• V. L'Etat et la régulation

    V. L'Etat et la régulation

     

    • Les trente glorieuses et la pensée keynésienne

    Doc : Discours d'investiture de Roosevelt, 4 mars 1933.

    > Réformes qui vont toucher tous les niveaux :

    * Economique : contrôle du système bancaire. C'est à dire que les Américains ne savaient plus très bien où se trouvait leur argent. Roosevelt voulait rétablir de la clarté, que les Américains qui ne veulent pas spéculer n'ont qu'à déposer de l'argent dans des banques de dépôt et les autres dans des banques d'investissement. Aujourd'hui il n'y a quasiment plus aucune banque qui ne soit pas d'investissement. Roosevelt décide de lutter contre la spéculation et de mener un combat contre la surproduction.

    * Social : Il va fixer les règles du salaire, du travail, des libertés syndicales. Il met en place une politique de grand travaux : il espère lutter contre le chômage.

    * Monétaire : Il va décider de rompre avec l'indexation du dollar sur l'or, ce qui permettra d'empêcher le dollar de perdre de sa valeur.

    Il met en place le New Deal mais cela n'apporte pas les effets attendus, en tout cas pas rapidement. Il met en place un autre New Deal, avec une assurance chômage et assurance vieillesse (sécurité sociale). Il va taxer par des impôts pour assurer cette sécurité sociale, se mettant à dos une certaine partie de la population. L'Etat intervient, règlemente l'activité économique. Avec Roosevelt on n'a pas un Etat qui n'est qu'un Etat gendarme.

     

    […]

     

    Théories keynésiennes en 3 points :

    1) L'approche keynésienne est macro-économique

    Microéconomie/macroéconomie.

    La microéconomie est une théorie de la décision qui implique une définition :

    • des attentes (objectifs) des agents

    • des moyens qui sont à leur disposition (environnement et contraintes de rareté)

    • d'une règle de comportement (rationalité économique)

    La macroéconomie est une analyse théorique des relations statistiques entre des grandeurs économiques mesurables.

    • elle utilise des systèmes de comptes nationaux et des modèles.

    • Elle prend en compte une période d'analyse avec un début et une fin.

    • Elle permet des exercices de simulation et de prévisions pour intéfret les changements de l'environnement.

    Il résonne en économie fermée : tous les pays importent et exportent de tout. Chaque marché retrouve un intermédiaire par le prix. Si il y a crise au niveau du marché du travail le salaire n'à qu'à diminuer, le chef d'entreprise va embaucher plus ce qui réduira le chômage. Le problème du chômage se situe dans le marché des finances. Il voit déjà une intéraction entre le marché des finances et le marché du travail. Dans ce marché des finances on va voir une partie de l'argent fuir, alors qu'il aurait du aller vers le marché des biens. Dans sa théorie générale il va essayer de démontrer 4 éléments : 1) démontrer qu'il existe un chômage involontaire d'équilibre (c'est à dire qu'il n'y a aucune raison pour que l'équilibre se situe à 0 chômeurs) ; 2) il veut exonérer les salaires de la responsabilité de ce chômage ; 3) ...d'équilibre ; 4) la cause du chômage est une insuffisance de la demande.

     

    […]

     

    2)

    Epargne/investissement pour les néo-classiques

    Selon l'analyse néoclassique : « épargner plus qu'à l'ordinaire est la meilleure chose à faire pour améliorer la situation générale » car :

    • Une hausse de l'épargne →

    • Une hausse des capitaux disponibles pour financer l'investissement →

    • Hausse de l'investissement →

    • Hausse de la production →

    • Hausse de l'emploi.

