• L1 S2

    Dynamique du travail et gestion des organisation

     

     

    Résumés du prof:

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    « Chapitre 3 Résumé.odt »


    Powerpoints du prof:

    « Chapitre 1 Powerpoint.odp »

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    Définitions du prof:

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  • Introduction

     

    Une Organisation se caractérise par :

    • un ensemble d'individus,

    • regroupés au sein d'une structure régulée,

    • ayant un système de communication pour faciliter la circulation de l'information,

    • dans le but de répondre à des besoins et d'atteindre des objectifs déterminés.

    Ex : La ville de Grenoble est une organisation, avec pour objectif de faire vivre des gens le mieux possible dans un espace certain. Il ya des règles = une régulation, et une structure au sens où il y a des des services (la voirie).

     

    > Division du travail :

    • 1) Répartition des tâches, dépend du progrès technique (plus le progrès est important plus la division est importante. Ex : chasse et cueillette, plus faible degré de division). Il faut de l'organisation pour coordonner, répartir ce qui est produit : c'est ce qui fait une société.

    • 2) La rationnalisation du travail : on cherche à rendre l'activité productive du travail de plus en plus efficace. Produire le plus possible en travaillant le moins possible.

     

    > 19e siècle : industrialisation et penseurs comme Karl Marx et Durkheim (lien social, solidarité dans la société), qui développent une réflexion sur l'organisation d'une société.

     

    > Dans la théorie néo-classique on s'intéresse au fonctionnement du marché (lieu où se rencontrent l'offre et la demande. Toute la théorie néo-classique cherche à comprendre ce fonctionnement. On ne s'intéressait pas à ce qu'il se passait dans l'entreprise. C'est au 20e siècle qu'apparaîtra une analyse de l'entreprise même.

     

     

    Plan du cours

    Chapitre 1 : L'entreprise comme organisation spécifique, tout à la fois structure productive, institution juridique et insérée dans la société.

    Chapitre 2 : L'entreprise et sa diversité d'organisation du travail.

    Chapitre 3 : L'entreprise et la diversité des formes juridiques, types d'organisation.

     


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  • Chapitre 1

    L'entreprise comme organisation

     

     

    Introduction

     > Qui décide au sein d'une entreprise moderne ? Le cadre ? Le propiétaire ?

     

    > A. Chandler, théorie de l'entreprise :

    • Hiérarchie

    • Environnement : l'entreprise dépend de ce qu'il se passe dans la société et dans les autres entreprises → concurrence.

    • Comment faire travailler ensemble les individus ?

     

    > Une définition classique de l'entreprise :

    « Une entreprise est une unité économique qui a pour objectif de produire et de faire circuler ou vendre des biens et des services ».

     

    Unité économique : entité spécifique, distincte de toute autre.

    Distinction entre producteur et l'entreprise elle-même.

    Unité comptable qui vend des biens et des services, avec des recettes et des dépenses.

    Production : pour produire l'entreprise combine des facteurs de production. Deux des grands facteurs de production : le travail et le capital. Dans toute entreprise on aura besoin de travail et de capital (ex : machines), pour obtenir des marchandises qui seront vendues sur le marché.

    → L'entreprise agit sur deux marchés : Des biens et des marchandises ; l'offre et la demande.

    Travail et capital, qui renvoient au capitalisme. Deux visions différentes du capitalisme au sein d'une entreprise :

    • 1) Pensée libérale, propriété privée des moyens de production (démarche juridique). Mais aussi liberté contractuelle = liberté de passer un contrat (de vente, d'achat), incluant le marché du travail pour les libéraux : l'Etat n'a rien à y faire, et les gens sont libres de travailler ou pas (s'ils considèrent que le salaire ne leur convient pas). On ne fait pas la différence entre marché de marchandises et marché de travail.

      2) Marx = système basé sur la propriété privée des moyens de production mais avec des rapports de domination, voire d'exploitation.

     

    Bilan de la Définition

    L'entreprise, organisation économique de production, fait l'objet d'approches distinctes :

    - Unité économique qui a pour but de produire des biens et des services où la productivité est étudiée comme un processus technique.

    - Dépendant de plusieurs marchés, la productivité est l'objet de calculs préalables portant sur des valeurs monétaires.

    - Unité comptable, la productivité vise un objectif qui est de gagner de l'argent et de dégager des profits.

     

    > Pourquoi on produit ? Pourquoi on achète ? Quelle est la valeur de ce qui est produit ? Qu'est-ce qui fait la valeur des choses ? → leur prix.

    Deux valeurs :

    • Valeur d'usage : ce que l'entreprise produit et si ça peut avoir un usage (utile?), l'entreprise essaye de produire quelque chose qui va avoir un usage, qui répondra à un besoin. Ou alors créer un besoin, via la publicité.

    • Valeur marchande : le prix auquel tel bien va s'échanger. Nous sommes dans une société de marchandatisation. Ex : le baby-sitting a été pendant longtemps un service (entre famille, amis, voisins). Puis on a été rémunéré par exemple les étudiants, et même des entreprises se sont créés pour faire du profit avec le baby-sitting.

     

    Marché ou coordination ?

     

    Marché                                           Firme

    ↓                                                 ↓

    Coordination par les prix               Coordination par la hiérarchie

                                                   = coordination administrative

    ↓                                      ↓

    Pourquoi choisir l'une ou l'autre ?

    → le coût !

     

    L'entreprise c'est faire le choix entre ces 2 coordinations, selon le coût (que l'on appelle le coût de transaction).

    Ex : Entreprise 1 : elle a besoin pour produire d'acheter des matières premières et des machines à d'autres entreprises. Cela s'appelle les coûts de transaction. Solution = racheter les entreprises des fournisseurs.

     

    > L'entreprise est constituée d'un ensemble d'individus → conflits.

     

     Chapitre 1: L'entreprise: un ensemble d'individu et des conflits

     

    A. L'entreprise, une structure productive

              1. La production, processus technique

    Produire, c'est transformer une matière brute en produit fini. Et pour cela toute entreprise va devoir utiliser 3 éléments :

    • Intrants (= consommations intermédiaire (biens ou services utilisés pour produire d'autres biens, qui vont disparaître dans le processus de production) : matières premières, énergie ;

    • Biens d'équipement, ou biens de production : outils ou machines, locaux qui abritent ces outils et machines. Ils vont pouvoir être utilisés plusieurs fois à l'inverse des intrants. Dit aussi Capital fixe (= les biens acquis pour être utilisés pendant au moins 1 an dans la production) ;

    • Travail humain : on va pouvoir le mesurer soit par la quantité de travail mis en œuvre, soit par la qualité de ce travail, l'ensemble des savoirs-faire possédés par les personnes (notion de qualification).

     

    Notion de qualification :

    La qualification, c'est l'ensemble des savoirs-faire d'une personne ; ou les qualifications requises pour occuper un poste. Distinguer qualification du poste et qualification de la personne: de nos jours on donne les salaires en fonction de la qualification du poste, et malheureusement on peut se retrouver à un poste inférieur à notre niveau de qualification. De plus en plus on exige des compétences en terme de savoir-être (par exemple qualité de la relation avec les clients, capacité de travailler dans un collectif, tout ce qui ne se mesure pas par les diplômes). Cela a plusieurs conséquences, telle que les nouvelles procédures d'embauche (comme observer le comportement des candidats entre eux en salle d'attente).

    Dans toute entreprise on va avoir à faire une combinaison des facteurs de production : le capital comme le travail ont deux caractéristiques : tout d'abord ils sont complémentaires (on ne trouvera jamais une entreprise où il n'y aura que du travail ou que du capital fixe), mais aussi substituables : substitution capital travail, on remplace le travail par le capital (on remplace les hommes par les machines). Ce qui veut dire que dans toute l'entreprise on va faire un calcul : quelle est la quantité de travail, quelle est la quantité de machine que l'on va utiliser pour produire ?

     

              2. La production, produit monétaire

    a. Les comptes de l'entreprise

    Recettes

    → chiffre d'affaire = quantité vendue x prix de vente

    → subventions

    → produits financiers

     

    Dépenses

    → charges sociales

    → consommation intermédiaires

    → dépenses salariales (salaires et cotisations sociales)

    → variation des stocks

    → charges financières

    → dotations aux amortissements : l'entreprise crée de la richesse mais elle utilise du capital → elle crée de la valeur tout en détruisant de la valeur. Il y a usure du matériel et elle doit mettre de l'argent de côté dans l'idée de devoir racheter du matériel un jour: c'est une épargne pour remplacer l'usure du capital fixe.

