• Les Symboles

     Les Symboles

     

    Une première approche

    I. Nature des symboles

    La pierre cassée...

    Le mot symbole vient du grec « sumbolon ». C'est quelque chose qui est en pierre, en terre, une sculpture conçue pour être cassée en deux parties complémentaires.

    Ex : Deux cités grecque en conflit. Au bout d'un moment ils en ont assez, et pour sceller la paix on casse un sumbolon en deux parties et chaque pays repart avec une moitié. L'année d'après la guerre éclate à nouveau, et on se rappelle avec les deux sumbolon qu'on peut les rassembler.

    Ces deux parties renvoient à une harmonie originelle. Chaque partie appelle l'autre. L'idée du sumbolon c'est l'idée de deux choses qui mises ensemble forment une harmonie. Le contraire est le diabolon, le principe de division (diable).

     

    Le percept et le concept

    On associe le lion à la force, la colombe à la paix, la balance à la justice. On a toujours une idée de deux : le lion, la colombe et la balance sont des « percepts », et la force, la paix et la justice sont des « concepts ». Les deux parties ne sont pas de même nature : l'une est concrète, matérielle, perceptible ; l'autre est abstraite, intellectuelle, conceptuelle. Les symboles sont une ruse géniale de l'esprit humain pour parler concrètement de choses abstraites.

     

    Le symbole est liaison

    Le lion c'est le lion, la force c'est la force. Et c'est l'Homme qui dit que le lion est un symbole de la force. On fait le lien entre un percept et un concept.

     

    Un réseau de liaisons

    Un concept : la vie. On pense à :

    → une fleur, une plante

    → l'eau

    → un enfant

    → le feu (symbole de vivacité)

    Un même concept peut être illustré par plusieurs percepts. Mais un concept peut illustrer plusieurs percepts : par exemple le feu, qui peut symboliser le feu vivace, qui réchauffe ; mais aussi la mort, le feu qui brûle ; ou encore la passion ; ou la transformation (forge, alchimie).

    Chaque culture est un réseau symbolique, mais selon la culture il y a des structures différentes du réseau. Mais il existe un réseau symbolique commun à l'humanité entière.

     

    Des structures mentales

    Ce réseau symbolique possède une structure, il a une architecture.

     

    Origines des symboles

    Carl Gustav JUNG (1875-1961)

    Médecin, psychiatre et psychanalyste, et assistant de Freud, travaillant à construire les bases de la psychanalyse. Les deux hommes sont d'accord sur la présence de l'inconscient, mais à un moment donné ça diverge car Jung a l'idée d'un inconscient collectif : quelque chose dont nous ne sommes pas conscients mais que nous partageons tous. Il veut observer l'inconscient collectif par l'analyse des rêves collectifs (par exemple écouter autour d'un feu un conte, un officiant religieux raconter un mythe, le cinéma ou le théâtre, c'est partager un rêve collectif). La plus ancienne histoire connue est l’Épopée de Gilgamesh. Si on réunit diverses histoires de diverses cultures, finalement on retrouve des similitudes, les même structures d'histoires. Les histoires étaient une sorte d'archive de la mémoire humaine, et surtout du rapport homme/nature. Ce rapport a été codé dans des histoires : quand l'homme est devenu homme en se séparant de la nature, en la désignant comme « milieu ».

     

    Archétypes :

    Exemple : « Tropisme de l'or » (tropisme = attirance).

    Innombrables sont dans toutes les cultures les histoires où il faut trouver/retrouver un trésor.

    → Surévaluation du doré et de l'or.

    Originellement, la grande puissance bénéfique c'est le soleil (le jour = cosmos, la nuit = chaos). Comment ne pas faire du soleil un objet d'adoration ? Et on lui assimile tout ce qui lui ressemble.


    Exemple : « Éternel retour »

    Départ et retour du héros (ex : Ulysse) → cycle héroïque.

    Le premier rapport homme/nature : tout ce qui disparaît renaît ; les plantes meurent et renaissent, les animaux de même ; le jour et la nuit. La nature est cyclique et on dit sa cyclicité à travers des histoires, et des images : l'image du mandala par exemple.