     

    […]

     

    Doc : Le multiplicateur keynésien

    Investissement initial de l'Etat : 10 milliards €

    → Augmentation des revenus : 10 milliards €

    → Augmentation de la conso de 8 milliards € si la propension marginale à consommer = 0.8

    → Augmentation des revenus : 8 millards €

     

    Doc : Production et emploi chez Keynes

                                   Production et emploi

                                                 ↑ demande effective ← politique budgétaire / Dépenses

    Dépenses de consommation des ménages ↑/ ↑ Dépenses d'investissement des entreprises                                                                                        ↑/↑
    Politique fiscale ↑              Taux d'intérêt / anticipations et efficacité marginale du capital

                       Offre de monnaie ↑/↑ demande de monnaie ← INCERTITUDE ↑

     

    Doc : demande effective chez Keynes

    Revenu des ménages x   Propension   = Niveau de la demande } → Niveau de la demande
                                      à consommer     de la consommation   }               effective
    Demande de monnaie }                                                         }                  ↓
    Offre de monnaie       } → Taux d'intérêt            }                   }          Niveau de la
    Situation des                                                    }                               
    production
    investissements            → Rendement escompté } → Niveau de la }
                                            des investissements          demande    }         
        ↓   
                                                                             d'investissement } Niveau de l'emploi

     

    • Le marché du travail

    Doc : Le marché du travail chez les néoclassiques.

     

    […]

     

    Doc : Salaire nominal/réel

    2010 : salaire inscrit sur ma fiche de paye  = 10 000€

    2011 : salaire inscrit sur ma fiche de paye = 11 000€

    Mon salaire nominal a augmenté de 10%.

    Si entre 2010 et 2011 les prix n'ont pas bougé : alors mon salaire réel a augmenté de 10%.

    Si entre 2010 et 2011 les prix ont augmenté de 10%, alors mon salaire réel n'a pas évolué.

     

    […]

     

    Keynes → Sur le marché du travail un employeur ne va pas engager un salarié s'il cela ne va pas créer plus de richesse que cela lui en coûte.

    Mais pour Keynes dans les situations de sous-emploi il y a des actifs qui cherchent à travailler plus pour un pauvre salaire, mais ils ne trouvent pas d'emploi. Il y a des gens pendant la crise des années 30 qui cherchaient a avoir un travail à temps complet, ce n'est pas parce qu'ils ne veulent pas de salaire d'équilibre c'est qu'ils ne trouvent pas de travail. → Le chômage est involontaire.

     

    Doc : Keynes et le niveau de l'emploi

    ↓←←←←←←←←←←←←←↓←←←←←←←←←←←

    Demande anticipée            Demande anticipée                 ↑

    en biens de productions            en biens de                    ↑

    (pour l'investissement)         communication                     ↑

                 ↓                                  ↓                              ↑

                Niveau de la demande effective              Salaire distribués             

                                   ↓                                               ↑

    Niveau de la production à mettre en œuvre                      ↑

                                   ↓                                              ↑

                       Niveau de l'emploi →→→→→→→→→→→→→→↑

     

    Le chômage est un phénomène généralisé dans les pays selon l'OCDE (doc).

    Doc : Taux de chômage (%) en France : 1975 à 2010

    Doc : Chômage selon le Pôle Emploi

    Doc : Taux de chômage (%) en France ! 1975 à 2010 selon l'âge

    Chômage en moyenne 2 fois plus importante chez les jeunes, de l'ordre de ~25% qui n'est pas une spécialité française (doc : Taux de chômage pour les jeunes (15-24) et les adultes, 2011).

     

    Doc : Développement des formes particulières d'emploi (jeunes de 15 à 24 ans). INSEE.

     

    […]

     

     

    • L'intermédiation bancaire

    La monnaie → 3 fonctions :

    * Un instrument d'échange, car tous les produits s'échangent contre de la monnaie.

    * Une unité de compte, permet la comparaison de tous les biens et les services.

    * Un instrument de réserve de valeur, permet des transactions dans le temps. Je peux décider de reporter la consommation/l'achat à plus tard. Je prend le risque de voir le pouvoir d'achat de ma monnaie diminuer.

     

    Doc : Les formes de la monnaie.

