règle de comportement (rationalité économique)

    La macroéconomie est une analyse théorique des relations statistiques entre des grandeurs économiques mesurables.

    • elle utilise des systèmes de comptes nationaux et des modèles.

    • Elle prend en compte une période d'analyse avec un début et une fin.

    • Elle permet des exercices de simulation et de prévisions pour intéfret les changements de l'environnement.

    Il résonne en économie fermée : tous les pays importent et exportent de tout. Chaque marché retrouve un intermédiaire par le prix. Si il y a crise au niveau du marché du travail le salaire n'à qu'à diminuer, le chef d'entreprise va embaucher plus ce qui réduira le chômage. Le problème du chômage se situe dans le marché des finances. Il voit déjà une intéraction entre le marché des finances et le marché du travail. Dans ce marché des finances on va voir une partie de l'argent fuir, alors qu'il aurait du aller vers le marché des biens. Dans sa théorie générale il va essayer de démontrer 4 éléments : 1) démontrer qu'il existe un chômage involontaire d'équilibre (c'est à dire qu'il n'y a aucune raison pour que l'équilibre se situe à 0 chômeurs) ; 2) il veut exonérer les salaires de la responsabilité de ce chômage ; 3) ...d'équilibre ; 4) la cause du chômage est une insuffisance de la demande.

     

    […]

     

    2)

    Epargne/investissement pour les néo-classiques

    Selon l'analyse néoclassique : « épargner plus qu'à l'ordinaire est la meilleure chose à faire pour améliorer la situation générale » car :

    • Une hausse de l'épargne →

    • Une hausse des capitaux disponibles pour financer l'investissement →

    • Hausse de l'investissement →

    • Hausse de la production →

    • Hausse de l'emploi.

     

    […]

     

    Doc : Le multiplicateur keynésien

    Investissement initial de l'Etat : 10 milliards €

    → Augmentation des revenus : 10 milliards €

    → Augmentation de la conso de 8 milliards € si la propension marginale à consommer = 0.8

    → Augmentation des revenus : 8 millards €

     

    Doc : Production et emploi chez Keynes

                                   Production et emploi

                                                 ↑ demande effective ← politique budgétaire / Dépenses

    Dépenses de consommation des ménages ↑/ ↑ Dépenses d'investissement des entreprises                                                                                        ↑/↑
    Politique fiscale ↑              Taux d'intérêt / anticipations et efficacité marginale du capital

                       Offre de monnaie ↑/↑ demande de monnaie ← INCERTITUDE ↑

     

    Doc : demande effective chez Keynes

    Revenu des ménages x   Propension   = Niveau de la demande } → Niveau de la demande
                                      à consommer     de la consommation   }               effective
    Demande de monnaie }                                                         }                  ↓
    Offre de monnaie       } → Taux d'intérêt            }                   }          Niveau de la
    Situation des                                                    }                               
    production
    investissements            → Rendement escompté } → Niveau de la }
                                            des investissements          demande    }         
        ↓   
                                                                             d'investissement } Niveau de l'emploi

     

    • Le marché du travail

    Doc : Le marché du travail chez les néoclassiques.

     

    […]

     

    Doc : Salaire nominal/réel

    2010 : salaire inscrit sur ma fiche de paye  = 10 000€

    2011 : salaire inscrit sur ma fiche de paye = 11 000€

    Mon salaire nominal a augmenté de 10%.

    Si entre 2010 et 2011 les prix n'ont pas bougé : alors mon salaire réel a augmenté de 10%.

    Si entre 2010 et 2011 les prix ont augmenté de 10%, alors mon salaire réel n'a pas évolué.

     

    […]

     

    Keynes → Sur le marché du travail un employeur ne va pas engager un salarié s'il cela ne va pas créer plus de richesse que cela lui en coûte.

    Mais pour Keynes dans les situations de sous-emploi il y a des actifs qui cherchent à travailler plus pour un pauvre salaire, mais ils ne trouvent pas d'emploi. Il y a des gens pendant la crise des années 30 qui cherchaient a avoir un travail à temps complet, ce n'est pas parce qu'ils ne veulent pas de salaire d'équilibre c'est qu'ils ne trouvent pas de travail. → Le chômage est involontaire.

     

    Doc : Keynes et le niveau de l'emploi

    ↓←←←←←←←←←←←←←↓←←←←←←←←←←←

    Demande anticipée            Demande anticipée                 ↑

    en biens de productions            en biens de                    ↑

    (pour l'investissement)         communication                     ↑

                 ↓                                  ↓                              ↑

                Niveau de la demande effective              Salaire distribués             

                                   ↓                                               ↑

    Niveau de la production à mettre en œuvre                      ↑

                                   ↓                                              ↑

                       Niveau de l'emploi →→→→→→→→→→→→→→↑

     

    Le chômage est un phénomène généralisé dans les pays selon l'OCDE (doc).