    → les impôts : toute entreprise doit payer des impôts

     

    Charges

    Produits

    Charges d'exploitation
    (salaires et cotisations sociales)

    Produits d'exploitation
    (ventes des biens et services)

    Charges financières (intérêts,...)

    Produits financiers
    (placements, dividendes,...)

    Charges exceptionnelles

    Produits exceptionnels
    (cession d'un bâtiment)

    Résultat : bénéfice ou......

    …...Perte ?

    On essaye de rééquilibrer les tableaux (les charges sont des – et les produits sont des +).

     

    Vie monétaire d'une entreprise :

    La première donnée est la valeur ajoutée (= valeur rééllement ajoutée par l'entreprise).

     

    > Chiffre d'affaires – Conso intermédiaires = Valeur ajoutée Brute
    → Valeur ajoutée Brute – Coût salarial ; = Excédent Brut d'Exploitation                                       Impôts sur la
                                       production

     

    > VAB – amortissements = VAN
    (Valeur ajoutée Brute – amortissements = Valeur ajoutée Net)
    Installation réseau informatique : 90 000 euros = valeur comptable
    Utilisation = usure et ce matériel est obsolète au bout de 3 ans
    Amortissements : 30 000 euros/an soit VAB – 30 000 = VAN

     

    > EBE (Excédent Brut d'Exploitation) – Amortissements ; intérêts = résultats d'exploitation

     

    > résultat d'exploitation – impôts / bénéfice = bénéfice net 
     

     

                           → bénéfice conservés → auto financement
    > Bénéfice net                                           → placements financiers
                           → dividendes

    Chiffre d'affaire = calculé entre 1 Janvier et 31 Décembre (il peut y avoir des choses qui ont été produites avant, et seront vendues une autre année).

     

    b. Le fonctionnement de l'entreprise

    A partir d'éléments de comptabilités le manager doit prendre un certain nombre de décisions, qui concernent l'avenir : constamment la question qui se pose est « faut-il produire plus, moins, autre chose ? Faut-il investir ? », en se projetant dans l'avenir. Démarche importante donc : la prévision. Les économistes ont pour habitude de parler d'incertitude : l'univers de l'entreprise est un univers d'incertitude car toutes les décisions se font par rapport à l'avenir. La plupart des entreprises ne se contentent pas de s'adapter (comportement passif) : comme elles sont confrontés à l'incertitude, elles cherchent à la réduire le plus possible en menant des stratégies (comportement actif) : elles vont chercher à influencer leur environnement. Toutes les entreprises n'y arrivent pas, mais celles qui y parviennent sont les entreprises dominantes. La capacité des entreprises à influencer soit les Etats, communes, régions, départements, va se manifester par certains éléments :

    Au niveau local

    • obtenir des subventions (obtenir des choses que les concurrents n'obtiennent pas)

    • aménagement du territoire (le terrain où on a construit les bâtiments ont été aménagés pour elle et selon ses besoins)

    Capacité d'influence de l'environnement politique (pour les plus grandes entreprises), mais pas seulement : elle va pouvoir influencer la demande (publicité, marketing).

    Ces stratégies développées par les entreprises montrent qu'il ne faut pas confondre notion de marché et notion d'entreprise (= acteur qui intervient sur le marché). Par définition ce qui ce passe sur le marché plonge l'entreprise dans l'incertitude, elle va donc chercher à contrôler ce qui se passe sur le marché.

     

    c. Quelle compatibilité existe entre logique économique et logique sociale ?

    Logique de l'entreprise : faire apparaître un bénéfice

    Logique sociale : satisfaire les besoins sociaux.

    Deux logiques qui normalement se rejoignent du fait que les uns conduisent ce que les autres font consommer pour la satisfaction de leurs besoins : les entreprises vont chercher à faire apparaître un bénéfice en satisfaisant les besoins sociaux. Deux objectifs différents donc, mais parfaitement compatibles.

    Quand il y a Production → il y a distribution de revenu.

    Distribution de revenu → permet de consommer.

    Plus il y a de Production → plus il y a de revenu distribué → plus le niveau de vie est élevé → plus la consommation est élevée (les besoins sont sensés être satisfaits).

    C'est la raison pour laquelle on utilise l'indicateur PIB. Le PIB par tête est un indicateur de richesse, de niveau de vie.

     

    PIB = somme des VA (Valeur Ajoutée)

     

    * Calcul du PIB marchand :

    Production d'une scierie = 100M euros
    Production d'une menuiserie = 200M euros

    Si 100M + 200M, nous comptons deux fois la valeur du bois !

    Donc pour calculer la valeur produite, la VAB (Valeur Ajoutée Brut), il faut prendre les 100M de la scierie et ajouter 100M de la menuiserie

    → 200M de CA (Chiffre d'affaire) – 100M de Ci (Consommation intermédiaire)

     

    * Calcul du PIB non marchand :

    Budget annuel de l'université : 5,3M – Ci de 1,4M = 3,3M de VAB

     

    IDH (indice de développement humain) :

    • Alphabétisation

    • Espérance de vie

    • PIB

     

    Quelques limites à la comptabilité logique économique et logique sociale :

    • Ce n'est pas toujours ce qui est le plus utile qui est le plus cher : valeur d'usage (utilité des biens et des services produits). Nuance qui permet de questionner la notion de PIB :

      Ex : Du fait de la neige ce matin il y a beaucoup d'embouteillages → plus de consommation d'essence, donc plus de production (le PIB augmente).

      Ex : En Afrique certaines maladies comme la malaria pourraient être contrées par la médecine moderne, mais ces médicaments ne sont pas produits car ne pourront être vendues : ces pays d'Afrique n'ont pas les moyens de les acheter.

      Ex : Pollution : on engage des dépenses pour compenser la pollution, et ces dépenses font partie du PIB.

    • Inégalité sociale : ce n'est pas parce qu'il y a des richesses créées que tout le monde dans une société peut profiter de ces richesses.

     

              3. La production comme produit financier

    Dans le système capitaliste l'objectif de l'entreprise est fondamentalement d'obtenir un bénéfice, un profit. A partir de là les résultats nous font apparaître un certain nombre de dépenses, de recettes, qui nous conduisent à l'apparition d'un bénéfice.

    • Qui en décide ?
      Les propriétaires de l'entreprise, au nom du droit de propriété. Ce ne sont pas ceux qui travaillent.

    • Que devient ce bénéfice ?
      Intérêt des propriétaires → Reversés aux propriétaires (dividendes pour les actionnaires)

      Intérêt de l'entreprise → Auto-financement : Investir (procéder à un achat de bien de production / de bien d'équipement)

      Conflit d'intérêt entre le propriétaire et le l'entreprise :
      Elle s'explique par la durée moyenne de détention (durée selon laquelle un actionnaire détient une action) qui a beaucoup diminué, aujourd'hui elle est de 3 mois.

     

    > Taux de profit :

    Les propriétaires de capitaux veulent un taux de profit. Le taux de profit c'est le bénéfice par rapport au capital engagé. Ex : j'achète une action 100 € et à la fin de l'année je touche 2€ de dividendes → je ne suis pas satisfait, je n'ai fait que 2% de taux de profit et je veux un taux de profit plus élevé pour l'argent que j'ai placé. La norme de taux de profit exigé par les actionnaires aujourd'hui est de 15% (Norme = règle de comportement, qui évolue dans le temps).

    → Les entreprises qui font des bénéfices réduisent prioritairement les coûts (surtout les coûts salariaux) pour pouvoir offrir un taux de profit suffisant aux yeux des propriétaires.

    → Quand une entreprise annonce ce type de licenciement, le prix de son action augmente. C'est logique car c'est un signal envoyé vers les futurs actionnaires (nous diminuons les coûts salariaux pour augmenter les taux de profits).

    → Conséquences négatives sur l'emploi mais aussi sur l'entreprise elle-même, car elle est forcée de reverser tous ses bénéfices aux actionnaires, ce qui l'empêche de réinvestir. Ex : Carrefour qui emprunte pour pouvoir payer ses actionnaires.

     

    > Les libéraux justifient cette distribution des bénéfices en faveur des propriétaires par le droit de propriété mais également par la prise de risque. L'idée étant que les propriétaires engagent un capital sans savoir à l'avance s'il va leur rapporter de l'argent, prenant là un risque → légitimité de la prise de risque. Marxistes : phénomène d'exploitation → ceux qui ont le capital font travailler ceux qui n'ont n'en pas, ceux qui n'en ont pas créent la richesse en travaillant.