    Plusieurs types de banque, théoriquement :

    • La banque centrale : la banque qui va diriger les autres banques, qui va donner les taux d'intérêt directeurs. Elle décide de créer ou non de la monnaie. C'est un rôle important.

    • Banques de dépôts : tout individu peut déposer de l'argent dans ses comptes. Accueille souvent les particuliers et les petites et moyennes entreprises.

    • Banques d'affaires : permet de « boursicotter » (la banque a un service pour voir à quel prix il peut vous obtenir telle ou telle action). En France la plupart des banques de dépôts sont également des banques d'affaires.

    • Banques d'investissement : elles se chargent essentiellement des très grosses entreprises. Elles ne vont se charger que des affaires de haut vol.

     

    Pourquoi théoriquement ? Car en France aucune distinction n'est faite entre les banques. Aujourd'hui, le Crédit Agricole par exemple fait banque de dépôts, d'affaires et d'investissements.

     

    Que s'est-il passé au niveau des systèmes bancaires ? Roosevelt s'est attaqué à des réformes des systèmes bancaires, car tout le monde s'était mis à boursicotter et avait perdu de l'argent, mais certains ont perdu des économies sur des comptes bancaires sans avoir rien fait. Il a alors créé une loi, the Banking Act (1933), selon laquelle on devait bien séparer les comptes de dépôts et les banques d'affaires (on ne touchait pas aux comptes qui ne voulaient pas boursicotter). Avantages : assurance de dépôt, limitation des spéculations financières (les banques d'investissements allaient être responsabilisés). Mais petit à petit arrivent sur le marché des nouveaux titres qui paraissent plus sécuritaire → dispersion des risques. Un américain a imaginé de disperser les risques de certains titres, donc les banques de dépôts, voyant un risque minimisé, contournent le Banking Act (notamment en voyant les Européen le faire). Du coup ce Banking Act va être abrogé en 1999.

     

    Qu'a fait Barack Obama ? Il ne réintroduit pas le Banking Act. Il aurait voulu mais ne pouvait pas à cause de la concurrence des banques européennes. Il a décidé que les banques américaines allaient avoir des filiales qui seraient les seules à couler en cas de faillite.

     

    Les dépôts que font les clients dans les banques ne suffisent pas à prêter à tous les acteurs économiques. Et comme les dépôts ne suffisent pas, les banques créent de l'argent : de la monnaie scripturale. A chaque fois qu'elles accordent un crédit à quelqu'un, elles créent de la monnaie.

    Ex : si on obtient un prêt de 500 000€, la somme s'inscrit dans le compte bancaire, créés comme ça.

    Tous les jours elles créent de la monnaie, mais aussi détruit de la monnaie.

    Bien entendu la création monétaire dépend des demandes de crédit (s'il n'y en a pas beaucoup elle les accorde, sinon pas). Elle dépend également des réserves de monnaie, si elle n'a qu'un fond de 10 000€ elle ne peut pas créer pour 1 000 000€, elle doit s'adresser à la banque centrale pour être refinancée. Enfin, elle crée de la monnaie en fonction des risques qu'elle peut prendre ou non vis-à-vis de ses clients.

     

    Doc : Le financement de l'Etat français.

    L'Etat français a besoin de 187 000 000 000€ → déficit budgétaire (91,6 milliards).

    • Le déficit budgétaire correspond au fait que le budget de l'Etat comporte plus de dépenses que de recettes.

    • Le déficit public correspond au déficit budgétaire plus le déficit des administrations pubiques : collectivités locales et sécurité sociale.

    • La dette publique correspond aux déficits publics cumulés.

     

    Doc : Déficit des administrations françaises en % du PIB

    Depuis les années 70 en France le déficit représente entre 2 et 8% du PIB français. Or aujourd'hui en Europe nous avons droit à 3% PIB de déficit budgétaire, et la dette de l'Etat ne doit pas dépasser 60% du PIB (d'après le pacte de stabilité / règle d'or).