    Doc : Taux de chômage (%) en France : 1975 à 2010

    Doc : Chômage selon le Pôle Emploi

    Doc : Taux de chômage (%) en France ! 1975 à 2010 selon l'âge

    Chômage en moyenne 2 fois plus importante chez les jeunes, de l'ordre de ~25% qui n'est pas une spécialité française (doc : Taux de chômage pour les jeunes (15-24) et les adultes, 2011).

     

    Doc : Développement des formes particulières d'emploi (jeunes de 15 à 24 ans). INSEE.

     

    […]

     

     

    • L'intermédiation bancaire

    La monnaie → 3 fonctions :

    * Un instrument d'échange, car tous les produits s'échangent contre de la monnaie.

    * Une unité de compte, permet la comparaison de tous les biens et les services.

    * Un instrument de réserve de valeur, permet des transactions dans le temps. Je peux décider de reporter la consommation/l'achat à plus tard. Je prend le risque de voir le pouvoir d'achat de ma monnaie diminuer.

     

    Doc : Les formes de la monnaie.

    Plusieurs types de banque, théoriquement :

    • La banque centrale : la banque qui va diriger les autres banques, qui va donner les taux d'intérêt directeurs. Elle décide de créer ou non de la monnaie. C'est un rôle important.

    • Banques de dépôts : tout individu peut déposer de l'argent dans ses comptes. Accueille souvent les particuliers et les petites et moyennes entreprises.

    • Banques d'affaires : permet de « boursicotter » (la banque a un service pour voir à quel prix il peut vous obtenir telle ou telle action). En France la plupart des banques de dépôts sont également des banques d'affaires.

    • Banques d'investissement : elles se chargent essentiellement des très grosses entreprises. Elles ne vont se charger que des affaires de haut vol.

     

    Pourquoi théoriquement ? Car en France aucune distinction n'est faite entre les banques. Aujourd'hui, le Crédit Agricole par exemple fait banque de dépôts, d'affaires et d'investissements.

     

    Que s'est-il passé au niveau des systèmes bancaires ? Roosevelt s'est attaqué à des réformes des systèmes bancaires, car tout le monde s'était mis à boursicotter et avait perdu de l'argent, mais certains ont perdu des économies sur des comptes bancaires sans avoir rien fait. Il a alors créé une loi, the Banking Act (1933), selon laquelle on devait bien séparer les comptes de dépôts et les banques d'affaires (on ne touchait pas aux comptes qui ne voulaient pas boursicotter). Avantages : assurance de dépôt, limitation des spéculations financières (les banques d'investissements allaient être responsabilisés). Mais petit à petit arrivent sur le marché des nouveaux titres qui paraissent plus sécuritaire → dispersion des risques. Un américain a imaginé de disperser les risques de certains titres, donc les banques de dépôts, voyant un risque minimisé, contournent le Banking Act (notamment en voyant les Européen le faire). Du coup ce Banking Act va être abrogé en 1999.

     

    Qu'a fait Barack Obama ? Il ne réintroduit pas le Banking Act. Il aurait voulu mais ne pouvait pas à cause de la concurrence des banques européennes. Il a décidé que les banques américaines allaient avoir des filiales qui seraient les seules à couler en cas de faillite.

     

    Les dépôts que font les clients dans les banques ne suffisent pas à prêter à tous les acteurs économiques. Et comme les dépôts ne suffisent pas, les banques créent de l'argent : de la monnaie scripturale. A chaque fois qu'elles accordent un crédit à quelqu'un, elles créent de la monnaie.

    Ex : si on obtient un prêt de 500 000€, la somme s'inscrit dans le compte bancaire, créés comme ça.

    Tous les jours elles créent de la monnaie, mais aussi détruit de la monnaie.

    Bien entendu la création monétaire dépend des demandes de crédit (s'il n'y en a pas beaucoup elle les accorde, sinon pas). Elle dépend également des réserves de monnaie, si elle n'a qu'un fond de 10 000€ elle ne peut pas créer pour 1 000 000€, elle doit s'adresser à la banque centrale pour être refinancée. Enfin, elle crée de la monnaie en fonction des risques qu'elle peut prendre ou non vis-à-vis de ses clients.

     

    Doc : Le financement de l'Etat français.

    L'Etat français a besoin de 187 000 000 000€ → déficit budgétaire (91,6 milliards).