     

     B. L'entreprise, institution juridique

    > Le droit ne reconnaît pas l'entreprise en tant que telle : il reconnaît la notion de patrimoine. La notion juridique de patrimoine c'est l'ensemble des droits et des obligations. Avoir un droit en tant que patrimoine c'est aussi un droit par exemple d'être remboursé par quelqu'un à qui vous avez prêté de l'argent. L'existence de ce patrimoine donne un statut juridique à l'entreprise : l'entreprise est un sujet de droit, une personne morale.

     

    a. Personne morale

    Sujet de droit : Être disposant de droit et soumis à des devoirs.

    Il y a des individus qui ont cette personnalité juridique (certain nombre de droits), et notamment la capacité de contracter (passer un contrat), et aussi la capacité à aller en justice. Différents types de personnes morales : entités administratives (Etat, communes, établissements publics,...) de droit public, et les entités industrielles et commerciales (les entreprises, les associations) de droit privé.

     

    b) Quels sont les attributs juridiques de la personne morale ?

    Personne morale ou physiques ont toutes des caractéristiques :

    • une naissance et une mort

    • une identité en terme de nom et d'adresse

    • ont des droits et des devoirs :

      > parmis lesquels : le droit de propriété (usus, abusus, fructus : le droit d'utiliser un bien, d'en abuser, d'en récolter les fruits) ; peut agir en justice en son nom propre (ex : peut porter plainte contre une autre entreprise) ; exerce le droit de contracter (possibilité d'établir des contrats en son nom : contrat de travail, contrat d'achat/vente,...).

    → Tout ceci n'existe que parce que les entreprises sont considérées comme des personnes morales.

    → Donc une entreprise a aussi des devoirs et si elle ne les respecte pas elle aura affaire à la justice.

    Ex : « La justice a suspendu le plan de restructuration de PSA, dans un arrêt rendu par la Cour d'appel ce lundi 20/01. Ce plan prévoit la suppression de 8 000 postes. La Cour « ordonne la suspension de la restructuration en cours jusqu'à la mise en œuvre de procédures d'informations-consultation du comité central d'entreprise de FII (Faurecia intérieur industrie) et des comités d'établissement des sites d'Auchel et Méru ayant pour objet les conséquences de la réorganisation mise en œuvre sur les emplois au sein de la société FII ». »

    → Quand une entreprise fait des plans de licenciement elle doit au préalable mettre en place une démarche d'information auprès de ses employés.

     

    c) Quelles sont ses responsabilités ?

    Responsabilité civile et responsabilité pénale.

    > Responsabilité civile : responsabilité de l'entreprise. Ex : L'entreprise a monté un échafaudage, l'échafaudage tombe sur la voiture d'une personne. C'est l'entreprise qui doit rembourser les dégâts.

    > Responsabilité pénale : responsabilité des dirigeants de l'entreprise. L'auteur d'une infraction a à répondre de ses actes devant la société → ce n'est pas l'entreprise qui passe au pénal mais les dirigeants de l'entreprise. Ex : « Le tribunal correctionnel de Toulouse se prononce jeudi sur la cause de l'explosion de l'usine AZF (31 morts, des milliers de blessés en septembre 2001) et sur les poursuites visant les sociétés et dirigeants du groupe Total, responsables de l'usine. Si le tribunal estime que l'explosion a été « causée » par un accident chimique favorisée par des « fautes caractérisées », le directeur de l'usine, Serge Biechlin, et son propritaire, Grande Paroisse (groupe Total), seront très probablement condamnés pour homicides et blessures involontaires notamment. »

     

     C. L'entreprise, institution structurante de la société

    > La place que l'entreprise occupe dans la société est importante :

    • Du fait que l'entreprise produit des richesses, et que ces richesses sont supposées répondre à la demande.

    • L'entreprise fait des profits et va avoir à choisir ce que vont devenir ces profits : épargner, investir, ou bien rémunérer les propriétaires.

    • Les entreprises créent des emplois.

    Dans le même temps, les entreprises dépendent de la société :

    • Une demande s'exprime et cette demande dépend du niveau de vie qui existe dans la société.

    • Elles créent du travail et dépendent donc de la situation démographique de la société où elles se trouvent.

    → On peut dire qu'elles ne sont pas seulement importantes pour la société, mais au-delà de ça elles structurent la société, et ce pour deux raisons :

    • Elles sont au cœur de la production et donc de la circulation des richesses dans la société

    • Elles déterminent l'organisation de la production dans la société, et de ce fait elles influencent, créent la place sociale que les Hommes vont occuper dans la société.

     

    a) Une structuration de la répartition des richesses

    Schéma Circuit économique France 2008 en milliards d'euros.

    > Les entreprises ne s'intéressent qu'aux besoins solvables des ménages : elles cherchent à réaliser des bénéfices.

    > Filière inversée : on dit souvent que l'offre répond à la demande. Quand on parle de filière inversée c'est que l'offre crée la demande (au biais de techniques marketings, publicités).

    > Les entreprises ont développé des stratégies (certaines illégales, d'autres non comme par exemple la concentration : l'entreprise devient plus grande ce qui lui permet de mieux contrôler le marché) pour réduire la concurrence et donc éviter que le consommateur soit le bénéficiaire du système économique (s'il y a beaucoup de concurrence, les prix doivent baisser).

    > Bien sûr ce ne sont pas que les entreprises qui jouent ce rôle (l'Etat par exemple).

     

    b) La structuration de la société

    > Les entreprises participent à la structuration de la société.

    > La division/l'organisation du travail = c'est l'organisation de la production caractérisée par la division des tâches et des activités.

    > En se spécialisant (division, répartition), chacun devient plus efficace (Adam Smith, manufacture d'épingles). Diviser le travail réalise un gain de productivité, 3 raisons simples :

    • Le fait de se spécialiser fait que l'on fait toujours la même chose, permettant de le faire plus rapidement, car mécaniquement.

    • Puisqu'il font toujours la même chose ils n'ont pas besoin de se déplacer, ou en tout cas moins : or le déplacement est une perte de temps.

    • Il sera plus facile d'inventer des outils/machines permettant eux-mêmes de gagner du temps.

    → Origine de la différenciation sociale en métiers dans notre société, et une hiérarchisation car ces différents métiers ne sont pas payés de la même façon.

    L'entreprise crée de la stratificaton sociale = inégale distribution des droits et des privilèges, devoirs et responsabilités, pouvoir social et influence parmi les membres d'une société. Désigne le fait que la société soit constituée de groupes d'individus différents occupants des positions différentes dans l'espace social.

    > Dans notre société être salarié c'est aussi avoir un certain nombre de droit : statut social. Au départ, après 1945, la sécurité sociale est mise en place pour les salariés. C'est le statut salarial qui ouvre des droits à être protégé (congé maladie, retraite, etc).

    > Perspective de carrière : perspective d'évolution de travail et de rémunération.

    > De par la division du travail, chacun occupe une certaine place dans l'entreprise et dans la société, mais également chacun de ce fait acquiers une certaine identité : une identité professionnelle est une chose structurante dans notre société (ex : « enseignant = chiant, en vacance, et en plus fonctionnaire donc il fout rien »).

    > Les entreprises sont donc responsables de la stratification sociale, des inégalités et du niveau de vie, et de l'intégration sociale.


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  •  Chapitre 2

    La Diversité de l'Organisation du Travail

     

    Introduction

    Avant chaque artisan appartenait à une corporation selon leurs métiers. Le grand changement apparaît au 18e siècle, certaines personnes qui ont des capitaux vont prendre l'initiative de regrouper des artisans pour les faire travailler ensemble : la manufacture. Mais ce ne sont pas des salariés, cela reste des indépendants, des artisans qui vont être payés à la tâche. A partir de ce moment se pose un problème : celui qui réunit ces personnes différentes va avoir comme soucis de s'assurer que les personnes qu'il réunit travaillent bien → problème de la surveillance au travail. Deuxième évolution au 19e siècle où l'on commence à payer les gens sous forme salariale, impliquant que les gens ne soient plus indépendants : ils se mettent à disposition de quelqu'un. A partir de ce moment la question de la surveillance prend encore de l'ampleur.

    On s'aperçoit que plus le temps passe, plus la question de la surveillance des travailleurs, la question de leur contrôle, est importante. Si certains doivent surveiller d'autres, il y a des différences d'intérêts, et donc on peut penser qu'il y a des conflits. Lors du temps des corporations et des manufactures il y a là un premier conflit : ceux qui vont y travailler sont détenteurs d'un savoir-faire, de la capacité à maîtriser l'ensemble d'un processus de fabrication. Or, à partir du moment où l'on veut spécialiser les gens, un conflit apparaît : naît le sentiment d'être dépossédé d'une partie de son savoir-faire. On retrouve le même conflit au moment du salariat, les salariés vont avoir le sentiment qu'on ne reconnaît pas leurs qualifications et qu'il n'y a plus besoin d'être qualifié.