    Exemple : « Gueule dévorante »

    Dans toutes les cultures il est question de dragons. C'est une reconstitution visuelle d'un machorodus (sorte de lion avec des longues dents) → la nature était vécue aussi comme un danger sauvage. Le surf en symbolique c'est jouer avec la gueule dévorante (la grande vague qui va se refermer), elle évoque un espèce de retour aux origines.


    Exemple : « Vol magique »

    Le Père Noël, Superman, les histoires de tapis volant... Dans toutes les cultures ont retrouve des personnages volants. Chaman = sorcier, il y en a dans toutes les cultures. L'esprit du chaman est sensé voler. Récemment il y eu les « wing suit ».

     

    Résumé :

    Dauphin de Freud

    Hypothèse d'un inconscient collectif

    Analyse des mythes, corpus universel

    Structuration par des archétypes (archos → vieux + typos → « moule » / dans le sens structure)

    Inconscient collectif issu de la confrontation à la nature (cosmos)


    Sigmund FREUD (1856-1939)

    A chaque époque on raconte le rêve en fonction du système de représentation. Pour Freud, c'est du théâtre. A son époque on cherche à cultiver sa différence, mais lorsqu'ils racontent leurs rêves, ils constatent que les « pièces de théâtre » qu'ils racontent comportent des scènes similaires. On retrouve des conscients qui se veulent différents, et des inconscients similaires : des fantasmes originels, liés à des situations vécus dans l'enfance.


    Exemple : « Fantasmes intra-utérins »

    La mémoire est dans dispersée dans le corps. Et le corps garde une nostalgie d'un moment initial qui était le moment de la vie intra utero : « Nostalgie du corps » et regressus in utero.

    Valorisation, par production ou adhésion, à des situations similaires (images, conduites, objets etc).

    Fantasmes originels :

    Exemple : Le corps morcelé (ex : l'ogre qui égorge ses propres filles en se trompant de lit, illustration de Gustave Doré). Fantasmes de morcellement, la peur du démontage du corps, des images et situations à vocation de mise à distance. → différentes étapes de dessin d'enfants quand on leur demande de se représenter. La mémoire du corps est montée laborieusement dans les premières années d'existence d'un homme.


    Exemple : Fantasmes de séduction (se = séparer, à part / duction = mener → mener à part, détourner, capter).

    L'enfant qui tète sa mère : pour l'enfant jouissance de se rassasier, et jouissance de la connexion par le regard avec sa mère : il a réussi à attirer à lui la personne qui lui fait du bien.

    → Toute puissance du faible sur le fort, source de jouissance.

    Retrouver ce moment.


    Résumé :

    Le rêve soulève le rideau de « l'autre scène »

    Distinction et similitudes

    Fantasmes originels

     

    Fonction des symboles

    Mircea Eliade (1907-1986)

    Historien des religions

    → Étude comparative des diverses religions. Il a étudié et comparé toutes les religions existantes et ayant existant, ou se préparer à exister (les sectes).

    Malgré leurs différences elles ont toutes un invariant commun, universel : le monde se déploie à deux niveaux : le niveau sacré et le niveau profane.


    Niveau sacré : règles et interdits NON NEGOCIABLE

    Niveau profane : vie immédiate NEGOCIABLE

     

    René Girard (1923)

    Possible désintégration :

    Étude approfondie d'un phénomène au cœur de l'humain : la violence. Il a créé la théorie de la violence mimétique.

    Sujet A → Objet du désir ← Sujet B

    Rivalité mimétique

    → A partir du moment où A désire O, B désire O aussi : le désir devient contagieux. Puisqu'ils désirent la même chose, ils deviennent des rivaux. Deux rivaux qui désirent la même chose se mettent à se ressembler. Cette rivalité deviendra une violence mimétique impossible à stopper.

    Intervention du religieux :

    Sacré                 Valeurs communes
                                ↓  ↓  ↓  ↓  ↓            Système de liens symboliques
    Profane               A  B  C  D  E

    Ce partage de valeurs communes assure la cohésion de la société. Les religions en tant que système symboliques ont été inventées aussi pour empêcher le déchirement d'une société.


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