    • Le déficit budgétaire correspond au fait que le budget de l'Etat comporte plus de dépenses que de recettes.

    • Le déficit public correspond au déficit budgétaire plus le déficit des administrations pubiques : collectivités locales et sécurité sociale.

    • La dette publique correspond aux déficits publics cumulés.

     

    Doc : Déficit des administrations françaises en % du PIB

    Depuis les années 70 en France le déficit représente entre 2 et 8% du PIB français. Or aujourd'hui en Europe nous avons droit à 3% PIB de déficit budgétaire, et la dette de l'Etat ne doit pas dépasser 60% du PIB (d'après le pacte de stabilité / règle d'or).

    A chaque fois que l'Etat crée une école, des routes, etc, fait des dépenses d'investissement, est-ce une mauvaise chose ? → Non. A une époque le déficit budgétaire était une bonne chose, mais aujourd'hui le déficit budgétaire ce n'est plus uniquement l'investissement de l'Etat mais un remboursement de dettes qui ont été faites auparavant. L'Etat français tous les ans doit rembourser l'argent qu'il a emprunté. C'est un cercle vicieux.

     La solution serait de ne plus avoir de déficit budgétaire. Il faudrait que tous les Etats arrêtent de s'endetter. L'ennui c'est qu'en ce moment en France il y a du chômage, et parallèlement un déficit commercial et pas de croissance économique. Il faut que l'Etat arrive à impulser une activité économique, et pour cela il faut créer un déficit budgétaire.

    De quand datent les déficit budgétaire de la France ? Depuis les années 70.

     

    Doc : Déficit des administrations françaises en % du PIB.

    Si la dette française vaut 1 300 milliards et la dette grecque 300 milliards, la dette de l'Etat français représente plus de 60% de son PIB, et la dette grecque plus de 130% de son PIB. Les Etats vivent à crédit, ils ont emprunté de l'argent. En France cela dit la dette privé n'est pas très élevée, surtout comparé aux Etats-Unis.

     

    > Si jamais les pays en développement cessaient de rembourser leurs dettes, la monnaie n'aurait plus aucune valeur (on pourrait allumer les cigares avec des billets de 500€ la conscience tranquille).

    > Si un pays quitte l'euro, il ne paiera pas ses dettes et ce sont les autres pays de la zone euro qui devront éponger ses dettes. Donc si un pays quitte l'euro, certains autres pays devront faire pareil.

     

    > Doc : Classement des pays par PIB

     

    > Doc : La dette dans les pays industrialisés

     

    > Doc : Taux d'intermédiation de 1970 à 2001 en France

    Le système bancaire est coûteux (par les intérêts, par le temps, par la réactivité que peuvent avoir les agents). La force des titres financiers ont cette possibilité d'être achetés mais d'être aussi revendus. C'est à dire que si j'ai prêté 3 millions d'euros à une entreprise pour 3 mois, l'entreprise peut revendre ce titre tout de suite. {?}

     

     

    • L'inflation comme solution des conflits de répartition.

    Définitions :

    • L'inflation correspond à une augmentation généralisée des prix.

    • La déflation est la baisse généralisée des prix (causes possibles : surproduction, insuffisance de la demande, augmentation des taux d'intérêt).

    • La désinflation corespond à la baisse du taux d'inflation.

    • La stagflation est une situation avec une forte inflation et une faible croissance économique.

     

    > Doc : Taux d'inflation en % par an en France.

    En ce moment en France nous avons moins de 3% d'inflation.

    Pendant les 30 glorieuses on a un taux d'inflation en augmentation, ce qui veut dire que l'inflation n'est pas en contradiction avec la croissance économique. Entre 1970 et 1980 on a des pics importants, dus aux chocs pétroliers.

     

    > Doc : Prix du pétrole et inflation en France

    Dès que les prix augmentent les taux de production augmentent.

     

    > Doc : Le partage de la valeur ajoutée en France.

    > Doc : Le partage de la valeur ajoutée

    Années 60 aux années 80 → partage de la valeur ajoutée en faveur des salaires.

    Années 80 à nos jours → tendance inverse : baisse de l'évolution de la part salariale.

    Au moment où l'inflation commence à être importante (60s & 80s)le partage de la valeur ajoutée se fait en faveur des salariés. Les années 70 sont marqués à la fois par un taux d'inflation important et à la fois une valeur ajoutée en faveur des salariés. A chaque fois que les coûts de production augmentent pour une entreprise, les prix augmentent, les salariés vont demander une augmentation de salaire, qui représente un coût nouveau pour l'entreprise → qui va finir par augmenter les prix.