    Il va falloir attendre très longtemps avant d'avoir une théorie d'organisation du travail (le management), elle surviendra très tardivement.

     

    A. Le retard du management

    1. Corporation et apprentissage (avant 18e siècle)

    > Apprentissage : pendant un certain nombre d'année, l'apprenti n'est pas rémunéré mais logé et nourri. Une fois l'apprentissage terminé l'apprenti devient un valet et entre dans une corporation. Les corporations sont organisées en groupes et protègent les règles de la production qui sont strictement définies. Ce qui motivait la corporation c'était la maîtrise du métier, et le fait de conserver la tradition (quelle manière de faire, quels outils, quels matériaux utiliser). La naissance d'un capitalisme d'abord marchand puis industriel va bousculer tout ça. 

     

    2. Capitalisme marchand/industriel

    > Capitalisme marchand : seulement basé sur le commerce et un prix d'échange différent. A un moment donné il va devenir industriel : certains possesseurs de capitaux vont songer à produire eux-même moins cher et en vendant plus cher, plutôt que d'aller acheter pas cher pour revendre plus cher. Le bénéfice ne vient plus du commerce mais de la production. Ce que je cherche à obtenir c'est l'efficacité, la productivité, la capacité à travailler rapidement et efficacement. On va alors réfléchir à une nouvelle manière de travailler.

     

    3. La grande industrie

    > Très vite, on cherche à être efficace : c'est l'arrivée du machinisme, et de la concentration (concentration du capital et de la main-d'oeuvre). Cette main-d'oeuvre regroupée va avoir tendance à favoriser la création de syndicats : la possibilité de résistance des salariés. Sorte de mouvement contradictoire ici : pour produire plus effiacement on regroupe beaucoup de salariés au même endroit, mais de ce fait les salariés acquiers un pouvoir de résistance et d'organiation (création des syndicats à la fin du 19e siècle). Ce n'est pas un hasard si c'est dans le pays le plus en avance que ces confits vont éclater le plus : les Etats-Unis. Les questions d'organisation s'y posent de manière plus forte, et c'est donc là que va naître la théorie de l'organisation du travail.

     

    B. Le Taylorisme

    Taylor : 1856-1915. C'est un ouvrier qui est devenu ingénieur. En tant que chef d'équipe il fait face à une contrainte : la nécessité de produire plus et plus vite, et les résistances ouvrières. C'est par une démarche très pragmatique qu'il va aborder la question. Cette rationnalisation du fonctionnement de l'entreprise il l'appellera lui-même le management scientifique. C'est encore une période où il y a des ouvriers de métiers, qui se battent pour faire reconnaître leur savoir-faire. L'OST (organisation sicentifique du travail) passe d'abord par l'observation de ses ouvriers, puis par la recherche de la meilleure manière de procéder. Ce faisant il s'aperçoit qu'un certain nombre de gestes et de déplacements de sont pas utiles, et en conclut à ce qu'il appelle la flânerie ouvrière (les gens ne travaillent pas aussi vite qu'ils pourraient le faire, espèce de résistance de la part des salariés à une accelération du rythme de leur travail). A cette époque les salariés ont bien compris que s'ils travaillent plus vite ce n'est pas forcément bon pour leur santé et cela risque de supprimer l'emploi des copains (si un salarié peut travailler pour deux, on ne va pas se priver de n'en garder qu'un). Taylor va mettre en place un système pour aller au-delà de ces résistances : il conçoit l'entreprise comme un grand méchanisme donc chaque salarié est un rouage. Si chacun fait bien ce qu'il a à faire alors l'ensemble fonctionnera bien. Il va découper en tâches différentes ce travail à réaliser et va construire des séquences de travail.

    Organisation verticale - pyramide

     

    Frédéric Taylor, La direction scientifique des entreprises, 1909 :

    « Une étude du travail comporte au moins 5 phases :

    • Trouver 10 à 15 ouvriers (…) qui soient particulièrement habiles dans l'exécution du travail à analyser.

    • Définir la série exacte de mouvements élémentaires accomplis pour exécuter ce travail ainsi que les outils et matériels dont ils se servent.

    • Déterminer avec un chronomètre le temps nécessaire pour faire chacun de ces mouvements élémentaires et choisir le mode le plus simple de leur exécution.

    • Eliminer tous les mouvements trop longs ou sans utilité.

    • Réunir en une séquence les mouvements les plus rapides et les meilleurs. »

    Les meilleurs sont chronométrés, et les autres doivent s'aligner sur eux.

     

    DOC : Les prescriptions de Taylor. (Hatier, 2003, Taylor et le Taylorisme)

     

     C. Approfondissement du Taylorisme

            1. Le fordisme (1863-1947)

    > Ford est un ingénieur autodidacte qui décide en 1910 de lancer un nouveau modèle de voiture qui sera résistante mais aussi bon marché. Pour une production de masse, il faut une nouvelle manière de produire. Il reprend le taylorisme avec quelques éléments supplémentaire ; il crée des changements dans l'organisation du travail :

    • Il ajoute à la division verticale un bureau d'étude qui va réfléchir à la manière dont on peut construire une voiture de la façon la plus efficace et simple → au moment d'inventer le produit on se pose la question de savoir comment le fabriquer, ce qui influencera les caractéristiques du produit.

    • La généralisation de l'emploi non qualifié. Naissance des OS : ouvriers spécialisés.

    • La machine va réguler le rythme de travail des employés → le travail à la chaîne.

     

    La question des salaires

    […]

    > Dès 1909 il introduit les salaires croissant avec l'ancienneté : il incite là aux employés à rester dans l'entreprise, avec des primes à l'ancienneté.

    […]

    > Les salaires en fonction de la situation familiale.

    > Augmentation des salaires avec quelques conditions : seuls une partie des salariés vont percevoir ce salaire élevé : ceux qui ont 6 mois d'ancienneté, et ceux qui ont un comportement correct, ce qui réduit à la moitié des salariés. De plus si les salaires augmentent, la consommation va augmenter.

    > Certes les salaires augmentent, mais le travail à la chaîne a permis de réaliser des gains de productivité de l'ordre de 900%.

     

    Taylorisme/Fordisme


    > L'ingénieur OHNO (Japonais) et des français viennent aux Etats-Unis pour apprendre du fordisme. Au Japon on conserve certains aspects du fordisme, mais on va chercher à réduire des gaspillages → naissance du toyotisme : on considère qu'il y a gaspillage d'espace et de capital, de par l'existence de stocks. Or garder des stocks coûtent cher : il faut des entrepôts, et il faut faire des commandes pour les utiliser plus tard, créant une avance du capital. Donc pour Ohno il faut réduire les stocks. Mais cela peut poser un problème de délai : de quelle manière organiser la production de façon à ce que le temps entre la commande et la production soit le plus court possible ? De plus, il y a un problème de défauts : les produits sur la chaîne partent même s'il y a des défauts, il faut donc un contrôle-qualité en bout de chaîne et on devra jeter les produits ratés.

    Pour régler ces problèmes on élimine toute source des ces problèmes :

    Elimination des stocks (toyotisme)

     

    DOC Le travail à la chaîne ou sous contrainte automatique selon le sexe, en 1984, 1991, 1998 et 2005.

     

    DOC Les rythmes de travail (3) – Contrôles hiérarchiques, contrôle ou suivi informatisé.

     

    DOC Le travail répétitif selon le sexe

     

            2. L'entreprise selon Fayol (français, même époque que Taylor)

    Il ne s'intéresse pas à la simple organisation du travail mais à l'organisation de l'entreprise, à la hiérarchie que l'on va construire dans l'entreprise. Il arrive à la conclusion que la séparation des tâches est indispensable au bon fonctionnement de l'entreprise.

    La particularité de sa démarche est qu'il conçoit l'entreprise comme corps social, comme un organisme vivant, et comme dans tout organisme vivant il y a des organes qui ont des fonctions particulières :

    Activités essentielles d'après Fayol

    Fonctions correspondantes

    Administrative

    Prévoir ; organiser ; coordonner ; contrôler

    Commerciale
    → Tout ce qui concerne les intrants

    Acheter ; vendre ; échanger

    Technique
    → production, on retrouve le travail de Taylor

    Produire ; fabriquer ; transformer

    Financière
    → On distingue fonction financière et fonction comptable : ici c'est la recherche de financement.