    A chaque fois que l'Etat crée une école, des routes, etc, fait des dépenses d'investissement, est-ce une mauvaise chose ? → Non. A une époque le déficit budgétaire était une bonne chose, mais aujourd'hui le déficit budgétaire ce n'est plus uniquement l'investissement de l'Etat mais un remboursement de dettes qui ont été faites auparavant. L'Etat français tous les ans doit rembourser l'argent qu'il a emprunté. C'est un cercle vicieux.

     La solution serait de ne plus avoir de déficit budgétaire. Il faudrait que tous les Etats arrêtent de s'endetter. L'ennui c'est qu'en ce moment en France il y a du chômage, et parallèlement un déficit commercial et pas de croissance économique. Il faut que l'Etat arrive à impulser une activité économique, et pour cela il faut créer un déficit budgétaire.

    De quand datent les déficit budgétaire de la France ? Depuis les années 70.

     

    Doc : Déficit des administrations françaises en % du PIB.

    Si la dette française vaut 1 300 milliards et la dette grecque 300 milliards, la dette de l'Etat français représente plus de 60% de son PIB, et la dette grecque plus de 130% de son PIB. Les Etats vivent à crédit, ils ont emprunté de l'argent. En France cela dit la dette privé n'est pas très élevée, surtout comparé aux Etats-Unis.

     

    > Si jamais les pays en développement cessaient de rembourser leurs dettes, la monnaie n'aurait plus aucune valeur (on pourrait allumer les cigares avec des billets de 500€ la conscience tranquille).

    > Si un pays quitte l'euro, il ne paiera pas ses dettes et ce sont les autres pays de la zone euro qui devront éponger ses dettes. Donc si un pays quitte l'euro, certains autres pays devront faire pareil.

     

    > Doc : Classement des pays par PIB

     

    > Doc : La dette dans les pays industrialisés

     

    > Doc : Taux d'intermédiation de 1970 à 2001 en France

    Le système bancaire est coûteux (par les intérêts, par le temps, par la réactivité que peuvent avoir les agents). La force des titres financiers ont cette possibilité d'être achetés mais d'être aussi revendus. C'est à dire que si j'ai prêté 3 millions d'euros à une entreprise pour 3 mois, l'entreprise peut revendre ce titre tout de suite. {?}

     

     

    • L'inflation comme solution des conflits de répartition.

    Définitions :

    • L'inflation correspond à une augmentation généralisée des prix.

    • La déflation est la baisse généralisée des prix (causes possibles : surproduction, insuffisance de la demande, augmentation des taux d'intérêt).

    • La désinflation corespond à la baisse du taux d'inflation.

    • La stagflation est une situation avec une forte inflation et une faible croissance économique.

     

    > Doc : Taux d'inflation en % par an en France.

    En ce moment en France nous avons moins de 3% d'inflation.

    Pendant les 30 glorieuses on a un taux d'inflation en augmentation, ce qui veut dire que l'inflation n'est pas en contradiction avec la croissance économique. Entre 1970 et 1980 on a des pics importants, dus aux chocs pétroliers.

     

    > Doc : Prix du pétrole et inflation en France

    Dès que les prix augmentent les taux de production augmentent.

     

    > Doc : Le partage de la valeur ajoutée en France.

    > Doc : Le partage de la valeur ajoutée

    Années 60 aux années 80 → partage de la valeur ajoutée en faveur des salaires.

    Années 80 à nos jours → tendance inverse : baisse de l'évolution de la part salariale.

    Au moment où l'inflation commence à être importante (60s & 80s)le partage de la valeur ajoutée se fait en faveur des salariés. Les années 70 sont marqués à la fois par un taux d'inflation important et à la fois une valeur ajoutée en faveur des salariés. A chaque fois que les coûts de production augmentent pour une entreprise, les prix augmentent, les salariés vont demander une augmentation de salaire, qui représente un coût nouveau pour l'entreprise → qui va finir par augmenter les prix.

    Doc : L'inflation par les coûts

     


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