    Doc : L'inflation par les coûts

     


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  • VI. Globalisation économique, inégalité et crises actuelles

     

      • Mondialisation et dérégulation

    La mondialisation est caractérisée par :

    • L'accroissement des échanges de biens et de services au niveau mondial.

    • La mobilité des unités de production.

    • Le rôle des capitaux financiers.

     

    Doc : Evolution du commerce international.

    Doc : Evolution des IDE dans les pays de l'OCDE (pays industrialisés)

    → Augmentation importante de ces investissements directs à l'étranger.

    Augmentation importante des relocalisations.

    Certains délocalisent en France pour la main-d'oeuvre qualifiée → certification de mieux vendre.

     

    […]

     

    Doc : Titrisation

     

    Doc : Les 3 périodes de la globalisation (C.A. Michalet)

    • La période inter-nationale : début du capitalisme aux années 1960.

      (spécialisation des pays / échanges commerciaux / système de change fixe)

    • La période multi-nationale : les années 1960 aux années 1980.

      (concurrence oligopolitisque / compétitivité prix / puissance des FTN)

      → Période transitoire. Elles commencent à prendre de l'importance, surtout les firmes transnationales anglaises et états-uniennes, avant les firmes européennes.

      Plusieurs formes de concurrences : Doc : Les différents types de marché.

      Le poid de ces firmes multinationales devient de plus en plus important :

      Doc : WalMart/Etat Nation → certaines entreprises peuvent avoir plus de revenus que certains PIB d'Etats, et recrutent plus d'employés qu'il n'y a d'habitats dans certains pays.

      […]

    • La période de la globalisation : à partir des années 1980.

      (dérèglementation / décloisonnement / désintermédiation)

      Dérégulation : faire en sorte qu'il n'y ai plus de règle qui impose au marché financier de ne pas pouvoir fonctionner.

      […]

      A partir des années 80 le maître mot des économistes c'est le marché : il faut laisser l'équilibre se faire par le marché, il ne faut pas que l'Etat intervienne : la régulation de l'Etat tue le marché.

     

    La remise en cause de la régulation fordiste

    > Quand on parle de fordisme il y a 2 niveaux : niveau microéconomique (organisation du travail), et niveau macroéconomique. […]

    1. L'extension du commerce mondial

    2. Variabilité des taux de change (ex : l'euro étant trop cher les pays européens n'exportent pas autant qu'ils pourraient si leur monnaie était faible)

    3. La multiplication des innovations financières, qui vont aboutir à cette libéralisation du marché financier (tout le monde peut trouver sur le marché financier de quoi investir)

     

    > L'objectif n'est pas d'essayer de vendre mais d'exporter aussi la production : la production sera réalisée là où se sera le plus avantageux → multi-nationalisation de la production. Le capital financier va suivre aussi : il va être obligé de se décloisonner, de telle manière que n'importe qui puisse trouver les montants dont il a besoin sans réglementation de la part de l'Etat :

    Doc : L'analyse de Robert Boyer

    → Dans les années 70 la régulation fordiste présentait un rapport de force favorable aux salariés, et des économies nationales encore relativement autonomes. Et enfin le financement de l'économie régulé au niveau national en ce qui concerne les conflits développés (intermédiation bancaire).

    Les années 90 elles vont êtres marquées par un rapport de force dominé par l'employeur ; pas la peine de produire en masse (demandes différentes multipliées) ; recherche des coûts minimum qui vont rendre les économies interdépentes ; et enfin par une autonomisation de la finance (devenant une sphère à part).

    → Aglietta : Période de croissance entrecoupée de périodes de crise. Nouveau type de croissance qui commence aux Etats-Unis. Chaque société hérite d'un patrimoine social qui fait que le mode des régulations mis en place va être guidé par ce patrimoine social → on ne peut pas mettre les même régulations d'un pays à l'autre. Qu'est-ce qui a fait que le capitalisme change radicalement à partir des années 70 ? → les firmes transnationales à la recherche de profit à l'international. Diminution du coût du travail par l'externalisation → fait pour les grandes entreprises de se centrer uniquement sur la production.

    Ex : Au lieu d'engager de multiples employés particuliers liés par contrat de travail, j'engage une entreprise (par exemple de gardiennage) pour engager un gardien.

     Doc : Les régimes de croissance

     

    > 2 types de politiques économiques :

    Politique pro-cyclique :

    Déficits publics importants → volonté de limiter des déficits → politique de rigueur → réduction de l'inflation → augmentation de la compétitivité → retour à la croissance

    Politique contra-cyclique :

    Déficits publics importants → laisser filer les déficits → amélioration du pouvoir d'achat → croissance de la production → atténuation de la crise/croissance économique

     


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