    Rechercher les capitaux ; employer les capitaux

    Comptable

     

    Inventorier ; calculer les prix de revient ; déterminer les prix de vente ; calculer les résultats

    Sécurité

    Protéger les biens ; protéger les personnes

     Tout comme Taylor on est dans une démarche de rationnalisation. Le travail de Fayol est une classification : il classe les différentes fonctions existantes dans l'entreprise de sorte à ce que chacun s'occupe de ce qu'il a à faire, et pas autre chose. On est dans l'organisation de l'entreprise, complémentaire aux idées de Taylor : l'idée est que plus ce sera rationnel et bien organisé, plus ce sera efficace. Quelques principes :

    • Il conçoit une organisation où un agent ne doit recevoir des ordres que d'une seule personne : chacun n'a qu'un seul supérieur hiérarchique.

    • La rémunération doit être juste, il préconise le salaire au rendement comme Taylor (ceux qui produisent beaucoup sont mieux payés).

    • L'ordre doit être assuré, la fonction administrative doit assurer sa mission.

    • L'esprit de cohésion doit être maintenu.

     

    Structure hiérarchique (LINE) et structure fonctionnelle (STAFF):

    Structure hiérarchique - LINE

    L'Avantage de cette organisation est sa simplicité (décision, transmettre la décision et l'exécution). Inconvénient = la lourdeur, le temps que la décision prend pour être transmise/ circuler. Si il y a un soucis dans l'atelier il faut faire remonter l'info pour savoir quoi faire : entreprise n'est pas réactive (époque sans informatique). Multiplication des échelons dans l'entreprise fait que l'info n'est pas transmise correctement.

     

    Structure fonctionnelle - STAFF

    Avantages : spécialisation.

    Inconvénients : dilution de l'autorité. Ordres de trois personnes différentes. Perte de repères pour ouvrier : difficulté de coordination.

    DOC : Organigramme Shneider electric – STAFF AND LINE

     

    D. Les entreprises de l'OST (Organisation Scientifique du Travail)

    Les premiers à critiquer sont les salariés et les ouvriers, les victimes de cette OST, qui vont se manifester. Formes de résistance :

    • Les salariés cherchent un moyen de ralentir le rythme de travail.

    • La rotation de la manœuvre.

    • Le coulage : chercher carrément à arrêter la chaîne de travail.

     

            1. La psychologie industrielle

    En parallèle à ces mouvements de protestations, se développe la psychologie industrielle. Il s'agit d'une discipline nouvelle au début du 20e siècle qui s'applique à l'intérieur de l'industrie, dont le fondateur est Hugo Munsterberg.

    […]

    Les moyens de recrutement devenus classique aujourd'hui apparaissent à cette époque :

    • Les CV (curriculum vitae).

    • Les tests d'aptitudes (on recherche à voir l'aptitude particulière des individus).

    • Les tests de personnalité (cherchent à mesurer des facteurs très subjectifs, les qualités sociales des individus, comme par exemple l'esprit d'initiative, la créativité,...).

    • Et de façon beaucoup moins sérieuse les tests de graphologie, la numérologie ou encore l'astrologie.

    Beaucoup d'entreprises font des tests d'intelligence (QI) mais pourtant les spécialistes s'accordent à dire qu'on ne peut pas bien définir l'intelligence et qu'on ne sait pas bien ce qu'on mesure. Ces tests (tests de personnalité notamment) nous encouragent au conformisme on nous poussant à se comporter non pas au naturel mais comme il faut se comporter.

     

            2. Les relations humaines

    On a une deuxième école de psychologie qui vont apporter des choses bien plus intéressantes : celle des relations humaines. Elton Mayo publia deux ouvrages : l''un sur les problèmes humains, l'autre sur les problèmes sociaux.

    On va faire des expériences directement sur des gens au travail, dans une entreprise de textile :

    • 1ère expérience : on diminue le temps de travail. Les gens travaillent moins mais leur productivité augmente : on les fait travailler moins longtemps mais la production ne diminue pas proportionnellement.

    • 2e expérience : multiplier les pauses. Même résultat, donc on conclut que lorsque l'on réduit la fatigue les gens travaillent mieux.

    On généralise donc ces résultats à l'entreprise. Mais lorsque l'on généralise, la productivité de l'entreprise n'a pas augmenté : comment se fait-il que ça marche dans un atelier, mais pas dans toute l'entreprise ? On distinguera fatigue physique (qui vient de la quantité de travail) et fatigue mentale (qui vient des conditions de travail).

    Mayo tente alors l'expérience dans une autre entreprise, Western Electric. Tout d'abord en modifiant l'intensité de l'éclairage → la productivité augmente avec l'intensité de l'éclairage. Puis petit à petit il réduit l'éclairage de sorte à ce que l'on ne s'en rende pas compte, et la productivité continue d'augmenter : ce n'est donc pas l'éclairage même qui influe sur la productivité mais le sentiment qu'on eu les salariés qu'on s'intéressait à leur travail : en étant plus motivés ils deviennent plus efficace. Mayo demande également au contremaître d'être plus sympathiques, moins autoritaires : cela conduit à moins de stress et donc plus d'efficacité. Les salariés ont commencé à développer des relations de coopération.

    La question n'est plus seulement la bonne personne à la bonne place, on est dans des questions de relations humaines.

     

            3. La rupture avec le Taylorisme

    On est toujours dans un objectif de productivité, la même question demeure : qu'est-ce qui permet d'améliorer la productivité ? Alors en quoi y a-t-il rupture ?

    → Dans la manière de considérer ce qu'est le travail. En ce qui concerne le Taylorisme et le Fordisme on est dans une démarche où l'individu est traité de manière isolée, décomposition des tâches sans se préoccuper de ce qui se passe ailleurs. Avec les relations humaines on est dans une démarche totalement en rupture : on a découvert que l'effort physique de chacun est socialement déterminé par l'effort de ses voisins. Ce n'est pas une question de motivation individuelle, ou encore de meilleur contrôle : les relations de travail comptent. La productivité est une norme qui peut varier, la question pour l'entreprise qui cherche à faire que ses salariés soient le plus productifs possible est : comment créer des relations sociales favorables à la productivité ? Collectif de travail : Il faut des spécialistes, des experts-conseils au niveau de travail social.

    La théorie des relations humaines a été très peu appliquée à l'époque, il y a eu très peu de conséquences au niveau de l'organisations des entreprises, c'est seulement dans les années 1960 qu'on redécouvrira ces principes.

     

     

    E. L'organisation du travail aujourd'hui

            1. Des changements technologiques

    Trois changements dus à :

    • L'avancée technologique.

    • La concentrations des entreprises.

    • L'internationalisation des entreprises avec les firmes transnationales.

    Au début, quand les premiers éléments de robotisation apparaissent dans l'entreprise l'arrivée de ces robots suscitent un espoir côté facteur travail, on se dit que ces robots vont remplacer l'homme pour les tâches les plus simples et donc les moins intéressantes. Les salariés pourront faire des choses plus intéressantes et mieux payées avec l'augmentation de leurs qualifications. Mais l'espoir a été déçu car contrairement à ce que l'on pensait les robots sont capables de reproduire aujourd'hui les gestes les plus habiles et donc sont capables de remplacer la main-d'oeuvre qualifiée. La nouveauté c'est que pendant longtemps les machines dans les chaînes de production étaient des machines qui n'avaient qu'une seule fonction. On peut aujourd'hui les reprogrammer pour suivre l'évolution de la production. Avec les ordinateurs sont apparus un certain nombre de nouvelles techniques : la CAO (Conception Assistée par Ordinateur), la FAO (Fabrication Assistée par Ordinateur), les MOCN (Machines Outils à Commande Numérique). Le contenu du travail a changé et le facteur du travail est beaucoup moins présent : capitalisation.

    Trois conséquences dues à ces changements technologiques :

    • Le travail devient plutôt un travail de surveillance : on surveille la production des machines, que tout ce passe correctement. L'exigence de l'habileté disparaît, on demande tout d'abord une capacité d'attention, et une capacité d'intervention et de décision rapide. De plus la notion de temps n'a pas disparu : le rythme de travail est toujours imposé par l'inexistence des stocks. Tout ce qui provoque l'augmentation du stress au travail.

    • Augmentation du rôle de la maîtrise : le contrôle du travail change aussi. Ex : de plus en plus d'activités repose non pas sur une division personne par personne mais par des groupes : des collectifs de travail. En tant que contrôleur il devient plus difficile de juger du travail par individu.

    • Coordination horizontale : dans une usine où désormais il y a une transformation du fait de l'informatisation des tâches, et qu'il n'y a plus de stocks, il faut que tout fonctionne au même rythme. On ne peut pas se contenter de structures verticalisées d'organisation de l'entreprise.

     

            2. Les tentatives d'adaptation

    D'après Drucker les décisions ne doient plus être prises au niveau du sommet de la hiérarchie mais le plus bas possible. C'est ce qu'il va appeler la direction par objectif. Son analyse est la suivante : selon lui l'homme peut se caractériser de deux manières :

    • L'homme répugne au travail

    • il cherche des moyens de satisfaire des besoins spécifiques à sa personne

    Il propose donc la décentralisation des décisions : les salariés n'ont aucune source de satisfaction si ils ne peuvent se sentir impliqués dans l'entreprise. Si ils sont associés à une prise de décisions ils auront l'impression que la décision est la leur et ils se sentiront davantage engagés.

    […]

    Compétitivité : capacité à faire face à la concurrence et à gagner des parts de marché.

    Herzberg développe une réflexion sur les fondements de la motivation. Pour lui dans la vie comme au travail chacun d'entre nous cherche à souffrir le moins possible. Et pour lui au travail la souffrance c'est la fatigue et le stress. Ce qui va conduire à la motivation c'est l'épanouissement :

    Herzberg

     

     Pour que le travail aie un intérêt il faut que les salariés ne fassent pas toujours la même chose : élargissement des tâches et rotations des postes (lutte contre la répétitivité), et enrichissement du travail (ceux qui sont chargés d'une machine doivent l'entretenir et la réparer).

    Critique : ces changements ont le même objectif taylorien de réaliser des gains de productivité avec de la vitesse.

     

            3. La souffrance au travail

    Christophe DEJOURS. Les gens dans leur travail cherchent à s'accomplir. Idée de la centralité du travail. Aucun travail ne se limite à exécuter des ordres. Grève : ralentir le rythme de travail. Tout travail nécesssite de mobiliser son intelligence et la subjectivité de l'individu. On ne peut pas être extérieur à son travail. La subjectivité est mise en cause, la santé mentale des gens est en cause dans le travail. Reconnaissance sociale, entre eux, cohésion sociale qui permet de survivre aux difficiles conditions (par exemple les mineurs)

    On retrouve trois formes de reconnaissance :

    • Reconnaissance de la hiérarchie, du supérieur.

    • Des pairs (joue sur la reconnaissance du travail bien fait et des qualités)

    • De soi-même (identité des individus, estime de soi)

    Ces trois niveaux de reconnaissance ne sont pas toujours au rendez-vous. Quand un ou deux manquent les individus sont pris dans un engrenage soit vers la souffrance (déprimes, maladies mentales, addictions,...) soit vers la violence.

     

    Un nouveau management

    > Restructurations : ex : dans une fusion de deux entreprises qui avait chacun le même service on procède à une restructuration pour fusionner les services et donc cela va conduire des licenciements. Evidemment ces restructurations sont douloureuses pour les licenciés, mais aussi pour ceux qui restent et doivent subir cette restructuration (nouveau poste, nouveaux collègues,...).

    >
    Individualisation de l'évaluation des performances : Quelque soit la logique dans laquelle on est, il est toujours question d'obtenir le maximum de productivité, d'efficacité des salariés. Pour s'assurer de ce maximum on cherche à individualiser le plus possible l'évaluation des performances. Cela veut dire que dans un grand nombre d'entreprises il y a désormais des entretiens annuels individualisés où un responsable hiérarchique rencontre un subordonné où ils sont supposés faire le bilan de l'année écoulée. Le bilan c'est que d'entretien en entretien le salarié se fixe des objectifs, et le but de l'entretien annuel c'est de constater l'évolution des objectifs, atteints ou non. Le salarié est supposé se donner des objectifs, et s'étant donné lui-même ces objectifs il se sent davantage engagé. Il aura alors tendance à vouloir montrer à l'entreprise sa motivation, son ambition, et il se fixe alors des objectifs ambitieux, peut-être trop pour lui.

    >
    Question de la qualité : zéro défaut. Cet objectif de qualité totale pose lui aussi des problèmes. Nécessairement la qualité totale est impossible. Or l'objectif affiché dans les entreprises c'est le zéro défaut. Donc on crée des conditions où l'individu n'est pas en mesure d'atteindre les objectifs fixés. Cela conduit le salarié à essayer de tout faire pour que ce soit le mieux possible, mais si la pression est trop forte cela conduit aussi le salarié à tricher : à maquiller les résultats pour faire croire à une qualité totale obtenue. Tout comme le salarié qui s'est fixé des objectifs inateignables et triche pour s'en rapprocher. → Ce nouveau management a tendance à chercher l'engagement personnel des individus dans le travail.

    > Association au travail des pathologies chroniques ressenties par les travailleurs : 50% des gens qui travaillent et qui ont des problèmes de santé pensent que ça vient du travail, 50% de souffrances psychologiques.
    Troubles musculo-squelettiques = Mal de l'usure. Quand l'usure est trop profonde on ne peut rien faire.

     

     


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  •  Chapitre 3

    Diversité des entreprises et des organisations productives

     

    A. Les diversités de taille, d'activités, et de statuts

    Toutes les entreprises produisent des services, mais ce n'est pas parcequ'elles ont cette activité générale qu'on ne peut pas distinguer les entreprises entre-elles : il y a des différences. Quand il y a des différences on peut alors faire un classement.

     

              1. Diversité de tailles

     a. Mesure de la taille d'une entreprise

    > Première difficulté à établir un classement : difficulté juridique. Nous avons aujourd'hui dans le monde un certain nombre de grandes entreprises qui ont chacune une localisation très diversifiée. Quand on veut mesurer la taille d'une entreprise on se demande que prendre en compte.

    > Deuxième difficulté : pour définir la taille il faut définir des critères. On a tendance à utiliser 4 critères de mesure de la taille différents :

    • Critère de l'effectif : selon le nombre d'employés que ces entreprises ont. Ce critère pose problème car selon le type d'activité le même nombre de salariés aura un impact différent. Selon le nombre d'effectif l'entreprise sera soumise à différents éléments du code du travail. Par exemple à partir de 10 salariés l'entreprise est obligée d'organiser l'élection d'un délégué du personnel. A partir de 20 salariés obligation d'avoir un règlement intérieur. A partir de 50 salariés obligation d'avoir un CHSCT (Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail), dans lequel siège des représentants de l'employeur et des salariés ; et un Comité d'Entreprise.

    • Critère du chiffre d'affaire : utile et très utlisé mais a une limite : il ne nous donne pas la richesse donnée par l'entreprise.

    • Critère de la valeur ajoutée : critère pertinent qui donnerait un classement selon la richesse donnée par l'entreprise mais très peu utilisé.

    • Critère des actifs : les actifs d'une entreprise = ce que possède une entreprise. Actifs financiers et non-financiers (immeubles, camions, etc). Il dépend de la nature capitalistique ou non de l'entreprise : on prend la valeur en bourse. Le problème est que la bourse fluctue énormément, donc les classements peuvent beaucoup fluctuer.

    Le critière le plus utilisé est celui des effectifs (classement France : Carrefour > Sodexo > Veolia Environnement > La Poste > Groupe Auchan > GDF-Suez > SNCF > Saint-Grobain > PSA Peugeot Citroen > France Telecom). Il y a en France 2 660 000 de micro-entreprises sur les 2 827 000 entreprises au total : l'économie fonctionne sur des petites entreprises. De plus 50% des grandes entreprises sont des entreprises de moins de 1000 salariés.

     

    > Le jeu de la concurrence fait que les entreprises qui produisent des même biens vont nécessairement utiliser les même techniques, les même procédés, etc. La concurrence pousse à l'homogénéisation entre les entreprises, qui prendront toutes les techniques les plus productives.

     

    > Les notions de secteur, de branche et de filière :

    Secteur = L'activité principale de l'entreprise. On regroupe les entreprises par secteur selon leur activité principale (ex : Peugot = secteur automobile).

    Branche = On va faire un classement selon la logique des produits. Les entreprises vont se retrouver classées dans des branches selon ce qu'elles produisent : une entreprise qui a plusieurs productions sera classée dans plusieurs branches (ex : Peugeot = branche automobile et branche routière).

    Filière = On se concentre sur la relation technologique et commerciale qui existe aux différentes étapes de production d'un bien. On mettra dans une même filière l'ensemble des activités complémentaires qui partent de la matière première au produit fini (ex : La filière bois : scierie, menuiserie, etc).

     

    B. De la croissance interne aux groupes

    > Concentration technique : quand on s'intéresse à la taille des établissements. Avec le fordisme on avait dit qu'avec les entreprises de plus en plus grandes, pour contrôler le travail des salariés on devait multiplier les échelons de contrôle. Mettre beaucoup de personnes dans un même établissement pour qu'elles travaillent ensemble ça pose des problèmes de coordination. Aujourd'hui on préfère des établissements de taille « pas trop grande » : on préfère faire deux établissements qu'un grand établissement pour des problèmes de coordinations, de gérance. L'augmentation de la taille des entreprises donc ne se voit pas au niveau de la taille des établissements.

    > Concentration économique : au niveau de l'entreprise. On peut voir une concentration : en terme de taille, on a des entreprises qui ont tendance à devenir de plus en plus grandes.

    > Concentration financière : la taille des groupes. Puisque ce ne sont pas des établissements qui ont tendance à croître, on peut en déduire que les petites entreprises (les micro-entreprises et les PME) ne sont pas touchés par ce processus de concentration. Ce ne sont pas tous les types d'entreprises qui ont tendance à devenir de plus en plus grandes : seulement les grandes entreprises.

     

    Pourquoi la taille des micro-entreprises et des PME est stable ? Pourquoi ne cherchent-elles pas à devenir plus grandes ?

    • Par définition ces petites entreprises s'intéressent à un marché local (une entreprise grenobloise par exemple qui ne travaille que sur l'agglomération a un marché local et reste à la dimension de ce marché sans chercher à en conquérir d'autres).

    • Une petit entreprise si elle accroissait sa taille elle serait confrontée à une difficulté : des difficultés financières. Si elle veut accroître sa taille elle doit investir. Pour financer elle devrait se tourner vers les banques pour emprunter, mais ces dernières années avec la crise financière les banques prêtent très peu.

     

     

              1. Les stratégies de croissance

    a. Les causes

    > Croissance de la taille. Elles cherchent à devenir plus grandes

    > Les grandes entreprises ont des carnets de commandes qui peuvent aller sur 5 ans, les petites sont limitées à 3 mois → grande différence sur leur capacité à avoir une stratégie à long terme.

    > Question d'évolution technique. Ex : Supposons que la mise au point d'un nouveau prototype de voiture coûte 5 millions d'euros : c'est le coût fixe. Chaque unité produite coûte ensuite 5000 euros (main d'oeuvre, énergie, pièces détachées,...) : c'est le coût variable.

    La répartition des coûts fixes :

    • Plus on produit, plus les coûts initiaux (recherche, investissement) se répartissent sur un grand nombre d'unités.

    • Dès qu'il existe des coûts fixes, produire x fois plus ne coûte pas x fois plus cher...

     

    […]

     

    b) Concentration et rente

    La rente :

    Il s'agit de la position particulière d'une firme qui lui permet d'obtenir soit des coûts moins importants, soit des prix plus élevés que les autres entreprises.

    TROIS TYPES DE RENTES :

    - rente différentielle : résulte d'une position plus favorable.

    - rente de monopole : certaines entreprises sont en situation de monopole (seule sur un marché): elle peut donc fixer le prix de vente. Position dominante acquise (une entreprise ne peut pas racheter un concurrent si cela créé une situation de monopole).

    - rente technologique : maîtrise une technologie qui permet de produire moins cher. Si une entreprise maîtrise une technique de production particulière, soit les concurrents « copient » la technologie soit ils disparaissent.

    Ces rentes permettent un profit plus important, ces situations attirent les concurrents, les situations de rente attirent toujours des concurrents qui veulent profiter des mêmes avantages. Les entreprises vont donc chercher à freiner les concurrents (barrière à l'entrée de marché). Autres barrières à l'entrée : notion de taille de l'entreprise (dépenses de recherche et developpement), une entreprise doit donc avoir une certaine taille pour pouvoir faire de la concurrence. La taille est donc une protection à la concurrence.

    Chercher la diversification et l'internationalisation pour s'adapter aux marchés.

    ~

     

    Rente : position particulière d'une firme qui lui permet d'obtenir soit des coûts moins importants, soit des prix plus élevés que les autres entreprises.
    Les entreprises qui se concentrent, qui accroissent leur taille, le font aussi parce qu'elles cherchent à profiter d'une situation de rente.

     

    3 types de rentes différents :
    – la rente différentielle : résulte d'une position géographique plus favorable (ex : secteur minier = mines de charbon difficile à atteindre # dans certains pays on trouve des mines de charbon à ciel ouvert = rente, car matière plus facile à atteindre = coûts beaucoup plus faible que les autres), rentes de qualité (minerais de plus ou moins bonne qualité

     

    – rente de monopole : elles sont seules sur un marché à offrir un produit ou un service, elles sont donc en mesure de fixer leur prix (donc relativement élevé, profiter de la situation de monopole = raison pour laquelle ces situations de monopole sont interdits). Une entreprise ne peut pas supprimer une concurrence en rachetant les concurrents

     

    – rente technologique : produire moins cher, ou produire des choses que l'on vend plus cher. Renvoie à l'une des 2 autres rentes. La rente technologique, existe tant que les autres n'auront pas trouvé comment faire la même chose = essayer de freiner les concurrents. Dépôt de brevet = barrière à l'entrée. Les entreprises se protègent de la concurrence grâce à leur taille. Ex : Renauld = multiplie les partenariats avec d'autres entreprises, afin de réaliser des économies d'échelle. Chercher la diversification, l'innovation.

    ~

     

     c) Trois logiques de concentration

    Processus de production vertical → tu rachètes les fournisseurs qui font la même chose que toi.

    Processus horizontal → racheter les concurrents.

    > Concentration horizontale : Pour une entreprise devenir plus grande sur un marché pour mieux contrôler le marché, pour : 1) avoir plus de parts de marché, occuper une plus grande place sur le marché, 2) réduire la concurrence.
    Exemple : Parts de marché tablettes tactiles en 2011

     

    Parts de marché tablettes tactiles en 2011

    Apple a plus de la moitié des parts de marché.


    > Concentration verticale : logique de processus de production. Devenir plus grand par rapport au contrôle de processus de production, contrôle de différentes étapes qui conduisent d'une matière première à un produit fini. L'idée c'est qu'une entreprise va chercher à contrôler ses fournisseurs pour s'assurer d'obtenir de bons produits, de bonnes matières premières, et d'autre part à contrôler ses distributeurs.
    Exemple : le système Michelin dans le monde

     

     le système Michelin dans le monde


    Michelin a une concentration verticale, en Afrique et en Amérique Latine ils ont acheté des plantations d'hévéa (pour les pneus).


    > Concentration conglomérale : stratégie de diversification. Selon l'adage « on ne met pas tous ses œufs dans le même panier » → on diversifie les risques (pour éviter de dépendre d'un seul secteur).
    Ex: Le groupe Bouygue

     

     le groupe bouygue

     

     

              2. Les moyens de la concentration

    a) La croissance interne

    Augmenter sa taille par ses propres moyens : grandir par son savoir-faire, sa capacité à être compétitive et à innover. Cette forme de croissance s'analyse sous deux formes :

    • croissance par élargissement de la capacité de production de l'entreprise

    • question de la mobilisation des moyens financiers : capacité d'une entreprise à trouver les capitaux qui permettront son accroissement. 3 possibilités :
      1) d'utiliser ses propres bénéfices et de réinvestir ses bénéfices (auto-financement) ;
      2) recrourir à une augmentation de capital : faire appel à des investisseurs extérieurs pour qu'ils rentrent dans le capital de l'entreprise ;
      3) se tourner vers les banques et recourir à un crédit.

      La croissance interne va privilégier la première solution, qui lui permettrait de rester indépendant (c'est le choix de beaucoup de PME et d'ETI [entreprise de taille intermédiaire], pour garder le statut de SARL). Pour la deuxième solution, faire un appel à de nouveaux propriétaires est compliqué d'un point de vue juridique et on sera obligé de partager la responsabilité de l'entreprise. Même problème avec la troisième solution, déjà les banques ne prêtent pas facilement aux petites entreprises, mais elles demandent une garantie sous forme d'un droit de regard sur les activités et décisions prises de l'entreprise : perte d'une partie de leur autonomie.

    Un inconvénient à cette croissance interne : elle permet de garder le contrôle sur l'entreprise mais nécessairement du coup la concentration est un phénomène lent, car l'entreprise n'utilise que ses propres moyens de financement, elle ne peut croître que petit à petit.

     

    b) La croissance externe

    L'idée est que des entreprises vont se tourner vers l'extérieur pour croître. Ce regroupement d'entreprise pré-existentes peut se faire de deux manières : par fusion ou par acquisition (ou absorption).

    • La fusion : on a 2, 3 ou plus entreprises, disons les entreprises A et B qui créent ensemble une nouvelle société, la société C. Les actifs comme les dettes des sociétés A et B sont alors transférées à la nouvelle société C. Le résultat d'une fusion est une EADS (par exemple les constructeurs des Airbus & Ariane).

    • Les acquisitions peuvent se faire de différentes manières. C'est une entreprise qui en rachète une autre. Deux grands cas de figures :

      1) Absorption où une société A prend le contrôle total d'une société B (100% de la propriété). Dans ce cas l'ensemble des actions de B sont achetées par la société A. Cela veut dire aussi que l'ensemble des actifs et des dettes de la société B deviennent ceux de la société A. La société A peut choisir de prendre le nom de la société B : par exemple France Telecom veut devenir une société internationale et prend donc le nom d'Orange qu'ils ont racheté.

      2) Prise de participation : peut se faire avec un contrôle majoritaire ou minoritaire. Une partie des actionnaires continue d'être propriétaire de cette entreprise rachetée. Tous les propriétaires ne diparaissent pas : simplement dans ce cas il n'y a pas de transfert de l'ensemble des actifs, et surtout pas de transfert de dettes.

     prise de participation

     

     

    prise de participation bis

     

     

    • OPA (Offre Publique d'Achat) / OPE (Offre Publique d'Echange)

    > Il s'agit ici exclusivement du rachat d'un type juridique d'entreprise qui sont les sociétés anonymes. L'offre publique c'est le fait qu'il y a une annonce publique, dans laquelle un acheteur (une entreprise) annonce qu'elle s'engage à acheter (OPA) (ou à être achetée [OPE]) les actions d'une société cible à un prix donné. Dans le statut juridique d'une SA (société anonyme) les propriétaires peuvent vendre à tout moment à qui ils veulent leurs actions. Ces actionnaires n'ont aucune autorisation à demander à qui que ce soit : on peut vendre son action quand on le veut sans n'avoir rien à annoncer.
    Ex : Une entreprise a une action cotée à 100€, je veux en tant qu'entreprise racheter ses actions en faisant une proposition d'achat de 110€ : en payant plus que le prix du marché je parviens à convaincre les entreprises de me vendre leurs actions.
    C'est comme ça qu'un certain nombre d'OPA réussissent.

    Fonctionnement d'une SA:

     SA

     

    > Les OPE se sont développées il y a 20 ou 30 ans quand le prix des actions cotées en bourses devint très élevé. Le système des OPE consiste en : plutôt que d'acheter l'action l'entreprise propose d'échanger des actions de l'entreprises A contre des actions de l'entreprise B. Par exemple si l'entreprise A possède 100% d'actions sur une entreprise elle peux échanger 50% de cette action contre 50% d'une action de l'entreprise B.

    > Ces OPA et OPE peuvent être financées à partir des bénéfices de l'entreprise, mais beaucoup d'entreprises sont obligées de s'endetter pour acheter une autre entreprise (ex : France Telecom se sont endettés pour racheter Orange).

    > Certaines des OPE et OPE peuvent être qualifiées :

    • D'amicale : l'entreprise qui est rachetée est d'accord : il y a eu des contacts entre les entreprises.

    • Ou d'hostile/inamicale : l'entreprise rachetée n'était pas d'accord avec ce rachat.

    > La plupart du temps les OPA ne trouvent pas utile d'acheter à 100%. Elles ont pour objectif d'acquérir un contrôle majoritaire, d'avoir une part suffisante pour contrôler l'entreprise rachetée.
    - Une première manière de faire est d'essayer de faire passer la majorité de contrôle à + de 50%.
    - Deuxième manière de faire : titres de propriétés plus compliqués qu'une simple action (titres participatifs : actions sans droit de vote → on fait augmenter le nombre d'actions existentes et donc le capital de l'entreprise).
    - Troisième manière : le rachat des actions par l'entreprise elle-même, pour réduire l'influence des actionnaires et devenir actionnaire majoritaire.

    > Interdiction de rachat d'un concurrence si cela donne lieu à un monopole → Commission européenne de la conccurence. Dans certains cas, l'opération peut être acceptée à condition que l'entreprise revende une partie de ce qu'elle achète. Les entreprises ont plusieurs productions : admettons qu'elle a les productions A, B et C : cela ne change que sur la production C.

     

              3. Les nouvelles formes d'organisation des entreprises

    Nous en avons déjà vu un certain nombre : les types d'organisation de Fayol par exemple.

    La concentration des entreprises les rend de plus en plus grandes, elles se diversifient et s'internationalisent : l'organisation de l'entreprise s'en rend difficile.

     

    a) L'organisation matricielle

    Logiques verticales et logiques horizontales.

    Ces organisations de type matricielle on les retrouve dans 2 types d'entreprises : soit dans les grandes firmes nationales ou multinationales (qui produisent de nombreux produits mais dans des produits différents, elle doit parvenir à coordonner tout ça), soit dans des entreprises qui produisent beaucoup de produits différents (qui devra se spécialiser par produit).

    Doc : Opérations de fusions-acquisitions annoncées dans le monde (le Figaro).

     

    b) L'entreprise réseau

    Concurrence de plus en plus forte : chaque entreprise s'est aperçue que pour faire face à la concurrence il fallait être parmi les meilleurs. Mais il est difficile d'être excellent partout donc plutôt qu'une concentration congloméral ou verticale (diverisification des activités), elles vont se concentrer, se recentrer sur l'activité qu'elles maîtrisent le mieux.

    Désintégration verticale : plutôt que de réunir toutes les activités dans une entreprise, ces activités seront faites dans différentes entreprises. On va avoir des productions complémentaires et les entreprises vont coopérer (même entre entreprises concurrentes).

    Ex : Doc : L'iPhone, un produit « made in world » : conçu en californie, fabriqué en Chine à partir d'éléments qui sont fabriqués en Allemagne, en Corée du Sud, au Japon et aux Etats-Unis, par des entreprises différentes : ce n'est pas Apple qui est implanté partout. Ces entreprises coopèrent, participe à la création d'un produit.

     

     L'iPhone, un produit « made in world »

     

     

              4. Les conséquences de la concentration

    2 conséquences :

    • Apparition de ces très grandes entreprises qu'on appelle aujourd'hui les firmes multinationales ou les firmes trans-nationales qui changent le fonctionnement de notre économie.

    Les firmes trans-nationales (FTN) :

    • c'est une entreprise composée d'une maison-mère et de ses filiales installées dans plusieurs pays différents (6 pour l'ONU).

    • Il existe environ 80 000 FTN dans le monde.

    • 80% des FTN viennent des pays développés (Etats-Unis, Europe, Japon), mais aussi de plus en plus des pays émergents (Chine, Inde, Brésil...).

     

     Les FTN

     

     

    Doc : Itinéraire planétaire d'un sacher d'infusions Eléphant.

      Itinéraire planétaire d'un sacher d'infusions Eléphant.

    Appartient à une firme trans-nationale. On trouve plusieurs infusions dont Eléphant va chercher les plantes dans d'autres pays, et seront acheminées à Hambourg. Puis les produits seront amenés dans d'autres usines d'Allemagne puis en Pologne où on mettra les produits dans des petits sachets (qui viennent du sud de l'Allemagne et de Suisse). Tout ceci passe à Bruxelles pour l'emballage final et enfin arrive à Dijon, centrale d'achat.

    Ca veut dire que ces échanges commerciaux ne se trouvent pas selon une logique de parcours. Les prix fixés entre filiales sont calculés de telle manière qu'on puisse faire apparaître des bénéfices là où on veut.

    • Il y a de moins en moins d'entreprises indépendantes. En France on entend souvent dire qu'il faut soutenir les PME pour créer de l'emploi, mais c'est complètement méconnaître les réalités financières qui existent entre les entreprises. En ce qui concerne les ETI (entreprise de taille intermédiaire), 6 sur 10 appartiennent à des groupes français, et 3 sur 10 à des groupes étrangers. Certaines de ses entreprises font partie des entreprises réseaux.

    Si on prend les 100 plus grandes entreprises françaises (+ 5000 salariés). Ces 100 représentent 14% des emplois en France. Si on change le critère en prenant la notion de groupe : on fait entrer dans les +5000 salariés qui avec leurs filiales dépassent les 5000, on se retrouve avec 200 groupes, qui représentent 28% des emplois en France. Une concentration économique des entreprises, puisque 200 groupes représentent 28% des emplois.


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